mardi 29 novembre 2011

La fille d'en face

J'ai vu un nuage
dans le coeur de la fille d'en face,
j'ai imaginé quelle forme pouvait prendre l'amour
et il s'est mis à pleuvoir
dans le coeur de la fille d'en face.

J'ai voulu me balader
dans le champs fleuri
de la robe de la fille d'en face,
mais j'ai trébuché sur ses lèvres.

J'ai voulu mourir
dans le regard de la fille d'en face,
mais son sourire m'a prié
de vivre.

J'ai navigué le long du ventre
de la fille d'en face,
j'ai gravé sur ses bras
des statues maya,
des pyramides et des châteaux -
j'ai percé dans ses yeux
le secret de l'univers
résolu des équations impossibles,
j'ai fais le tour du monde
sur ses boucles d'oreille,
ses bracelet et ses bibelots
mon servi de bateau.

Le long du voyage en tram,
j'ai vécu avec la fille d'en face -
mon amour est sur les rails
mais ne sait pas où s'arrêter,
mon amour est une écaille
qui ne demande qu'à s'habiller.

Comme une odeur de brûlé sur les doigts

Le soir arrive à petits pas,
Sans prévenir.

Sur le chemin de la gare,
Les doutes me rongent,
Comme un virus qui gagne du terrain.

L’amour est-il encore loin ?

Devant l'angoisse qui guette,
Je poserai bien ma tête sur les rails
Pour tout exposer au grand jour.
Mais l’idée me parait risible,
il n’y a pas de soleil aujourd’hui.
Non,
Je vais attendre
de voir encore un peu
Ce que le monde peut m’offrir.
Je vais attendre le prochain bouquet de rose,
Le prochain battement de cœur,
Le prochain souffle,
Tant que mes yeux ne sont pas encore
Tout à fait vitreux.

Sous les reflets des cuivres
Et des beats électro
Je me laisse envahir de son odeur,
De sa tendresse,
Et la solitude me donne soudainement
Une violente nausée –
Cela semble faire bien trop longtemps
que je porte mes jours seul
Et je commence à perdre la boule.
Le cœur ne brûle pas bien
Sans un autre cœur dans la cheminé.

La légèreté qui m’habite
quand je viens de la voir
Est aujourd’hui un nuage sombre
Au dessus de ma tête.

Il y a dix minutes,
j'avais ma langue
accrochée à la sienne,
son âme entre les doigts
et ses cuisses entrelacées
dans mes draps.

Puis le temps a repris son droit
Et je l’ai abandonné sur le parking
Après trois longs baisers.
Je me suis senti comme une merde froide
Avec une âme damnée.
On n'abandonne pas une belle femme
avec le regard d'un mort.

Le soir est tombé,
Sans prévenir.
Ma chambre est envahie
Par le patchouli,
Mon cœur est traversé par des spasmes
D’absence et de vide.
Chaque respiration
Est un coup de poignard,
Chaque battement de cil
Semble être le dernier.

Mais ce soir,
elle a laissé un papillon-rêve
dans mes étoiles
et je ne le laisserai pas s'envoler.

samedi 26 novembre 2011

Mon nom est personne

Je vois mon désir s’estomper
dans un désert de bleu,
mon souffle ne s’emballe plus,
mon cœur est triste –
je pars.

Cours retrouver ton bonheur de jadis,
quand vos sourires complices
illuminaient les rues,
quand ton amour avait trouvé sa place –
avant la chute.

Je suis cousu de guenilles
et couvert des lambeaux d’autrui,
je ne suis personne,
ni l’un,
ni l’autre.
Comment tes yeux ont-ils pu s’arrêter
sur moi ?

Mon âme est trop vaste pour être explorée,
elle est comme un ciel matinal,
vaporeux, pourpre,
incertain –
magnifique.
Abandon,
ce mot effleure mes lèvres
et fait de moi un être imperceptible,
un spectre sentimental -
une ombre à ton carreau
que tu te refuses d’effacer.

