mardi 27 juillet 2010

N'être rien d'autre qu'un homme

Exposer la teinte de son cœur,
Pour aimer
Et être aimé.
Essayer de faire au mieux,
Pour que ça passe.
Faire comme si,
Jouer au dur
Puis craquer.
Rire et pleurer,
Se dire que l’on est rien,
Sourire face à la trajectoire inflexible
De la terre autour du soleil.
Avancer,
Reculer,
Avoir la trouille,
Réussir,
Etre heureux.

Dans les nuits avides,
Picoler,
Baiser,
S'arracher l'esprit par tous les moyens
Pour oublier un peu celles et ceux que l'on a aimés,
Pour oublier tout cours -
Pour résister à l’existence
Et au temps qui passe trop vite.
Aussi brave soit-on,
Faire face à l’éphémère,
Et à toutes ces choses superficielles
Qui nous bouffent la vie.
Se dire que ça va aller,
Se dire que la vie c’est de la merde,
Que l'amour est une supercherie
Et
Tomber amoureux,
Malgré soit,
Car personne ne résiste à la volonté du coeur.
Vivre à la lumière,
Puis raté, encore
Et retomber dans l'obscurité.
Être seul,
Et se demander pourquoi,
Avant de recommencer,
en se disant que cette fois ci
c'est la bonne.

On a tous nos fantômes,
Nos secrets inavouables,
Nos zones d’ombres
Qui s’éclaircissent les jours de pluie.
Finalement,
Qui que l’on soit,
Quoique l’on fasse,
On peut être le roi du pétrole
Ou le prince des ratés,
Sous les cèdres paisibles de la mort,
L’arrivée est la même pour tout le monde -
On est rien d’autre que des hommes.

Et de mon corps

Et de mon corps
Ressortent des odeurs nauséabondes
Comme si la crasse m’avait envahie,
Comme si les doutes et le chagrin
Se putréfiaient en moi.
Et de mon corps
Ressortant ces odeurs,
Pourri de l’intérieur,
Où les peurs sont mortes
Mais empoisonnent encore
Une félicité invisible.
Et de mon corps
Ressort un amour incertain,
Et j’ai besoins de tendresse
Car je suis un enfant,
Incapable de me nourrir pleinement
D’une quelconque solitude.
Lorsque je suis seul,
Je me cultive d’un ego
Qui appartient à cette personne qui n’est pas moi.
Et de mon corps
Emane une fragilité
Qui me fait haïr les hommes,
M’interdit la sérénité et l’amour
Et m’offre la folie d’un royaume
Dont je n’ai jamais voulu la couronne.

Le clochard de la madelaine

Tu navigues sur cette place
Assis sur ce banc vert
Déambulant sans but
Destiné à nulle part.
Parfois tu es assis en tailleur avec un vieux barbu
Ta veste militaire sur le dos
Une bouteille à la main.
Vous semblez alors deux hippies,
Deux marginaux,
Deux tâches dans le décor.
Ton visage m’est maintenant familier,
Une barbe de trois jours, bien noire,
Un crâne dégarni
Des yeux enfoncés dans de lourdes paupières,
Un visage buriné par l’abandon.
Tu traines cette grosse valise bleue
Qu’abrite-elle ?
Tu navigues sur cette place,
Accostant les piétons
Pour quelques centimes de plus-
Pour regarder dans leur voiture-
Et tu fais peur à tout le monde.
Tu traînes cette vapeur d’alcool,
Bière et vin rouge,
Prenante au nez.
Bien loin des clochards célestes
Ou de toutes les conneries du sans logis romantique
Et vagabond,
Tu semble juste un homme perdu,
Lâché par l’existence,
Malade, pauvre, triste
et un peu fou.
Comme
nous
tous.

