mardi 27 juillet 2010

Le clochard de la madelaine

Tu navigues sur cette place
Assis sur ce banc vert
Déambulant sans but
Destiné à nulle part.
Parfois tu es assis en tailleur avec un vieux barbu
Ta veste militaire sur le dos
Une bouteille à la main.
Vous semblez alors deux hippies,
Deux marginaux,
Deux tâches dans le décor.
Ton visage m’est maintenant familier,
Une barbe de trois jours, bien noire,
Un crâne dégarni
Des yeux enfoncés dans de lourdes paupières,
Un visage buriné par l’abandon.
Tu traines cette grosse valise bleue
Qu’abrite-elle ?
Tu navigues sur cette place,
Accostant les piétons
Pour quelques centimes de plus-
Pour regarder dans leur voiture-
Et tu fais peur à tout le monde.
Tu traînes cette vapeur d’alcool,
Bière et vin rouge,
Prenante au nez.
Bien loin des clochards célestes
Ou de toutes les conneries du sans logis romantique
Et vagabond,
Tu semble juste un homme perdu,
Lâché par l’existence,
Malade, pauvre, triste
et un peu fou.
Comme
nous
tous.

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