Cachons nous derrière ce voile impure,
puis tentons de le déchirer
a coup de griffe
et de baiser.

Dans les méandres d’une nuit sans fin,
sans suite,
sans nom,
notre folie douce
fera des enfants
que nous mettrons en ronde
sur les draps de ton lit.

Demande-moi ce corps
dont je ne sais que faire,
fais le tient,
ouvre-le,
met le en pièce
détachées –
il n’est plus noble d’exister,
affranchi le de son héritage.
Mutile cette peau trop douce
et mêle mon sang
a tes larmes.
De ce mélange coulera une rivière étrange
où tu pourra contempler mes reflets -
alors je renaîtrai de temps à autre
pour te parler de l’amour
que je n'ais jamais retrouvé.

vendredi 25 novembre 2011

Nos regards font leur agonie

Couchés dehors,
A même le sol,
Ils tiennent compagnie à la rue,
Comme si c’était les enfants du diable.

Le petit matin les dévore doucement,
Un peu plus chaque jour.
Bientôt, les sacs de couchage
Et les cartons humides
Ne suffiront plus –
Bientôt il faudra invoquer Dieu,
S’il existe encore.

Leurs souvenirs, ceux de l’enfance au soleil,
Ils les ont laissés dans le brouillard –
Leurs âmes sont trop fatiguées
Et avinées
Pour se remémorer le passé.

Ils sont pour nous
les ombres au tableau,
nous sommes pour eux
de simples courant d'air.
Ce sont les cendres
d'un monde qui brûle,
les golems
de notre propre détresse.

L’amour n’est plus qu’une lumière lointaine
Qui s’est estompée
Sous l’horreur du monde.

Collisions

Nos crient sont trop petits
Pour atteindre l’univers
Ils ne raisonnent qu’ici bas,
Vibrant le long des couloirs.

Les larmes ne sont que les miroirs
De notre cœur.
Derrière,
Notre visage n’est qu’une simple apparence.

Il n’y a ni paradis,
Ni enfer,
Il n’y a que nos vies,
Nos existences qui tentent de régner
Dans le chaos ambiant.

La mort est un ange
Qui vient nous caresser la joue,
C’est une innocente
A qui nous cherchons une faute.

Parfois le hasard fait bien les choses
Et nous apporte l’amour –
Et parfois tout s’effondre,
Sans prévenir.
D’ici là,
Tentons de garder le cap.

Deux francs six sous et mon coeur qui se barre en couille

Je fais mes courses
dans une épicerie aux mille couleurs -
Je me laisse bercer par la musique d'ambiance
et le bruit de la caisse automatique (CLING !) -
Je traîne mon regard entre les bouteilles de vin -
de Gin,
de vodka,
de sky
et de bières -
mais finalement,
je m'arrête au milieu des nouilles instantanées.

Là,
une belle brune entre dans le magasin.
Tunique rayée bleue et blanche,
collants noirs,
bottines,
serre tête de couleur vive -
le panoplie parfaite
de celles qui m'arrachent le coeur.
Elle traverse les rayons
de sa démarche sure et
vient prendre une boîte de poulet frit.
Elle paye
et s'en va.

De mon côté
Je prends un sachet de nouille.

Soit un euro cinquante

De solitude.

jeudi 24 novembre 2011

Les violons de Brahms et l'amour ne font pas bon ménage

Bon sang,
J’avais oublié ces violons -
Ils me rappellent l’hiver de notre rencontre.

La nuit tombait alors plus tôt,
Et je pouvais écrire en paix.
Cette musique lancinante crépitait sur le tourne disque
Et je lisais Hemingway dans mon lit.
Je pensais à toi
Devant cette couverture bleue et ce titre écrit d’or.

Ces violons,
Je les écoutais un peu avant qu’on soit ensemble.
Je les écoutais lorsqu’on était ensemble.
Je les écoute depuis que nous ne sommes plus ensemble.
Ma foi, notre aventure fut plaisante.
Tu étais vraiment belle.
Mais notre histoire
Avait une date de péremption.
L’avenir nous a fait faux bon
Et nous avons choisi de ne pas le vivre.
Mais maintenant,
Tu me manques.

