dimanche 31 juillet 2011

Sortir d'un cercueil d'amour en titubant

Un canapé comme seul refuge,
La culotte grise que tu as oubliée
Me laisse un goût amer sur la bouche.
Recroquevillé comme un nouveau-né,
J’inonde les draps de la discorde
De mes larmes secrètes
Et immortelles.

Devant ton absence qui frémit
Sur le feu sans âme,
J’imagine mon cœur frire sur le gril,
Glissant sur notre passion
Qui a fuie depuis bien longtemps.

Je traîne mon dimanche
Dans mes vieux chaussons,
Immergeant ici et là les cadavres de notre histoire
Echoué au large
De l’illusion que l’amour dure toujours.

Je dois être masochiste
Car cette nostalgie me fait douloureusement
Mal.
Je me flagelle avec tes sourires estivaux,
Me scarifie avec tes mots d’amour –
Je m’achève avec la vision de nos corps
Enlacés dans l’ivresse éphémère
Que l’on voudrait éternel.
Plus rien ne palie le vide que tu as laissé,
Je n’ais devant moi que l’horrible vision de la solitude.
Comment remplir mes jours
Si ce n’est avec les larmes,
Les cris
Et le sang ?

Hier soir,
La chambre était l’hôtel de notre passion.
Ce matin,
Mon lit est devenu le tombeau de notre amour.

On peut être un salaud et savoir porter des fleurs

Il n’y a pas d’avant toi
Ais-je pensé dans la nuit,
Tu es mon année zéro,
Le point de départ d’un certain nombre de chose,
Ma solitude par exemple.

Avant toi,
C’est comme si il n’y avait rien,
Pas de bonheur,
Pas de peine –
Rien qu’un vide,
Du vide sans gout.
Tu as fait battre ce cœur qui n’attendait que ça,
Tu m’as appris la vie,
La folie,
Le sexe,
L’oublie de soi,
Les larmes.

Tu étais si sombre,
Comment ais-je tenu la lumière
Si longtemps allumée ?
Et maintenant je t’érige comme une sainte
Sur l’hôtel de l’amour,
Alors que tu m’as trahie dans tes sanglots en plastique.
Tandis que je restais pendu à ta jolie frimousse
Ta confusion te submergeait –
Elle t’a aveuglé,
Torturé,
Tu as vomi,
Pleuré, crié,
Eu envie de te suicider –
Tandis que je gardais ma ligne de conduite,
Lui tentais de te séduire,
Ecrivait sa souffrance.
J’aurai préféré qu’il crève.
Mais tu sais,
On peut être un beau salaud
Et savoir porter des fleurs.

Penser à toi

Penser à toi
Est une rupture dans l’univers,
Une goutte de diamant
A travers la frénésie qui nous pourchasse.

Penser à toi
C’est avoir un amant,
On sait que cela est une mauvaise chose
Mais on ne peut y résister.

Penser à toi
N’a pas d’autre issu que les larmes
Ou les cris
Ou la mort.

Penser à toi
En écho au visage d’une femme,
Cette inconnue croisée au hasard
Et qui nous massacre le cœur
De ses yeux ignorants.

Pensé à toi
Est insoutenable de légèreté,
C’est un nuage d’oublie,
Une nuit en plein jour -
Penser à toi,
Dans les vapeurs que tu as laissés dans la chambre,
Dans l’ancre des cahiers que tu as imprégnés,
Dans mon oreiller suintant de tristesse.

Penser à toi,
Plus jamais.

jeudi 7 juillet 2011

La beauté pardonne tout

Accoudé à une table de fast-food,
La nuit déroule son triste goût –
Mon reflet est de plus en plus flou,
L’amour me manque de plus en plus.
Pendu à des millions de baiser,
Je tends la main pour retrouver la surface,
Suffoquant à la vue des reflets du soleil
Qui pourraient réchauffer mon cœur alanguie.
J’arpente le vide de ma vie
En me disant que rien ne va plus.

Accoudé à une table de fast-food,
Je fredonne cette chanson d’amour
Qui me soulève les larmes.
La nuit ne se décide pas à m’emporter.
Elle me regarde avec ses yeux attendris,
Un petit sourire en coin.
Je suis cadenassé à l’envie d’un amour,
Menant à la baguette mes chères angoisses
Qui bourdonnent tel un orchestre symphonique.

Je patauge dans le blanc de ma crème glacée,
Les filles sont belles -
La beauté pardonne tout.
Pas la mélancolie.

Te savoir là

Te savoir dans la ville,
Tes cheveux qui brillent sous le ciel gris,
Tu hantes le visage des inconnus.

Imaginer ton regard
Se dérober sous mes yeux,
Dessiner ta silhouette
Au creux des devantures d’hôtel.

Ton rire raisonne comme un supplice,
Je crève devant les photos de mariage
Je jette l’amertume à la nuit noire
Et je me laisse allez aux rêves volubiles.

Mon rire illusoire n’arrive plus à vous distraire,
Je trompe l’ennuie par l’ennuie,
Je m’habille des feuilles d’automne
Sans laisser de trace
Je glisse.

Te savoir là,
Dans le monde,
Avec le monde –
Il arrive à mon cœur
De battre encore pour toi.