lundi 10 décembre 2012

Je n'y comprend rien, mais parfois tout semble évident

Alors
finalement on regardera bien Les enfants du paradis
ensemble.
On tremblera devant ce couple immortel
en noir et blanc,
toi dans mes bras,
moi dans les tiens,
mes doigts passant dans tes cheveux.
Je regarderai ton visage dans l'obscurité,
les traits de ton sourire,
et la douceur envahira mon coeur
cet organe qui bat de peur
une fois sur deux -
sans hésitation
face aux "je t'aime"
qui grimpe le long de mes lèvres.



dimanche 4 novembre 2012

En espérant que mes bras seront toujours aussi brûlant

Le matin arrive à petits pas,
voilà quelques heures que tu as quitté l'appartement
dans l'hésitation du crépuscule
sans un bruit,
sans un mot
ou presque
juste le temps de me dire
"je t'aime"
et de venir froisser les draps
une dernière fois,
de profiter de mes bras
qui semble te brûler
te brûler de douceur,
de déraison.

Je rêve un moment,
le long de ton odeur
et je me décide à me lever
après avoir feuilleter ton gros livre
sur le cinéma.

Il y a toi
partout,
sur ton canapé,
sur ta brosse à dent,
sur ta serviette,
sur ton peignoir,
tes parfums.
La pluie caresse le velux,
ce bruit commence à me paraître familier.
Je prend un petit déjeuner
et je suis presque perdu sans toi
dans ce lieu qui t'appartient -
Voilà longtemps que je n'avais pas eu ce cafard là.

Alors je m'en vais,
il n'y a pas de sens à rester quand tu n'es plus là,
je traverse la ville ma guitare sur le dos
et tout à une nouvelle vie,
le cinéma,
le boulevard,
la gare
les arrêts de tramway,
tout à une nouvelle saveur,
une nouvelle teinte,
même le temps ne passe plus comme avant,
je suis déboussolé -
je suis éblouie.

J'arrive chez moi
et j'ai du mal à respirer -
Quand tu n'es pas là,
j'ai peur vois tu.

Au bout de l'arc en ciel, notre cri.

As-tu déjà marché tout au bout d'un arc en ciel
là où les couleurs s'estompent,
là où elle se font plus ternes,
indécises,
imprécises ?
Non ?
Que penses tu d'y aller avec moi,
de marcher longtemps,
de marcher un moment
et de mélanger ensemble
le soleil et la pluie
pour faire naître des couleurs,
nos couleurs ?
Nous sauterons au dessus des flaques d'eau,
nous éviterons la boue,
les hautes herbes,
nous nous aventurerons parfois dans les arbres
comme deux gosses,
plein de rire et de complicité.
Ne t'inquiète pas
si je traîne des pieds
où si je prend les devants,
tu n'aura qu'à m'appeler avec tout ton amour
et je me retournerai vers toi.
Ne t'inquiète pas
si je me blottis contre toi
en suffoquant,
seul la douceur peut apaiser
mes démons -
et si je pleurniche trop longtemps
jette moi le bord du chemin
j'irai me confier aux chouettes -
il y a certaines choses
que personne ne saura jamais.
Ne t'inquiètes pas
si mon visage s'assombri
certains jours,
j'ai l'âme sensible et
le gêne de la mélancolie
y a rien à y faire
à cette pute.
Reste à mes côté
le long des fossés,
je tâcherai d'y rester avec toi.
Allons crier en haut des plaines,
nous serons deux
mais nous aurons
un seul et même cri.

vendredi 19 octobre 2012

Je poserais un point final à ce poème quand le moment sera venu

Je rentre de la gare sous une improbable lueur rosée,
tu es dans le bus,
sur le chemin de la maison.
Le soleil s'évade,
le fleuve coule sous les reflets du crépuscule
et un sourire est collé à mon visage.
Le vieux clochard roule timidement une cigarette
et il me fait penser à Bukowski.
Je le laisse derrière moi
et file sur le trottoir d'en face
d'un pas flottant,
presque aérien.

Dans le soir le plus doux de la semaine,
sous la nuée de l'automne,
me revient l'odeur de la crème de nuit
qui tapisse ta peau lorsque tu te glisses dans les draps
et te rend si douce -
c'est l'essence de la tendresse.

Je n'oublie pas mes vieilles nuits de solitude,
mes vieilles rengaines
de jeune poète fatigué
et ivre de nuit sans lendemain,
je n'oublie pas le passé,
je n'oublie pas les pièges,
les doutes
les regrets
les vieux souvenirs acres sous le velux de la chambre,
l'orage -
je n'oublie rien,
je te raconterai tout.