L’amour est vraiment une petite garce.

jeudi 17 novembre 2011

La prison la mieux gardée est celle de l'esprit

Elle me dit
"Faudra bien un jour
ou l'autre
que tu tringles une fille"
Je réponds
"C'est bien ça
le problème".

Quand j'étais la nuit, personne ne voyait le jour

Je vais attendre sur les marches
De la grande place,
Trainant mon espoir fatigué
Avec celui des petites bourgeoises,
Et des jeunes garçons bien habillés.
Je vais humer l’odeur de la défaite,
Celle qui vous prend à la gorge
Les soirs de pluie.

Là comme une lune égarée,
Les mains dans les poches,
Je vais troquer chacun de mes souffles
Avec un pavé de la place.
Mon cœur sera ainsi bien lourd,
Empli de doute.

Je vais marcher un peu,
Me languir de cette comédie
De fin de semaine,
Là où les hommes s’impatientent d’oublier
Qu’ils sont encore mortels
Et que le temps leur passe dessus
Comme si ils étaient invisibles.

Puis ta silhouette va venir percer
Le flux des réverbères,
Lové dans ton écharpe,
Ton manteau et tes mitaines –
Tout de noir vêtu –
Ton sourire va venir caresser mon regard
Rongé par les ténèbres.

Tout est à recommencer,
Tes lèvres sont à chaque fois
un ancien territoire
A reconquérir.

Nous allons nous perdre
Dans de longues conversations,
Je vais plaisanter, pour la forme,
Et boire pour noyer ce monstre hurlant
Au fond de mon estomac.
Chacun de ses cris
Sera un spasme
Que je tenterai de contrôler.
Dans chaque silence,
Je serais un fantôme à la terrasse d’un café.

Les respirations de la nuit
Vont venir m’apaiser,
Et l’automne va me murmurer à l’oreille
Que je n’ai pas à m’en faire.
Quand le cœur parle,
Il faut savoir l’écouter.
Mais parfois,
Il parle la langue d’un étranger.

Puis,
Dans les mensonges de l’obscurité,
Après avoir caché les mots,
Et les caresses,
Ton premier baiser
Va venir figer tout le reste
Jusqu’à la fin du monde.

Alors ta nuque
Ton dos,
Tes reins,
Ton cul
Et tes jambes
Vont se transformer en monts et vallées.
Alors ta bouche,
Tes yeux,
Tes seins,
Ton ventre,
Tes cuisses
Et ton sexe
Vont se transformer en ruisseaux arides.

Alors la nuit va devenir un voyage sans horizon,
Un aller sans retour,
Où tout sera permis
Sauf l’amour.

Alors je vais me transformer en ombre,
En arbre,
En montagne -

Je ne serai plus qu’une plume
Sous ta peau.

mardi 15 novembre 2011

L'éternité

Caressé par la douceur du temps
Qui passe,
Cette flèche insubmersible,
J’admire avec légèreté
Les nappes orangées
Du soleil d’hiver
Qui pleur à travers les arbres.

J’inonde mes pensées
D’une vapeur automnale,
Suave et fraiche –
Le chemin se prolonge
Et les fantômes restent derrière.

La clairière est un fleuve serein
Au milieu des montagnes,
Mes songes
Ont perdu leur bogue d’épine
Et se baladent le long du fossé.

Je lève les yeux vers le ciel -
Rien à l’horizon,
Si ce n’est un nouveau poème.
De mes deux décennies,
L’impression d’en tirer une éternité.
Je regarde à nouveau devant moi,
Ma jeunesse ne s’est pas encore fait la malle,
Mais je tire sur la corde.
Sous les arbres,
Je ne vois pas le bout du chemin,
Mais je suis toujours éclairé.
L’éternité est bien là.

vendredi 11 novembre 2011

Des corps et des nuits

Sur les courbes lisses de ton corps
Même les guerres
Les plus sanglantes
Viendraient s’apaiser.

