lundi 31 octobre 2011

Viens me promettre ton absence

J’ai toujours tes promesses
Qui brûlent au fond de mon estomac.
Leurs braises incandescentes
Offrent une lueur orange
A l’obscurité
De mes chemins de traverse.

Je viens livrer mes soupirs
A la cime des arbres calcinés,
Ceux qui poussent
Quand les doutes tourbillonnent
Encore
Et encore
Dans ma tête endolorie.

J’ai passé la nuit dernière
A savoir si je devais embrasser
La fille que j’avais entre les
Bras.
Mais mes certitudes
Etaient à l’image du filet de lumière
Qui passait à travers les volets :
Invisibles.

Je ne sais plus à quel Dieu me vouer,
Même le diable me trouve ennuyeux.

J’ai trop peur
Des roses qui reluisent
Puis que se fanent,
Trop peur
Des belles photos
Que l’on regarde ensuite
Avec amertume,
Trop peur
Des belles promesses
Qu’on s’échange
Puis qu’on enterre dans le jardin,
Trop peur
Du coup d’un soir,
Du coup de foudre,
Du coup du sort,
du coup de pute,
De coup de blues
Puis du coup de grâce –
Celui qui vous crucifie
Sur la place des vérités.

« Un jour,
C’est promis,
Je te quitterai. »
Voilà la seul promesse
A laquelle
je veux bien croire aujourd’hui.

vendredi 28 octobre 2011

Des cheveux

Je rêve d’une femme
Aux cheveux longs,
Longs,
Très longs –
Comme personne
N’en n’a jamais vu.

Des cheveux dans lesquels
Me cacher,
Quand les soirs sont tristes,
Me blottir
Quand l’amertume me guette,
M’étouffer
Quand la vie oublie ses couleurs.

Des cheveux d’un noir
Qui n’existe pas –
Un noir de joie,
Qui déteint en mille couleurs
Dans l’eau impure
De ma solitude.

Des cheveux que je pourrai tisser,
Au fond des matins égarés,
Dans le brouillard du sourire,

Des cheveux
Comme des bras,
pour me mettre
En boule
Enveloppé
Dans le berceau
De la douceur
Pour oublier
L’horreur
De l’humanité.

mercredi 26 octobre 2011

Un poison trop doux

Sous le poids des choses,
Toutes ces choses :
Le fleuve noir comme
Une roche de lave,
Le manteau de l’automne
Ringard et démodé,
Les chemins de jogging
Qui perdent leurs couleurs –
Sous le poids de la solitude
Qui perd de sa saveur,
Je rêve
D’un rêve
Qui rêve.

Je rêve de ton corps nu
Sous le velux,
Coussin des étoiles.
Je rêve des caresses graciles
Que je pourrai t’offrir,
Toute cette magie que tu réclames
Mais dont tu n’as pas besoin.
Je rêve de ces baisers faciles
Qui pourraient me rendre mon sourire,
Ne serait ce pour un moment.

A nous deux,
Nous pourrions faire s’envoler le temps,
Rendre le présent immobile,
Futile -
Comme si nous marchions dans une fête foraine
Déserte,
Une galerie des glaces sans reflet.

Nous pourrions rendre l’amour
Plus simple.

J’attendrai tes mots,
j'attendrai tes pas,
J’attendrai tes secrets,
J’attendrai tes sous vêtements,
ton corps
et son parfum violent,
Le voile de ta peau.

J’attendrai
Et je défierai
La méfiance
Et la raison.
Je ne souhaite que de la douceur.

Dans ton cœur
Est le poison
Qui me rendra
Vivant.

lundi 24 octobre 2011

Divinité

Grand dieu seigneur,
qui aura le cran
de me montrer
la lumière
au fond du tunnel ?

lundi 17 octobre 2011

Toujours le même cafard

C’est toujours les mêmes trottoirs humides,
Les mêmes rues pavées,
Les mêmes matins en travaux.
C’est toujours le même ciel,
Le même quai gare,
Celui qui a scellé notre amour.

C’est toujours la même odeur de charbon,
Celle qui traverse le froid de l’hiver
Et qui ne nous réchauffe jamais.
C’est toujours les mêmes pas,
Les mêmes horaires,
Ceux qui trainent
Et qui pourtant arrivent
Toujours trop vite.