Il n'y a plus qu'à se promettre,
à tout se promettre,
pour nous laisser croire que l'avenir
va nous laisser le temps de nous aimer,
va nous laisser du répit,
juste ce qu'il faut pour espérer
que nos nuits seront plus longues que celles des autres,
pour nous éviter la lumière
celle qui nous aveugle.
Il n'y a plus qu'à espérer
que la mèche du présent que nous brûlons
ne se consume jamais complètement
et que celles du future et du passé
ne nous explosent pas à la gueule.
Il n'y a plus qu'à espérer que la vie
nous laisse juste ce qu'il faut
pour profiter de nos corps,
de nos peaux
et de tout ce que nos âmes
ont à offrir -
mais avant cela,
embrassons nous
et ne faisons rien d'autre que cela -
il n'y a plus qu'à espérer
qu'il n'y ait jamais rien d'autre à faire.




samedi 13 octobre 2012

La rue

N'ayons pas peur,
ça n'en vaut pas la peine.
Il nous suffit de prendre
la rue perpendiculaire
à celle prévue
et voir où cela nous mène.

jeudi 11 octobre 2012

Le quart d'heure de trop


La pluie tombe à grande eau
sur le velux de la mezzanine.

La nuit oxyde mon cœur
de son grand vide
et je ne peux pas fuir
l’envie qui me ronge
de te prendre de mes bras –
je suis prisonnier
de ma propre indécision.

Je rouille sur tes draps vierges,
immaculés
tandis que tu roules à côté de moi
passant d’un soupir à un autre –
je ne peux pas rêver ce soir.

Tes petites jambes se baladent
sous ta culotte vert kaki,
j'ignore tout de ton épiderme.
L'espoir s'est évaporé -
Il suffit parfois d'un quart d'heure de trop
et de quelques paroles maladroites
pour tout foutre en l'air.

Je peux toujours crier, tu n'as pas le coeur à m'écouter

Le matin se lève doucement
Et tu dors encore,
Allongée sur le ventre
Les deux mains sous l’oreiller.
Je t’observe sans que tu le saches,
Arrange une de tes mèches de cheveux.
Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.

Je remarque sur le haut de ton épaule
Un petit grain de beauté en forme de cœur
Et cela me rappelle un film que nous avons vu ensemble,
Un film d’amour bien sur.
Dans un mouvement rêveur, tu découvres un morceau des quelques idéogrammes japonais
Tatoués sur ton avant bras –
J’ignore toujours ce qu’ils signifient
C’est un silence que tu garde muet.
Je profite de ton odeur chaleureuse,
Accueillante,
Tandis que le soleil entre à pas de loup
Sur le parquet.

Ta petite main endormie
Se repose au dessus de mon cœur,
Elle bouge légèrement au rythme de tes soupirs matinaux,
Si délicieux à mon oreille.
Dans la vieille chambre tapissée de livre,
Nos deux êtres ne se touchent pas,
Pudiques et maladroit,
Mais la tendresse commence à faire son trou,
Comme une souris gourmande
Dans l'obscurité d'un grenier.

Hier soir,
Je nous ais lu des passages d’un livre de Cioran,
« L’inconvénient d’être né »
Puis quelques extraits de Nietzche.
Tu m’as écouté assise en tailleur sur le lit,
Les pieds nus
Puis tu m’as confié que tu aimais la philosophie.
Moi je n'y comprend rien ais-je répondu,
Mais j'ai toute ton attention
Alors je n'en demande pas plus.
Ensuite tu as enlevé ton soutient gorge
Tout en mettant un vieux tee shirt pour dormir.
Tu as ôté ton pantalon
- J'ai aperçu la dentelle de ta culotte -
Et tu t’es glissé dans le lit
Où tu t’es endormie presque tout de suite.

Le lendemain, les arrêts de métro
Ont ponctués nos ballades –
Ourq, République, Opéra
Et nous avons marchés, rien de plus,
Tout simplement,
Laissant la capital dicter ses odeurs,
Ses visages, ses monuments,
Sa beauté.
A un moment donné,
J'ai arrêté de compter le nombre de fois
Où j'ai voulu prendre ta main -
Il dépassait l'infini.

Nous avons pris un café,
Tu as mangé tes pain cakes
Et ton regard gourmand sur le coulis de chocolat
Fut un adorable spectacle.