Le long de tes lèvres accueillantes,
Même le plus violent
Des forcenés
Viendrait s’assoupir.

Dans le silence de nos murmures
Et la douceur
De notre désir insomniaque,
Je viens souffler de la poudre d’or
Au creux de ton épaule.

Le matin est déjà bien avancé
Derrière l’armure de nos caresses,
Mais nous n’avons que faire
Du monoxyde de carbone
Et du plomb
Qui intoxiquent les sentiments
Et nous transforment
En ombre ambulante.

Dès que je t’embrasse,
Je consume un soleil
Et tapisse de brouillard
Les bords de ton nombril.
N’ai pas peur
Que la mer t’envahisse.

Je n’ai pas la force
De porter ton cœur,
Je n’ai pas les clés
Pour briser mes chaînes.

Dans les premiers reflets du jour,
Je viens percer le secret de ton odeur -
J’aurai du sel de mer
Et du patchouli
Pour seuls souvenirs de cette nuit
Que je quitte avec tes seuls regrets.

Tu es un ange
Et parfois,
Dieu est bon
Avec les estropiés du cœur.

mercredi 9 novembre 2011

La folie d'un poète

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour aller assassiner un arc-en-ciel
Et hurler à la lune
Que c'est de sa faute à elle
si il est si seul.


Il n’y a que la folie d’un poète
Pour ne pas réussir à aimer
Pour de bon.
Postez une femme devant ses yeux
Et il ne verra que le vide immense
Autour de lui.

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour souffrir à cause des nuages,
De la nuit qui tombe
Et des phares des voitures
Qui font de son ombre
Un chat de gouttière.

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour se venger des bois,
Caresser les épines des sapins
Et aller bouffer
Des feuilles d’automne.

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour pleurer sur un amour
Perdu depuis des années,
Et faire de cette histoire
Un reflet dans une flaque d’eau,
Une étoile qui brule.

Le poète aime à se perdre,
Encore faut-il
Qu'il se soit trouvé.

On oublie trop vite

On oublie trop vite
Le vent des plages
Qui vient se hisser dans nos cheveux
Le temps d’un chapitre.

On oublie trop vite
Qu’on a cru au père noël,
Le bruit du papier cadeau
Et les épines du sapin.

On oublie trop vite
Le soleil des débuts de soir,
Quand l’air est doux
Mais encore chaud.

On oublie trop vite
Les premiers baisers,
Ceux qui vous envoyaient encore
La tête dans les nuages.

On oublie trop vite
Les premières fois,
La première chute,
Le premier chagrin.

On oublie trop vite ces petites choses,
Si précieuses,
Gardées au fond des albums photo.

On oublie trop vite
D’être heureux.

lundi 7 novembre 2011

Une de perdue

Allongée sur le rebord du lit,
Tu épingles ton soutient gorge.
Ses bretelles sont toutes rapiécées,
Effilochées ;
Rongées par trop peu d’amour
Et l’éreintante marche de l’existence.

Le drap sur mon corps nu,
Accoudé contre mon oreiller,
Je te regarde faire.

La matinée est bien engagée
sous les nappes de soleil poussiéreuses
offertes par le store de la chambre.

Tu enfiles ton pantalon,
Tes bottines,
Et prend ton sac à main.

Étendu dans mon lit,
Comme un navire à la dérive,
Je te laisse partir sans un mot.

Mais ce n'est parce que je suis muet
comme une tombe
que tu dois m'enterrer trop tôt.

Une princesse

Hier, j’ai entendu à la radio
Qu’une princesse
S’était tiré une balle
Dans la bouche.

Elle a arrosé son voile
De sang,
Et les policiers sont venus la ramasser.

Elle adorait les vieux appareils photo
Et fut amoureuse d’un fou.
Tellement amoureuse
Qu’elle vomissait des cœurs,
De toutes les couleurs.