C’est toujours les mêmes femmes,
Le même désir insaisissable,
Les mêmes fantasmes.
C’est toujours les mêmes terrasses de café,
Les mêmes fous solitaires
Qui n’ont jamais froid.

C’est toujours les mêmes cinémas,
Les mêmes écoles,
Les mêmes rêves qui s’égarent,
Les mêmes amours qui restent
Et qui pourrissent.
C’est toujours les mêmes sourires
Qui rendent mon regard plus léger
Et la beauté volatile.
C’est toujours les mêmes bancs publics,
Les mêmes baisers,
Ceux qu’on attends,
Qu’on espère
Puis qu’on oublie.

C’est toujours les mêmes meubles,
Les mêmes appartements,
Les mêmes lits,
Les mêmes odeurs réconfortantes
Après l’amour -
C'est toujours les mêmes photos
qu'on ne regarde jamais assez,
Toujours les mêmes retrouvailles
Après une nuit à t’attendre,
Toujours les mêmes petits déjeuners
Au clair du soleil.

C’est toujours les mêmes espoirs,
Les mêmes doutes,
Les mêmes angoisses,
Les mêmes larmes
Qui ne coulent plus.

C’est toujours les mêmes soirs aveugles,
Les mêmes poèmes -
Les mêmes mots
Ressassés encore
Et encore
Pour soigner la même plaie
Qui ne se referme pas.

C’est toujours le même cafard
Depuis la nuit des temps –
Les mêmes lampadaires qui s’éteignent dans l’impasse
Et la même nuit
qui n’a plus qu’à nous offrir
Un nouveau jour –

Toujours

Le même.

dimanche 16 octobre 2011

Une autre blessure

Dans le creux dans ces instants,
Si lointains
Qu’ils m’en sont presque inconnus,
J’ai récolté chacun de tes baisers,
Chacun de tes souffles
Comme si c’était le dernier.

Doucement,
J’ai laissé peser mon désir
Avant de me gaver de tes lèvres
Anéanties par la culpabilité

J’ai trop caressé ta peau transparente,
Trop retenu mes promesses
Dans l’espoir d’un avenir plus doux
Et de croire à nouveau
A ce mensonge auquel beaucoup
Ont raison de croire.

J’ai échoué dans cette folie
Pure
Dans laquelle
Même le plus forcené
De la maison de fou
Aurait laissé des plumes.

Tu disais vouloir guérir ma solitude
Mais dans les reflets
De mes lames de rasoir
C’était une autre blessure
Que j’avais besoins d’ouvrir.

Sur le papier et sur la terre

La nuit a glissé sur ton corps nu,
Laissant mon désir impassible
Dans les yeux
Du diable.

J’ai vu l’aurore alanguie
Briller sur ta peau frissonnante,
Les étoiles filantes laisser des traces
Le long de tes reins.

J’ai entendu tes yeux pleurer
Et ton cœur hurler à la mort
Dans le froid lointain
De l’amour qui s’ennuie.

Depuis,
Chaque poème
Est un cri muet
Qui laisse la trace
De la douleur
Dans le papier
Et sur la terre.

jeudi 13 octobre 2011

J'ai oublié ce qu'amour voulait dire

Toute cette mascarade
Me fout mal au crâne –
Vos mini-jupes,
Vos talons,
Vos collants,
Vos décolletés plongeant
Et votre maquillage
Me tapent sur le système
Et me donnent la nausée.

J’ai des pensées qui pourrissent en dedans
Et la seule chose à faire
Serait de baiser quelques coups
Par ci
Par là ?!
C’est peut être une bonne solution
Quand on sait que les sentiments
Finissent toujours par flétrirent.
Mais je doute que la lumière
soit au bout
de la première chatte venue.

Vous tentez d’avoir raison de mon esprit
Que vous jugez faible
Et mal foutu –
Alors je grave dans l’obscurité
Des mots essorés
D’un jus bien noir.
Votre bonheur
De couple bien rangé
Ou faussement libre,
Je l’empoigne
Et je lui retourne la gueule.