Dans le train du retour
J’ai observé ton corps endormi
Déposée sous ton grand foulard,
Tu y écoutais de la musique,
Le sourire aux lèvres.
Le train avançait sous les grands néons,
C’était bientôt la fin du dimanche,
Bientôt la fin du week end.
Le temps passait, suivant sa trajectoire,
Imperturbable,
En me dévorant de plus en plus.
Je cessais de respirer sur mon fauteuil,
Étranglé par mon désir de déposer mes lèvres
Sur les tiennes,
Comme un traître qui capitule
Sous la torture de ta beauté.

Je traversais la nuit
Sans une respiration
Mon cœur tenu en cage
S’était mis à hurler
Il n’y avait plus qu’un de tes baisers pour le dompter.
Sur le quai du tram,
J'ai tremblé,
Comme un fou sous camisole
Déconnecté de la réalité.
Je t'ai attrapé dans un élan de désespoir -
Tu es resté dans mes bras,
Sans rien dire,
Sans rien faire
Puis tu m’as dit bye bye d’un geste de la main
Avec ton sourire imperturbable.
J’ai fais demi tour
Et la nuit ma tapé sur l'épaule
Comme un vieux copain de beuverie.
Je n'avais pas de bière pour chialer
Alors j'ai retenu mes larmes -
De toute façon,
Ça ne sert à rien de pleurer pour quelque chose
Qui terminera un jour ou l'autre
la gueule par la fenêtre
à hurler aux quatre vents.

Parfois rien n’a de sens,
Pas même l’amour.
Et parfois,
Il n’y a que l’amour
Qui en ait un
Et alors
Il n'y a plus qu'à attendre
Le seuil intolérable
De la douleur.



jeudi 4 octobre 2012

Les violons lointains de l'amour vont finir par me rendre complètement fou

A la bibliothèque
j'essai de me concentrer sur les magazines
mais tout mon désir est aspirer
par les collants rose bonbon
de la jeune étudiante en art
assise en face de moi.

J'aurais pu retrouver ma respiration
si en plus de ça elle n'avait pas eu un mini short en jean,
des cheveux roux et
un visage à se damner.

J'ai pensé à l'inviter boire un café -
je me sentais si seul
et j'aurai bouffer de la tendresse par paquet de douze -
mais elle est partie sans un sourire
et j'ai fais de même
pour disparaître sans un bruit
dans les tourbillons de la ville
qui ne sait plus quoi faire de nos désirs brûlant
qui finiront par nous calciner
dans une dernière nuit d'ivresse.

mardi 25 septembre 2012

Jour de pluie

La pluie tombe comme un rideau,
elle assombrie la ville
comme la mort
assombrie une vie.

Les chiens ivres
chantent sur les trottoirs
à l'ombre des étoiles
et je suffoque une fois de plus de m'être égaré
dans des chemins que je ne maîtrise pas.

Si seulement dans ces moments d'obscurité
où la folie rode comme un rapace
au dessus de ma carcasse pourrie
il pouvait y avoir des bras chauds
et réconfortants
dans lequel je puisse trembler sans peur...

dimanche 23 septembre 2012

Parfois, je voudrais être un chat

La jeune femme porte son chat
tout contre elle,
bien au chaud de son manteau de velours,
lui caressant la patte
et lui donnant des baisers sur la joue.

Le train défile
et le soleil n'a que faire
de ma solitude.

Tu avais l'air d'un ange mais tu avais le diable au corps

Tu venais le dimanche soir
à la nuit tombée
et tu t'allongeais sur le lit
après avoir enlevé tes grosses chaussures rouges,
impatiente que je viennes soulever
les quelques drapés qui t'habillaient -
nous parlions un peu
mais baiser était l'unique chose
que nous avions à faire.

Tu souriais quand je découvrais
tes portes jarretelles noir
ou tes grandes chaussettes à rayure
et alors la passion m'envahissait
et je venais mordre l'intérieur de tes cuisses.

Je t'embrassais comme un damné,
mordait ta langue,
passait la main dans tes cheveux secs
aux couleurs bordeaux.

J'ôtais ton haut,
ton soutient gorge,
caressait tes seins
enlevait tout le reste,
laissant glisser doucement ta culotte
le long de tes jambes,
pour te retrouver nue -
tu étais belle à en crever.

Ensuite,
tout était l'affaire de nos corps
de nos épidermes,
de nos mains,
de nos sexes,
tout était l'affaire de nos souffles,
de nos mots,
de nos cris,
des nos odeurs.

Nous laissions la nuit
savourer nos orgasmes
et nos fluides vierges
couler entre nos doigts.

Enfin tu restais repus sur les draps,
tu enfilais parfois une flanelle
et tu jouais un peu de guitare
pendant que je faisais cuire le dîner.
De la cuisine j'écoutais tes doigts maladroits
vriller sur le manche
et profitais des échos de ta vois fragile.