Elle avait des cheveux blonds,
Peut être parce qu’elle était né
trop près du soleil.
Elle aimait bien danser
Sur un air de jazz
Ou de soul.
« Cry me a river »,
était sa chanson préférée.

Vient brûler mes prières et mon crucifie car je ne crois plus en rien

J’imagine ma langue
Venant se brûler dans ton brasier ardant,
Mes yeux aveuglés par la chaleur
Là où tout brûle plus
Que l’enfer de Dante.

J’imagine mon cœur
Plonger dans le fond de ton volcan,
Au creux des terres éternelles
Là où tout est plus sombre
Qu’une simple nuit.

J’imagine mes mains
Battre le fer sur ton ventre,
Le long de tes courbes chaudes et malléables,
Là où tout est plus doux
Qu’un simple baiser.

Mais voilà,
J’imagine
Et je ne fais que ça –
Mes rêves sont toujours plus étoilés
Que la réalité
Et son ciel de nuit nuageux.

J’attends que tu viennes
Me voler mon souffle,
Que tu viennes
Me promettre la dentelle de ton soutient gorge,
Une nouvelle nuit,
Un nouvel instant
Rien qu’avec toi,
Sans les fantômes
De ceux qui ont déjà vu ton corps.

J’imagine
Et j’attends –
Mais plus j’imagine
Et plus j’attends
Plus je me dis
Que je ne serais qu’un autre trophée
Sur ton tableau de chasse.
Mais c’est de bonne guerre -
Après tout,
Tu n’es qu’une nouvelle muse innocente
Que mon âme de poète empereur
Vient sacrifier dans chacun de ses mots.

Le calvaire

Ils ont détruit le calvaire
Pour y mettre des maisons,
Un gros tas de terre
Est érigé comme un mont.

Le petit lieu sacré
N’est plus
Sous les machines il a plié
On a rien vu.

Rien que des poètes

Dans la chaleur d’un instant intime,
C’est d’abord un fracas sourd,
Un murmure qui relève de l’indicible –
Une neige invisible
Qui tapisse l’âme
D’une aura créatrice.

Le cristal reflète les battements du cœur,
Les souvenirs, les visages,
Les images poussent,
se bousculent,
Sortent de leur terre fertile,
C’est un nouveau monde
Qui s’offre à nous.

Puis nous caressons le diamant brut
Avant de le façonner
De nos mains délicates
Où glissent parfois les larmes
Et les cris.

Alors vient le torrent sur la feuille,
Une tempête jouissive,
Et presque emporté par le vent,
Nous rions.

samedi 5 novembre 2011

Vient brûler mes prières et mon crucifie pour que j'y crois encore

J’imagine ma langue
Venant se brûler dans ton brasier ardant,
Mes yeux aveuglés par la chaleur de ton corps,
Là où tout brûle plus
Que l’enfer.

J’imagine mon cœur
Plonger dans le fond de ton volcan,
Au creux des terres éternelles
Là où tout est plus sombre
Qu’une simple nuit.

J’imagine mes mains
Battre le fer sur ton ventre,
Le long de tes courbes chaudes et malléables,
Là où tout est plus doux
Qu’un simple baiser.

Mais voilà,
J’imagine
Et je ne fais que ça –
Mes rêves sont toujours plus étoilés
Que la réalité
Et son ciel de nuit nuageux.
J’attends que tu viennes
Me voler mon souffle,
Que tu viennes
Me promettre la dentelle de ton soutient gorge,
Une nouvelle nuit,
Un nouvel instant
Rien qu’avec toi,
Sans les fantômes
De ceux qui ont déjà vu ton corps,
sans les fantômes
de nos angoisses respectives,
de l'oublie,
de l'abandon
du mensonge.