Finalement,
Il reste cette irrépressible haine
Dans les soupirs de mon cœur
Qui monte
Qui monte
Et qui va finir par m’exploser
Entre les mains.
Mais cette haine
Est-ce qu’il y a de plus triste
Au monde.
Un je t’aime de plus
Et il n’y aura plus de mot
Pour la décrire.

Le soulier rouge

L’aurore n’a pas pris une ride
Dans le reflet de mon visage oublié,
J’ai gardé la douceur de tes mains
Dans le fond de mon lit.

La semelle rouge
De ton soulier de cuir
Vient contraster avec le vert du gazon,
La soirée était belle,
Je t’aimais.

N’est ce pas cruel
D’étaler sans peine ton amour
Sur ce mur invisible ?
N’est ce pas cruel
D’oublier que mon bonheur
A toujours été un mensonge ?

Qu’aurais je pu faire
Face à la nébuleuse du destin,
Face à ce trou noir qui nous a emportés,
Nous et nos espoirs ?
Qu’aurais je pu faire
Face au passé qui revient
Comme un cheval au gallot,
Traînant derrière lui une poussière
De larme
Et de doute ?

Dans le champ stérile
Et solitaire
De mon avenir,
Je ne peux que te prier
D’écouter ton cœur –
La vie n’en fera pas toujours autant.

Pour de bon

Les nuages délavés
Se traînent dans le ciel d’ébène
Tandis que le soleil
Laisse tomber ses rayons
Sur les trottoirs sans âme.

Les passants aux visages fantôme
Donnent la nausée
Au regard du matin.

Le tramway passe dans les vestiges
De mes souvenirs –
Certains endroits
Devraient être rayés de la carte
De ma mélancolie,
Le crime n’est toujours pas résolu.

Dans cette esquisse de matin,
Chaque silhouette me semble
Etre la tienne,
Mais tu t’illustres
Dans ton absence fragile.

Tu n’auras qu’à me regarder de loin
Quand je m’ouvrirai le cœur pour de bon.

samedi 8 octobre 2011

Les chaînes

Ce sont tes mots,
Doucement,
Qui font revivre ton visage.
Ces murmures lointains
Qui soufflent à mon oreille
L’histoire lointaine
D’un amour fou.

Tu évoques ton présent,
J’évoque le miens,
Et la fourmilière de la mélancolie
Revient faire vaciller mes jambes.

Les ténèbres sont devenues bien pâles
A force de les côtoyer –
Le soleil a esquissé un sourire pour la première fois,
Il y a bien longtemps.

J'ai beau rire,
j'ai beau essayer,
faire semblant -
On ne peut échapper
Aux chaînes
De l’amour qui ne vous appartient plus.

lundi 3 octobre 2011

Une autre terre (tout n'est pas perdu)

Il y a une autre terre
- Là haut,
Là bas –
Où je ne t’ai pas encore aimé.
Toutes nos promesses
Trop vite offertes
Sont encore enveloppées
Dans leur papier d’argent.

Il y a une autre terre
Où tu n’es pas encore ma reine.
Je ne t’ai pas encore promis la lune,
Et je n’ai pas encore décroché les étoiles
Dans le ciel sombre
De cette nuit d’été.

Il y a une autre terre
Où je ne t’ai pas encore fais l’amour.
Tu es encore vierge
De mon corps fragile
Et de mes caresses impatientes -
Gardant chacun de tes souffles
Dans ton cœur endolori.

Il y a une autre terre
Où je n'ai pas encore senti
les vapeurs de ton parfum
avant que tu sortes en soirée,
drapée dans ta robe rouge
et tes perles de jade.

Il y a une autre terre
Où tes larmes n’ont pas encore coulées.
Tes sanglots sont étouffés
Dans l’attente d’un amour incertain
Et nos disputes attendent encore d’exploser
Dans la chambre à coucher.

Il y a une autre terre
Où je n’ai pas encore goûté
à la sensation de tes lèvres.
Tes cheveux ne sont encore qu’un rêve,
Ton sourire un dessin
Que je n’arrive pas à esquisser.