J'étais marqué de tes empreintes,
tatoué des tes jambes
souillé de tes étreintes
mouillé de ta langue.

Puis tout s'est évanouie
délaissé dans une mare fantasmagorique
aux reflets de tendresse
et de promesses d'amour déchue -
La nuit laisse inévitablement
la place
au jour.

jeudi 20 septembre 2012

Elle a bien un prénom

Le dimanche s'évanouit doucement
et les annoncent de la gare s'enchaînent,
des destinations,
des villes,
des ailleurs.
Mais peu m'importe de partir à des kilomètres,
tu marche à côté de moi,
nous marchons sur le boulevard,
puis sur les quais
et nous parlons
nous parlons
et je suis incapable
de te dire l'essentiel,
mon coeur étouffe
et ne sais plus à quel rythme
battre.

Je garderai la douceur du moment,
le soleil de l'été sur ma langue,
nos mains qui se frôlent,
les non dits,
les hésitations
et je ferai briller tout ça
à travers un nouveau poème.

mercredi 19 septembre 2012

L'horizon porte les nuages de ton sourire et de tes mots

Tu fais un signe de la main,
un au revoir,
un adieu,
qui sait ?

Tu es un reflet sur la vitre du train,
le flash de l'appareil te rend fantomatique,
presque invisible,
tu n'est plus qu'un contour.

Nous avons marchés des heures ensemble
et je n'ai pas réussi à briser la vitre
entre nous
et à te dire les mots justes
pour exprimer ce que j'ai sur le coeur.
J'ai pourtant jeté nos cendres au vent
et tourné le dos à la falaise
mais le vent est fort
et pousse mon corps frêle
vers le vide.
Puis
parfois le paradis semble être
à porter de main
et ton sourire m'en ouvre grand les portes.

lundi 17 septembre 2012

L'amour, c'est dans la vraie vie

Il ne fait pas encore tout à fait nuit,
je sors du cinéma.
Les phares percent le crépuscule
et les voitures glissent derrière mon dos.
Il y a comme un voile léger
devant mes yeux.
J'ai comme la lune
qui pèse au fond de mon estomac,
la solitude peut être
que j'ai laissé traîner ce soir,
refusant l'invitation d'un ami ?

Pourquoi cette mélancolie lascive
qui va et qui vient,
cette douce tristesse que je cultive
au fil des poèmes
que jamais personne ne lit ?
Pourquoi cette émotion,
cette peur,
cette impression que le monde extérieur
brûle comme un million d'épine sans fin ?
Pourquoi cette angoisse de l'amour
qui doit finir
alors qu'elle n'a pas commencée,
que les promesses sont des mensonges,
que le corps d'une femme sonne comme une trahison ?

Je cherche des réponses à ces questions
alors je lis Carver et Sartre,
Nietzsche et d'autres,
mais tout cela n'est bon qu'à cultiver ma solitude,
tout cela sonne creux
sans le coeur d'une femme à mes côtés.

Soupir

J'ai beau laisser couler mon amour,
mes veines ne sont jamais assez ouvertes
pour m'en vider complètement.

lundi 10 septembre 2012

jeudi 6 septembre 2012

Je mens comme j'écris, mon esprit est un putain de truc tordu


Je mens,
Je mens aux arbres
Et à toutes les créatures shamaniques,
Mythologiques
De la terre entière.

Je mens,
Trop de chose dans l’esprit,
Des envies d’absolu,
L’art,
Le cul,
La poésie.

Je mens,
Comme dans ce poème
Que j’écris la fièvre,
Là, je transpire sous la nuit
Pleine d’étoile brûlante
Et une atroce douleur sur mon flanc gauche
Me tord le bide –
Alors je mens,
Je libère le mal.

Je mens,
Hugh !!!

Je mens,
Je mens comme j’écris,
Comme j’écris l’amour
Ce fantasme
Ce monstre fantasmagorique.

Je mens comme une pute,
Une charogne,
Un ours bavant des aiguilles d’orgueils,
Je mens
Comme un serpent ivre,
Une carpe,
Une cigarette qui se consume,
Je mens
Comme un immeuble qui n’en finit jamais
D’être construit –
Je mens plus haut
Que la fin.