J’imagine
Et j’attends –
Mais plus j’imagine
Et plus j’attends
Plus je me dis
Que je ne serais
Qu’un autre trophée
Sur ton tableau de chasse.
Mais c’est de bonne guerre -
Après tout,
Tu n’es qu’une nouvelle muse innocente
Que mon âme de poète empereur
Vient sacrifier dans chacun de ses mots.

jeudi 3 novembre 2011

Un très gros rien du tout

Tandis que la soirée
S’étire sans fin –
Je suis un paquet de viande
Sans âme
Sans intérêt quelconque
Et prisonnier de la l’obscurité.

Dans un canapé,
Je zappe,
Zappe
Zappe,
Zappe –
Et rien ne se passe
MAIS ALORS VRAIMENT RIEN DU TOUT -
(à part l’ennui,
La mort
La solitude
L’espoir
L’envie d’être un autre
Et l’attente de la prochaine beuverie.)

Je descends boire
Une bouteille de vin,
Manger quelques olives
Et quelques crackers à la tomate.
Le bout de la table
Est une piste de décollage
Vers une soirée
Minable –
Comme tant d’autre.

Les « belles » femmes
dans le magazine
Ne me font pas bander,
Et pour rien au monde je n’irai me faire chier
Dans cet hôtel de luxe –
Car il n’y a que la folie
A l’ombre des paillettes.

Je remonte les escaliers,
Chaque marche est une touche de piano
Formant un accord mineur.
« Tu vaux mieux que ça » me dit mon père –
Personne ne vaut mieux que lui-même.

Puis je me couche sous les draps ensoleillés,
Surprenant Charles Bukowski
qui se branle sur ma table de chevet.
Au fil des pages,
Je te retrouve.
Ce que je lis ne te plairait surement pas
Et ça me fait bien rire.
Tu ne voulais pas que j’écrive comme
Ce vieux fou,
Mais aujourd’hui je ne me gêne pas –
Il n’y a que ça pour redorer mon triste blason.

Je n’ai rien ce soir,
Rien à faire,
Rien à être -
Pas même l’envie d’une branlette –
Mais je me branle quand même
Dans les méandres poisseux du désir sans fin.

Bon dieu,
Quand est ce que tu me libéreras de ton poison ?
Et puis merde,
Hante mes soirées tant que tu voudras,
Tu as fais de mon lit
Un radeau voguant sur les larmes –
Ton œuvre la plus triste.

J’espère qu’il te fait jouir,
Qu’il t’offre de beaux bijoux,
Et que vous jouez bien sagement aux amoureux
Sur les bancs publics.

Je n’ai plus que la colère
Comme excuse –
Tu vois bien que je suis nul sur toute la ligne.

Parce que je rêve encore
Et encore
de ta petite chatte frissonnante,
Comme une fleur qui rigole.
J’erre dans les souvenirs
Bien malgré moi
Et mes matins sont des reliques sans saveur.
Tu sembles bien te foutre
de mes petites ténèbres
Et de l’amertume qui me gratte le palais.
Ma solitude est une vapeur de toi,
Un fantôme que je tiens par la main.
Un souffle douloureux
Qui me fait tituber à chaque fois.

Désormais,
Je vais saboter chacun de mes sentiments
Pour qu’il vous explose à la gueule
En temps voulu.
Mais dans l’immédiat,
Après la nuit,
Une journée sans goût m’attend –
Je n’ai plus qu’à ma traîner jusqu’à la paresse,
Jusqu’au week-end sans heurt,
Car il n’y a rien,
A part les coups de pute
Et l’amour qui ne dure pas,
comme le bonheur,
Et
comme
tout
le
reste,
il n’y a rien,
rien,
rien…
(bis repetita)

J’ai écris des poèmes pour toi
Et je me suis bien fais avoir –
Espèce de naïf de mes deux.

Ces mots n’y feront rien
mais je t’en supplie ma bien aimée :
Crève
en silence.
De mon côté,
Je n’ai pas vraiment le choix.
Ma vie n’a jamais fais
Aucun bruit.

mercredi 2 novembre 2011

Pardonne-moi (que mes poèmes soit maudit)

Dans ces poèmes plein d'obscurité,
Il est tellement facile
de te flageller
et de me faire plaindre
alors que tu as versé des torrents de larme
et que tu as résisté si longtemps
sous les coups.