Il y a une autre terre
Où je n’ai pas encore tenu ta main.
J’ai encore dix-huit ans
Et je ne suis encore qu’un jeune garçon
Qui se fait des illusions sur l’amour
Et n'a pas encore connu la solitude
du coeur brisé.

Il y a une autre terre
- là haut,
Là bas,
nulle part -

tout
n’est pas perdu.

dimanche 2 octobre 2011

Le vieux perdant et la déesse

Je suis tellement saoul et fatigué
Que je tremble dans tes bras,
Comme un naufragé
Dans une eau glaciale.
Je ne peux pas m’arrêter,
Je ne suis que spasmes et convulsions.
Même le froid
n'a pas autant de frisson.

Tu me demande si je suis triste, si je vais bien,
Je viens de quitter ma petite copine
et je viens t’embrasser comme un lâche,
Toi,
Déesse à la peau brune
Et au teint d’épice.
Comment puis-je t’avouer que j’avais envie de toi ?

Perdu comme jamais,
Je navigue entre tes seins et tes cheveux,
Sans phare pour m’éclairer.

Je pose ma tête sur ton épaule,
Je jette ma bouche sur la tienne
Et tu m’évite
En tout bien tout honneur –
Le désir est une terre effroyable
Quand on vient à l’explorer.

Mais tu finis par coller tes lèvres au miennes.

Bien sur, nous sommes conscients que l’on est en train de faire une connerie,
Moi le premier,
Cela n’a aucun sens.
Mais je ne résiste pas à ton ventre dans lequel je viens à plonger,
Je l’embrasse, le caresse,
L’enlace de mes deux mains.

Je devine tes yeux se fermer, ton souffle plus fort,
Je glisse une main entre tes cuisses, que tu écartes délicatement,
Je te caresse.

Voilà on y est.
Une fois de plus.

Entouré des flammes de la solitude
Que nous essayons de remplir de tendresse,
Je mets un doigt dans ta bouche,
Tu prends un plaisir complice à le déguster.

Je remonte ton gilet
Pour découvrir ton soutient gorge rouge pivoine
Je caresse tes seins sous la dentelle,
Pudiquement.

Tu tires tes cheveux en arrière et dans un souffle, nous nous embrassons.
On s’allonge, enlacés, tu caresse mes jambes,
Tu as envie
De ce que je ne pourrais jamais t’offrir –
Une étreinte dépourvue de lendemain
Et de sentiment.

Dans l’érotisme qu’offre ce moment
Doux et brutal à la fois
je te demande
si tu mouilles,
Tu réponds par l’affirmative,
Ça me ne peut que flatter
Mon ego en miette.
Le vieux perdant excite une déesse –
C’est un don de dieu.

Je glisse une main dans ton pantalon,
Passant en dessous de ta culotte,
Mes doigts aperçoivent quelques poils au dessus de ton sexe,
Je m’y attarde
Mais je ne vais pas plus loin.

Dans notre étreinte maladroite,
On trébuche du canapé -
Ce truc est un vrai tue l’amour.

Allongés sur le sol
Je dévore ton cou couleur caramel,
j’y déposé quelques gouttes de salive,
Je sens monter ton désir.

Je caresse tes cheveux si beaux,
Puis mon souffle ne suit plus.
Trop bu, ma tête est tout embrumée.
Je ne tremble plus,
Je suis apaisé.
Mon corps te réclamait.
Tout cela est bien beau.
Tu ne m’en veux pas.
Nous n’avons pas fais l’amour.
Je n’aurai pas pu.

Je rentre chez moi encore éméché,
Me demandant ce qu’il vient d’arriver.
Les regrets me font tirer au cœur.
J’aurai tellement voulu goûter
à la sève de ton sexe.

Ton corps restera une peau
Sur laquelle mes mains auront gravées un souvenir.

Ton corps a beau être le plus beau de la terre,
Ma sincérité
Et ma sensibilité à deux sous
Feront toujours de moi
Un roublard romantique.

Chère déesse,
Tu as fais bander mon âme
L’espace de quelques heures –
Mais le vieux perdant
Reste un vieux perdant,
Et il le restera
tant qu’il n’aura pas accepté
Qu’il a le droit lui aussi
De gagner un petit peu.