Le noir et le rouge

C'est une âme
noire
noire
noire
que j'abrite
au fond de mon corps.
Elle bat au rythme de mon coeur,
tel un cocon cherchant à éclore
d'un monstre.
Je la retiens à coup de sourires
et l'enivre de saveurs alcoolisées
pour riposter aux hordes de cafards
qu'elle balance à mes trousses.
De temps à autres,
je la laisse s'aérer un peu,
sur le rebord d'une fenêtre,
elle va sonner les cloches de l'église,
histoire de me rappeler le temps qui passe.
Je l'écoute respirer
en fermant les yeux.
Aussi,
elle se blottit contre la créature
qui habite la chapelle de mon coeur,
et toutes les deux elle crient,
A.M.O.U.R
mais je les fais taire.
Une âme
noire
noire
noire-
et un coeur
rouge
rouge
rouge-

Je n'ai que cela
à vous offrir.

lundi 26 juillet 2010

Mon microcosme

Il y’a la femme qui fait des puzzles
Et regarde la télévision allongée sur son canapé,
Tellement rongé par l’ennui et la solitude
Qu’avoir une vie monotone ne la soucie plus.

Il y’a le couple d’en face,
Nourrissant les stéréotypes,
Le mari devant la TV, la femme qui repasse ;
Et illustrant une vie sans âme.

Il y’a l’aveugle en survêtement,
Accoudé au bout du comptoir,
Attendant la prochaine bière.
Il ne voit rien,
Mais en sait bien plus que nous.

Il y’a ces quelques pochetrons,
Ces vieux messieurs jouant aux cartes,
Cette atmosphère de bistrot
Dans laquelle je me laisserai bien porter.

Il y’a cet homme,
En fauteuil roulant,
Qui réclame un café devant la porte du bar,
Café qui ne viendra jamais.

Il y’a le regard du barman,
Toujours le même.
Est-ce qu’il me reconnait ?
Que se dit-il en me croisant ?

Il y’a ces chemins humides,
Cette cabine téléphonique
Où j’ai eu ces longues conversations
Avec mon premier amour.
Et la vie continue.
Et je passe.

Une femme nommé désir (Je profite de ce moment)

Ton nom signifie désir,
Tu es une femme élégante, pleine de classe
Et de beauté.
Tu illumines les passants de ton regard,
Parfois cachée sous une paire
De lunette de soleil.
Tu es magnifique, je suis inconséquent,
Et pourtant, tu es avec moi en ce moment.
Je te regarde monter les escaliers,
Tu es sculptée dans une longue robe bleue nuit,
Surplombant tes jambes dorées.
J’entends le planché qui craque sous les talons de ton charme,
Il n’y a que leur claquement dans cet instant figé,
Eclatant, rayonnant.
Ton visage s’interdit les émotions,
Il se ferme.
Je profite de ce moment où nous montons ensemble,
Pour imaginer la suite des événements.
Tu vas ouvrir la porte,
Nous allons nous déshabiller,
Nous allons se coller l’un contre l’autre,
Et je vais caresser tes courbes,
Puis laisser glisser mes doigts
Sous ton sexe moite.
Je vais t’aimer,
Toi non,
Je le sais.
Ainsi, je profite de ce moment
Où nous montons ensemble.
Car il est la dernière meilleure chose
Que je vais vivre avec toi.

Valeria

Valeria,
Les lettres de ton nom
Glissent derrière tes yeux.
Le « r » roule sous ta langue innocente
Et le « a » claque sur ton palet.
Tu as le visage familier
D’une inconnue.
Ton regard se perd dans le vide,
Et le son de ta voix me berce.
La musique de tes paroles est chaleureuse
Et m’invite au voyage.
Ton cœur est à Rome
Et la mélancolie de te lâche pas.
Le soleil vient briller sur tes joues,
Tu esquisses un sourire,
Mais tu observes en silence.
Tu illumines chacun de tes pas,
Et tu prends celui de mon âme.
Tes lèvres se pinces, tes yeux se ferment
Assise dans l’herbe, vêtu de cette tunique grise,
Tu es jolie.
Valeria,
Mon cœur a bondi dés que je t’ai vu,
Ma plume s’est ancrée lorsque je t’ai en

Here is

Here is a hope,
Fabulous and
Shine.

Here is a love,
Dark and
Wired.

Here is a music
Loud and
Clear.

Your face
Cross the night
Then,
My heart
Beats.