J'espère tout de même avoir le droit
d'avoir peur
d'être seul
et la certitude
que mon coeur est un putain de charnier.

Pardonne moi,
moi et mon ignorance,
moi et ma tristesse,
moi et mes poèmes -
Tout cela n'est qu'une fuite
en avant.

Tu ne souhaite surement
que me voir sourire
au bras d'une autre,
le soleil entre les dents.

Tu ne souhaite surement
que mon bonheur
et c'est surement pour moi
la chose la plus dur à admettre.

Dans le fond de mon ventre
Voilà ce que j'ai compris
en ce jour solennel.

Les jours étrangers

J’ai trop évoqué ces jours sans toi,
L’absence qui sonne le glas
Dans la nuit froide
et malveillante.

J’ai trop évoqué
Cette nuit désormais interdite,
Scellée dans mon cœur,
Oubliée dans le tient.

J’ai trop évoqué ces baisers venimeux,
Qui détruisaient un cœur déjà en ruine,
Ces instants mis sous vide,
Trop beaux pour être vrais.

J’ai trop évoqué ces soirées avinées
Où l’amitié est un bateau ivre
Qui nous transporte au lointain
Avant de retrouver la berge abimée.

J’ai trop évoqué cette mécanique des corps
Avec l’une ou avec l’autre,
Sans jamais trouver la solution,
Sans jamais y trouver le répit.

J’ai trop évoqué cette vie qui flotte
Et qui se percute à un obstacle invisible
Et que beaucoup méprise,
La mélancolie.

Autant de cheveux sur le bureau
Que d’amour meurtri.
Autant de pensés envoyer au vent,
Que de soupir lancés.

Un fragment de mot,
Un petit peu de moi –
Tu vois, je suis encore vivant
mais ça ne tient pas à grand chose.

Dans les jours étrangers,
Mes poèmes sont parfois
Tout ce qu’il me reste
Pour me protéger de ton bonheur.

D'un chemin à l'autre

Je plonge mes semelles de plume
Dans la nuit qui dort,
Entre les lueurs des maisons éclairées
Et les voitures furtives.
Lentement, je parcours les pattés de maison,
Sur les chemins familiers
D’une soirée en solitaire.

Les pensées ondulent
Sous la coupe des étoiles naissantes,
La vie m’interroge de son grimoire
De questions sans réponses –
Je traverse ce tableau de maître
Avec une tristesse lointaine
Sur les épaules.

Mon grand manteau bleu
Me porte comme un nuage protecteur
A l’ombre de la culpabilité
Et des regrets.

J’épuise les chemins
De mes semelles de vent
Pour mieux trouver le mien
Pour mieux trouver le temps.

Je me sens comme de la merde, mais je me sens vivant

Avant d’apercevoir un nouveau jour,
Mon âme m’a mise au supplice
En me gratifiant d’un rêve
Où les vapeurs de ton corps
Etaient à nouveau près de moi.
J’ai grincé des dents
Devant les aiguilles immobiles
De la solitude.

Il y a cette fleur
Qui n’a jamais éclose
Depuis que je l’ai rencontré,
Elle me promet son parfum
Mais cruellement ne vient jamais
Me l’offrir.

Il y a ces mots lointains
Qui nourrissent un espoir impossible,
Une solution presque trop simple,
Un arbre à poison,
Une bombe à retardement.

Il y a le passé toujours présent,
Tes sourires assassins,
Tes yeux ignorant,
Ton visage sans nuage à l’horizon.

Et puis je tourne en rond,
dans un manège absurde
sans aucun but
si ce n'est d'être un peu
moins seul.

Je ne ma planterai pas un couteau
Dans le ventre,
Je ne m’accrocherai pas le cou
A une corde,
Je ne m’abimerai pas
Avec une lame de rasoir,
Je n’essaierai pas de fuir -
J’aime trop
Souffrir d’amour.