Je mens
Et les femmes me rendent fou,
Ces femmes que je n’ai jamais eues assez,
Que je désire plus que la vie,
Que j’écris,
Je décris,
Que je peins
Dans le plus infime détail.
Je mens pour ces femmes
Auxquelles je n’ai que des morceaux de cœur
A livrer,
Des mots,
Rien que des mots,
Des peaux mortes
Dont elles ne feront rien.
Je mens
A trop voir tous ces types,
Toutes ces nanas,
Heureux comme des oiseaux
Dans leur cage,
Je finis par me pendre à mes tripes,
Devant le spectacle de la séduction,
Et là où je pense que tout va être simple
Beau,
Amour
Je me retrouve à devoir choisir
Et c’est le pire des mensonges
Alors
Tout est envahi par l’obscurité,
L’obscurité, l’obscurité
Et je prie
Pour entrevoir la lumière,
Qu’elle soit divine ou non.
Je mens parce que j’existe,
J’existe et j’avance,
Je mens
Parce que je dois survivre
Je mens
Parce que je suis un homme,
Envahie par ses contradictions,
Ses névroses,
Ses propres mensonges.
Je mens comme l’aiguille qui tourne sur la pendule,
Je mens comme le politicien et ses promesses,
Je mens comme la voyante dans les lignes de vos mains,
Je mens comme le fou qui hurle dans les rues endormies,
Je mens comme le banquier devant ses billets et les pauvres gens,
Je mens
Comme l’épicier,
Comme le journaliste,
Comme le joueur de football
Je mens
Comme une femme amoureuse
Qui trahit son mari,
Je mens comme l’amant
Coincé dans le lit de sa maîtresse,
Je mens comme le criminel
Qui a caché la petite fille dans le fossé,
Je mens comme Dieu,
Comme l’artiste,
Ses poèmes, ses toiles, ses films, ses livres,
Je mens comme le chanteur à texte,
Le leader d’un groupe de punk.
Je mens
Comme un papillon de nuit,
Qui n’a que 24 heures devant lui.

Je mens parce que les gens ne me connaissent pas,
Je mens parce que j’ai peur,
J’ai peur de ce qui pourrait me tomber dessus,
De l’amour,
Cette vapeur qui nous prend à la gorge,
Comme un piège à loup
Dans une forêt prise dans la brume.

Je mens
Parce que je suis un lâche,
Je mens
Pour ne pas te faire de mal
Mais en vérité je sais que je suis un beau salopard
Qui déchire tes jours et tes nuits,
Qui tire sur la corde
Jusqu’au bout
Et qui lâche au dernier moment
Pour qu’il reste sur ton visage
Les stigmates de tes larmes
De haine
Et d’amour
Et de peine
Et de solitude.

Je mens
Pour moins souffrir,
Souffrir de ton absence
Qui ne me fera bientôt plus rien,
Il m’aura fallu trois années,
Trois années
Pour ne plus penser à ton visage
Quand une femme nue
Se traînait à mes côtés
Dans le lit d’une soirée sans goût.

Je mens
Persuadé que ma gueule d’ange me permettra
D’échapper à l’inquisition,
Aux accusations,
A l’extradition
Au bannissement.
Mais je mens,
Je m’échappe à moi-même,
Je m’échappe des autres,
De mes responsabilités.

Je mens,
Je l’aime
Et pas toi,
Mais je ne pourrai jamais l’aimer
Car elle est une création de mon esprit,
Je me suis persuadé de l’aimer
Parce que l’ennuie
Est une chose tenace.

Je mens
Alors vient me poignarder
Dans mon appartement
Sans dire un mot,
Là sous l’orage,
Mes mensonges éclateront au grand jour,
La pluie viendra les laver
Et une eau noire se déversera
Et emmènera mon corps au loin.

La mort elle,
ne ment jamais.





mercredi 5 septembre 2012

mardi 4 septembre 2012

Rentrée

La première année où j'ai quitté la maison de mes parents, je n'avais presque rien dans ma chambre de vingt mètres carré. J'entends par presque rien pas d'ordinateur, pas de télévision, juste quelques journaux, quelques livres et un poste de radio. Cela me suffisait, car au mur j'avais tes poèmes et tes lettres. Cela me suffisait car j'avais l'essentiel. Ton amour.