Petit déjeuner

Il y avait ces tasses de thé le matin,
Où tu me servais le liquide bouillant, fumant,
En enroulant mon sachet de thé autour de l’anse de la tasse,
Afin que le fil ne trempe pas dans l’eau.
Je te regardais faire,
Et je trouvais cela charmant.
Parfois je prenais les devants
Et c’est moi qui faisais le petit déjeuner.
J’installais tout comme tu le souhaitais,
Le beurre, le pain de mie, le grille pain.
Je faisais ton café (une cuillère)
Et te versais un verre de jus d’orange.
Puis j’allumais la télé en attendant que tu termines ta douche.
Mes pieds nus frôlaient le carrelage blanc et frais,
J’attendais devant les nouvelles du matin,
Vêtu de mon pantalon aux motifs orientaux
Et d’un vieux tee shirt.
Tu séchais tes cheveux
Puis on se retrouvait,
Face à face,
Pour manger dans le silence.
Une fois prête,
Nous allions à l’université
où tu t’échappais dans le flot
De l’absurde monde,
Qui dévorait notre amour.

mardi 20 juillet 2010

Le pleurnichard amoureux

Ne pas réussir à dormir est épuisant,
Il n’y a que le noir des yeux fermés
Et les images qui défilent,
Une ritournelle insupportable.

Je m’efforce de serrer les dents
Quand tu viens me rendre visite
Avec ta petite culotte insolente
Devant la porte de mes rêves.

Lorsque les regrets sont trop lourds,
Et que l’envie de te toucher à nouveau est trop forte,
Il ne me reste plus qu’à étouffer mes sanglots,
Comme un gamin qui sort d’un cauchemar,
Ou de taper du poing sur mon oreiller
Comme un forcené innocent que l’on vient d’enfermer -
Ton absence est une camisole de force.

Dans l'espoir d'une douce nostalgie,
J’allume la lampe de chevet,
là où tu avais l’habitude de dormir -
Mais je déteste l’idée de t'avoir à t’aimer encore.

Je comble l’absence par les remords,
J’essaie de tapisser ma banale solitude
De souvenirs enjoués.
Mais même les souvenirs heureux
Me transpercent le cœur.

lundi 19 juillet 2010

Je ne pensais pas à cette amour

J’ai renoncé aux songes de ton visage
Car la vie en a fait une simple image,
Chacun de tes pas accompagnent ma peine
Noircie mon amour et coule dans mes veines.
Tandis que tu œuvres à construire ton existence
Je ne pense qu’à toi et je sombre dans la démence,
Tu ne m’offres plus tes sourires, ils se sont évadés
A rechercher l’amour fou, je me suis égaré.
J’écris alors pour alléger ce poids qui assombri mon cœur
Cette passion fulgurante qui rime avec malheur.
J’écris pour me rappeler de toi,
De ta beauté, de ta peau tamisée par le soleil
Ces poèmes que je compose depuis des mois
Ces caresses aux odeurs de merveille.
Désormais je me hâte pour me retirer de ce halo de brume
Retrouver la vie malgré la tristesse qui m’enfume,
Mais je serai éternellement nostalgique de ces moments
Où l’amour nous laissait enfin un peu de son temps.

dimanche 18 juillet 2010

J'aimerai que le présent soit éternel

Accoudé à la fenêtre,
J’observe dehors.
La rue est totalement vide sous les réverbères.
Le pays à perdu le match de football.
La ville est silencieuse,
Ma télé ne marche pas,
Et je m’en contrefou.
C’est une boîte pour les singes.
J’ai mal au ventre.
Ce Chili con carne n’était plus bon –
Je crois.
J’écoute une ballade au piano,
Du Brahms il me semble,
C’est triste comme la mort.
Ma vaisselle est enfin faite.
La lumière au dessus de l’évier s’éteint,
Et se rallume.
C’est très énervant.
Faudrait que je pense à la changer.
M’en fout, demain je me tire d’ici.
J’ouvre ma bouteille de martini et je commence à boire.
J’oublie un peu la vie qui passe
Pour m’imprégner de la nuit et de sa douceur mélancolique.
J’écris des poèmes qui resteront au fond de mon tiroir,
J’écris juste comme ça,
Pour espérer.
J’écris le fil du temps,
Pour que le présent reste éternel.
Je pense à toi et à toi.
Je pense à vous-
Mes amis.
Que l’amour vous tombe dessus
Et que je reste seul
Pour
l’éternité.
Bisous.