lundi 3 septembre 2012

Bullshit

Nous étions sur les marches du Virgin Megastor,
elle avait un coca à la main,
je fumais une cigarette.
Nos deux regards se portaient sur la place en pavée,
où les gens se pressaient dans tous les sens.
Je portais sous ma veste de velour noir
- que je ne mettais que pour les grandes occasions -
un tee shirt de Joy Division.
Pas celui avec le logo de la pochette de Unknow pleasure,
plutôt celui avec une vierge souffrante
et l'inscription "Love will tears us apart".
J'aimais bien ce tee shirt,
c'était pour copier le personnage de "500 jours ensemble"
- grand romantique dans l'âme.
Tandis que j'expirais ma fumée, elle se retourna vers moi et dit :
"Merde, tes conneries de romantique faut que t'arrêtes,
c'est pas mon délire,
tes poèmes, ton tee shirt pourri,
ta guitare,
ça te grille direct,
moi ce que je veux c'est la vrai vie tu vois,
pas un mec collé dans les étoiles"
Elle se leva tout en continuant sa logorrhée verbale :
"Enfin je veux dire..."
gorgée de coca...
"...je veux dire, faut que tu sortes de tes rêves,
de tes fantasmes, tes idées toutes faites qu'on voit dans les films,
qu'on lit dans les livres,
vit un peu bordel,
vit simplement,
achète une maison,
un chien,
fait des gosses,
marie toi -
les chansons d'amour sont des mensonges,
abandonne tes rêves."
Je la regardais droit dans les yeux en fumant ma cigarette
et elle croisa mon regard.
Elle s'arrêta de parler.
Elle mâchouilla son piercing à la lèvre,
une jambe sur une marche
sa cannette à la main.
Elle était belle,
forte,
sensuelle.

"Tu sais ce que tu me dis là,
j'en suis conscient,
ça me déchire le coeur,
c'est cruel
mais c'est moi tout entier
et
si tu m'embrasses pas là,
maintenant
sur ces putains d'escaliers
ma vie ne sera qu'un pauvre chantier sans âme
jusqu'à la fin de mes jours"
Lui dis-je tout de go,
la voix tremblante,
les yeux qui piquent.
"Connard"
répondit elle avant de m'embrasser à pleine bouche.

dimanche 2 septembre 2012

Je t'aime sans avoir les mots pour le dire


Le dimanche coule
Sans dire un mot,
Sans rien dire à personne,
Sans demander quoique se soit -
La jeune femme range sa voiture au garage,
Le village s’endort,
Les guichets de la gare sont fermés,
Deux jeunes filles traînent encore,
L’ivrogne ferme sa porte pour aller au bar.
Devant tant de banalité,
Pas de larme,
De regret,
D’amertume
Ou de mépris,
J’ai bien mieux à faire que de contempler tout cela :
Penser à toi.

samedi 1 septembre 2012

La vie est une arme avec la mort en face

La ville est grise
Mais légère –
Je navigue sans peine aucune
Le long du samedi.
Au menu :
Les jeunes skater glissent,
Les pavés sentent la bonne cuisine,
Les filles portent encore des collants
Et
J’essai de lire Sartre quand trois jeunes filles
Hystériques,
Rieuses,
Un peu niaises
Mais pleines de vie
Hurlent
A côté de moi –
Sartre, lui, ne rigole pas beaucoup,
Il fait même sérieusement la gueule
Alors je le referme avant
De m’abandonner plus que je ne le suis déjà
Aux remous de la mélancolie
Qui hurlent sur le quai de la gare.

Sur les rails,
Une carcasse de chat en décomposition,
Une pate brisée, un squelette apparent –
Je l’examine longuement
Avec l’impression
De regarder la mort en face.

dimanche 15 juillet 2012

samedi 30 juin 2012

Parler de tout, parler de rien, parler d'amour et d'un matin où la tristesse est une brume sur vos yeux


Il y en qui perde leur mère
Et qui écoute Barbara,
Qui prie, qui mette un cierge
Et se souvienne
Et se souvienne
Du temps d’avant,
Des sourires et des soleils,
Des repas sur la terrasse
Des verres de rosée, de la tonnelle,
Des caresses, des mots gentils,
Des hésitations -
Avant que tout ne s’assombrisse.

On a beau rire, on a beau pleurer
On a beau crier,
S’agiter dans tout les sens,
Qu’importe la pluie les tempêtes
On restera toujours des enfants.

Et moi je ne veux pas partir,
Je veux rester avec toi,
Car je suis bien avec toi,
Car tout enfin s’apaise,
La grisaille se dissipe
Pour laisser place
Au vent d’un jour d’hiver.
Mais tu vas partir,
Car rien n’est éternel,
Rien ne dure,
Il ne restera que ton rire
Figé dans mon regard.
Tu vas retrouver ta terre
Et ton amour
Celui qui te mène vers le bonheur
Celui qui te rassure
Et moi je vais retrouver la solitude,
Je vais me plonger dans mon lit
Pour fumer des cigarettes
Et lire Camus,                                                                                 
Alors que je suis sur qu’on pourrait s’aimer –
La vie est un drame
La vie est un putain de drame,
Alors
Aujourd’hui
Oubliez-moi
Pour la fête.

lundi 11 juin 2012

Et alors quoi ?

Le quai de gare
n'a pas la même saveur qu'hier soir,
il transpire l'incertitude
le doute
et la peur -
où est la douceur ?
où est l'insouciance ?
où est la lumière ?

Je fais des allers retours,
un pas devant l'autre
à la manière du funambule -
les rails sont les frontières
d'un monde qui ne me ressemble
pas.

Je monte dans le train,
la quotidien dans mes chaussures
et je pense à elle
qui sait tout faire
et à moi la tête en étoile
qui ne sait rien faire,
si ce n'est m'apitoyer sur mon sort
et faire des milliers de chose
en espérant que dans le lot
il y en est une
que je sache faire.
J'ai l'orgueil qui saigne
et je ferais bien d'apprendre à vivre
et d'accepter que rien ne sert
de vouloir être le meilleur -
le bonheur n'est pas là
et jamais je ne serais bon amant
à creuser le fond ainsi.

Alors, le cerveau dans l'estomac
j'ouvre Bukowski,
en me disant que je vais bien y trouver une réponse,
une bonne phrase,
un petit quelque chose
qui me fera sourire
et remonter la pente.
Mais non, rien,
je le trouve plat
et vulgaire
et la fille à quelques places de là
est encore trop belle
pour un soir comme celui-ci.

La seul consolation que je trouve
c'est cette jeune femme à ma droite
qui se lime les ongles paisiblement
au fil du paysage -
ça a l'air tellement simple d'être heureux
parfois
que ça me fait bien envie.


vendredi 8 juin 2012

Arrête de sourire, tu m'éblouis

T'as pas le droit d'avoir ces cheveux là,
ces perles ocres qui descendent
le long de ton cou et de tes épaules,
cette mèche qui caresse tes paupières
d'un air négligé.

T'as pas le droit d'avoir ce sourire,
de truc que tu poses sur ton visage,
que tu souligne de rouge à lèvre
sans être vulgaire,
ce truc qui fait de l'ombre au soleil
et qui pourrait servir de camisole
au plus fou d'entre nous.

T'as pas le droit d'avoir ces jambes,
ses deux allumettes rosées,
laiteuses et juvéniles
que tu croises et décroises
et qui descendent sous tes robes fleuries
et tes mini shorts.

T'as pas le droit de fumer ta cigarette
de cette manière,
de te mettre des couronnes tissées
comme dans les années 50,
de porter des sweat-shirt à capuche
un lendemain de cuite,
de mettre une chemise d'homme
par dessus ta petite culotte,
de faire la café avant que je descende à la cuisine,
de me parler de ton mec,
de la pluie et du beau temps
avec cette voix
que même un sourd
pourrait apprécier.

T'as pas le droit d'avoir ces cheveux,
ce sourire,
ces jambes
et cette putain d'insolence
qu'on qualifie d'intelligence -
T'as pas le droit d'avoir tout ça
t'as pas le droit de me foutre en l'air.

Et je file comme une lumière dans le noir qui s'ennuie

Je termine une nouvelle de Bukowski,
il tourne en rond autour d'Hemingway,
des gueules de bois,
des paumés,
des piaules minables
et des courses de chevaux,
mais je l'aime toujours autant ce con.
Je pose le livre
et je croise les bras
pour regarder le spectacle
du ciel qui menace,
des vieux wagons rouillés,
des branches de sapin
qui craquent sous le vent,
des montagnes de caillou,
des ouvriers en bâtiments,
des grues froides
et de la ville glaciale
qui se dessine devant moi.
Puis je descend du train
dans le matin identique
qui n'est pourtant jamais le même
et alors je cherche un soupçon
de vérité.
J'ai fini par le voir
dans les lunettes à double foyer
de l'employer de gare.
J'en étais sur,
lui savait,
il savait
tout et rien -
il avait compris
que la vérité
n'existe pas.

A tout prendre au sérieux, on finit par en rire

Ce n'est pas la guerre
qui sonnera notre fin,
ce n'est pas le réchauffement climatique,
ni la crise financière
ni le calendrier maya.
Non,
le truc c'est qu'on prend tout trop au sérieux,
même le sexe a fini par devenir
un art,
une affaire d'état,
une maladie,
une peur,
un crime.
Pour cela,
nous sommes perdu.

jeudi 7 juin 2012

Je suis noir d'avoir trop de blanc, elle est blanche d'avoir trop de noir

Je pensais croire en la folie
mais je me trompais -
la folie n'a rien de beau
et elle détruit.
Ce à quoi je crois finalement,
cette chose qui me déchire,
qui m'anime,
cette chose qui me rend fou,
cette chose à laquelle je m'attache,
je m'accroche
comme un arapède à son rocher,
cette chose que je m'efforce
de plonger dans les yeux des gens,
cette chose que je lis dans tes pleurs
et dans tes cris,
cette chose qui me manque
tant
et qui viendra sauver
mon âme,
c'est la tendresse.