Ce fut un plaisir

Quand arrêteras-tu de hanter mes nuits,
Ce n’est pas un plaisir de te revoir,
C’est un pincement au cœur
Qui me coupe le souffle.
Tu n’es plus la même dans mon esprit,
Mes regrets déforment ton visage,
Ma nostalgie malmène ta silhouette.
Pendant la nuit,
Je t’ai vu naviguer dans le brouillard du sommeil,
Rigolant, m’embrassant (bien que tu m’ais quitté)
Comme si on était encore amoureux.
Jouerais-tu avec mon âme ?
Rien ne m’interdit de venir rouvrir la porte de nos mots,
Si ce n’est que je n’en ai pas la force et toi l’envie.
Rien ne m’empêche d’aller violer le sanctuaire de tes lèvres,
Si ce n’est que tes larmes sèchent désormais
Sur les bras d’un autre.
Je m’embarrasse d’une morale illusoire
Afin d’assommer mes envies de toi.
A chaque poème,
J’exorcise un peu plus ton amour,
J’éventre notre rupture
Jusqu’à ce que sa chaire soit réduite
En infimes morceaux.
Quand j’étais avec toi,
Ton cafard et ta mélancolie
Faisaient de toi un fardeau.
Maintenant,
Ta beauté et mes souvenirs
Font de toi un cauchemar.

Un nouveau soir là où tout va mal

Il semble que la perfection
Habille toutes les femmes que j’aime.
Pour moi qui ne sais pas faire mon lit,
Qui ne sait pas compter,
Faire la cuisine, le ménage
Et qui ignore les bases de l’existence,
Ce n’est pas une mince affaire.
Je me sens comme un insecte
Face à leurs corps féminins,
Leur tête bien faite,
Et leur normalité angoissante.

Je m’obstine à croire
que je ne suis pas à la hauteur -
Je fais de mon mieux,
Je me dis que je serais toujours amoureux,
Je fais un tas de promesse,
Je vais trop vite,
Et le premier « je t’aime »
Tombe.
Alors je sais que mes jours sont comptés
Et que la passion qui m’a animé
Va s’effriter en miette.

Puis elle va partir.

Alors je vais écrire des poèmes d’amours déchues,
Qui n’intéresseront même pas
les cafards de ma chambre.
Puis je reprendrai une vie solitaire
En me disant que je ne pourrai plus jamais faire l’amour à une femme.

Cut Copy

Il me manque la douceur
D’une caresse de satin
D’une étreinte de coton
Que seul un être de femme peut m’offrir.

Ce n’est pas simplement un mot que l’on écrit
La passion, à force, se fane et s’évanouit
Mais goûter une fois à l’amour
C’est y goûter pour toujours.

Mon cœur crie famine
De ne pas être assez gavé de tendresse
Quand tout deviens dur
Ta présence invisible me torture.

La tristesse est livrée avec l'amour

T’es tellement belle
Que je ne te dirai jamais
Que je t’aime.
J’ai bien trop peur de t’abimer.
Parce que je ne suis surement pas celui que tu attends.
T’es tellement belle,
Que je pense à toi souvent.
Mais tu resteras dans mes rêves
Car je ne veux pas tout gâcher.
Finalement à quoi ça rime tout ça ?
Qui a vraiment envie d’être déçu ?
Je vais retourner dans l’ombre
Attendre mon tour
J’irai mourir pour ne plus avoir à t’aimer
En secret
J’irai mourir pour ne plus avoir à écrire
Mes songes de toi.
Est-ce que je pourrai te lire un petit peu
De poésie ?
Je te susurrerai à l’oreille quelques vers
Avant d’emmener mes paroles en enfer.
Peut être alors que tu m’y apporteras ta lumière.
Tu as l’air tellement heureuse,
Que je ne me permettrai pas de couvrir ton visage
De larme.
Tu veux voyager,
Je ne peux donc pas t’obliger
A prendre ma main.
La tristesse dont je parle
Est maintenant au fond de mon cœur et
Plus rien n’a d’importance.

En tout cas je suis dans la merde :
Je crois
Bien
Que
Je suis
Amoureux.
Alors je vais me consoler
En écoutant des chansons de Gainsbourg.
De toute façon, je préfère imaginer l’amour plutôt que de la vivre.
Car dans ma tête elle est toujours belle.