Chronique de la folie ordinaire

Sans les yeux des folles,
sans leurs jambes qui descendent
sur les rails du tramway
et leurs cheveux
pareil à des champs d'été
pris dans le vent,
agitant dans tous les sens
mes désirs insoumis,
je serais vide
de sens -
mais peut être serais-je
un peu
moins fou.

Mon ombre a plus d'allure que moi

Mon ombre
à vraiment de l'allure,
quel dommage
que je ne puisse rien
en faire.

samedi 2 juin 2012

Sous ses yeux, il manque toujours de l'air

Dans l'allée du cinéma,
je m'avancerai
je lui ferai face
je la prendrai dans mes bras
je jetterai un coup d'oeil à l'horizon
(le dernier)
je la serrerai fort
(elle fera de même)
je lui murmurerai des mots à l'oreille
(mais les mots ne suffisent pas,
ni "je t'aime"
ni "pardon"
ni "promis")
puis je lui donnerai un léger baiser,
tendre et doux.
Un baiser a toujours bonne mémoire.
Alors, je me mettrai à genoux
et je tomberai en pleurs
animé par des spasmes de transe,
les larmes dévalerons l'allée
comment un torrent furieux,
et des cris muets
feront trembler les murs.
Là sous ses yeux
- Ne sachant que faire de mon coeur
et de mes désirs -
la terre m'offrira son abîme
se fissurant sous le poids de l'indécision.
Je plongerai six pieds sous terre,
loin
loin
LOIN

là où tout brûle plus qu'ici
là où mes cendres
font encore des flammes.

Après midi caniculaire

Je transpire de passion
Mes poèmes
sont des gouttes de sueur.

mercredi 30 mai 2012

Commes des papillons d'argent qui volent toujours trop haut


Des cheveux blonds
Et courts,
A la garçonne.
Un jean serré et des bottes rouges,
Les yeux en amende.
La regarder partir du bus
Est un supplice.

Un skate board un peu maladroit,
Un jean slim et un petit blouson
Bleu.
Une paire de lunette rouge
Et des mèches chatins
Qui dépasse de sa capuche en frou frou.
La regarder passer
Est un trop court instant.

Un casque sur les oreilles
Et des cheveux en bataille.
Une jupe épaisse et de collants,
Un petit manteau
Et des baskets.
Tout en noir,
Des pieds jusqu’à la tête.
Le train arrive
Toujours trop tôt.

Des cheveux lisses,
Un sourire dressé et le teint rose.
L’odeur de son shampoing.
De légères tâches de rousseur
Et une robe foncée.
Une grosse écharpe
Et une démarche légère.
Elle ne prend jamais la même rue
Que moi.

Tant de beautés insaisissables,
D’instants trop courts,
D’espoirs futiles.

Dieu a jalonné le monde
De femme toute plus belle que les autres
Et mon cœur trébuche chaque jour
Sur l’une d’entre elle.  

samedi 26 mai 2012

Insignifiance


Les paupières lourdes
Traînent sur le trottoir
Le matin est invisible
Et le soleil pâle.

Aussi insignifiant
Qu’une bulle d’air
Qui remonte le long d’un verre de bière,
Aussi repoussant
Que l’odeur de pisse
Qui longe un coin de rue dans la nuit.

Vouloir se plonger
Dans les reflets du soleil
Qui tapissent le fleuve
Pour échapper
A la marée humaine.

Le temps d’avoir peur,
Il est déjà trop tard.

lundi 21 mai 2012

L’éternité


Caressé par la douceur du temps
Qui passe,
Cette flèche insubmersible,
J’admire avec légèreté
Les nappes orangées
Du soleil d’hiver
Qui pleur à travers les arbres.

J’inonde mes pensées
D’une vapeur automnale,
Suave et fraiche –
Le chemin se prolonge
Et les fantômes restent derrière.

La clairière est un fleuve serein
Au milieu des montagnes,
Mes songes
Ont perdu leur bogue d’épine
Et se baladent le long du fossé.

Je lève les yeux vers le ciel -
Rien à l’horizon,
Si ce n’est un nouveau poème.

De mes deux décennies,
L’impression d’en tirer une éternité.
Je regarde à nouveau devant moi,
Ma jeunesse ne s’est pas encore fait la malle,
Mais je tire sur la corde.

Sous les arbres,
Je ne vois pas le bout du chemin,
Mais je suis toujours éclairé.

L’éternité est bien là.