Poème dominical

Le dimanche et son ciel gris,
le dimanche avant le lundi,
le dimanche et ses ballades en famille,
le dimanche et son ennui.
La solitude d'une mélancolie,
celle d'un dimanche.
Si le dimanche est le jour du Seigneur
alors Dieu devait être dépressif.

samedi 17 juillet 2010

Nous sommes jeunes et sans argent

Nous sommes jeunes
Et sans argent.
Nous vivons amis des cafards,
Plongé dans la cabane humide
De l’existence.
Nous nous couvrons avec des couvertures
Aux motifs écossais.
Notre lit est aussi dur que la pierre,
Les draps sont froids.
Ici, une table.
Là bas, deux chaises,
Peut-être un miroir et des fleurs.
Nous mangeons de la soupe dans de vieux bols en argile,
Et du pain sec.
On a parcouru les routes et les chemins,
Sans nous soucier du lendemain.
Nous avons rencontrés des gens
Qui nous ont donnés autant qu’ils pouvaient.
Nous avons lu les philosophes,
Nous avons côtoyés les fous
A la recherche de la vérité.
Nous avons pleurés,
Nous avons doutés
Nous avons souffert.
Il y’a la mort, si près,
Mais nous n’avons pas vendu nos âmes.
Jamais je n’ais lâché ta main.
Jamais tu n’as lâché la mienne.
Nous sommes jeunes
Et sans argent.
Nous remplissons nos vies
De l’amour que nous apporte l’autre.
En ayant fait abstraction
Des choses inutiles,
Notre amour est dénuée
De chagrin.
Notre amour
N’est qu’amour

Et uniquement qu’amour.

L'ennui

Quand je m'ennuie,
J’aimerai travailler.
Quand je travaille,
J’aimerai m’ennuyer.

Faire l'amour

Je déteste ces longues marches
Dans des matins étrangers,
Avec, attaché aux tripes,
La sensation désagréable
Du cœur brisé.
Chaque homme recherche un équilibre,
Il joue un morceau de musique
Et attend que la vie vienne y mettre des paroles,
D’amour, de haine ou de bonheur.
Mon reflet me fait peur,
Je me traine avec la gueule abimée.
J’aimerai que tu réconfortes mes mots
Que tu viennes me sortir de mon lit
Et de mes fringues poisseuses.
Mais nos mains n’ont pas d’histoire,
Il n’y aura pas d’amour,
Même pas une partie de baise.
Il n’y aura rien.
Juste l’aurore,
Condamnée à une torture spirituelle
Et inutile.

Curriculum vitae

Se dit-il que le monde est pourri ?
Qu’il n’y a plus d’espoir ?
Je crois qu’il ne se dit plus grand-chose.
Il est juste fatigué,
Usé de toute cette mascarade.
Cette pochette qu’il porte dans les mains
Contient tout ce qu’il a offrir :
Un beau CV,
Une belle lettre,
Ses qualités,
Ses défauts.
Tout ce qui plaira ou non
A un employeur potentiel.
Il ne compte plus les lettres de refus,
Les jours passés au chômage,
A ne rien faire,
A se demander où est passé l’horizon.
Il s’est vendu,
Il s’est battu,
A oublié une part de lui-même sur les trottoirs de la ville.
Il n’y avait rien pour le réconforter en ce jour.
Il s’est fait du souci,
Mais il en a eu marre.
Il va rentrer chez lui,
Se faire un bon dîner,
Un bain
Puis il va aller se coucher en regardant la télévision.
Demain sera un autre jour comme tous les autres.

Je retrouve ma légerté

Sur la pente revenant du cinéma, le gel avait pris.
Il faisait froid en ce début d’année.
Les lampadaires éclairaient la rue timidement,
Je traînais les pieds.
Je regardais filer ton corps longiligne,
Puis tu as glissé.
Arrivé à ta hauteur, j’ai pris ton bras, pour t’aider te lever,
Histoire de brouiller les pistes.
Tu me donne un baiser et tu me remercie,
Je ne dis rien, je m’esquive,
Pas même l’esquisse d’un sourire.
Moi non plus je ne suis pas sur de t’aimer.
J’ai juste envie de compagnie,
Et la tienne me plait.
Tu monte avec moi, ton bras autour du miens,
Nous regardons les vitrines de noël,
Et ma gorge s’inonde.
Je crache un coup pour soulager mes bronches,
Je suis malade de ne savoir que faire
De mes sentiments.
J’admire ta chevelure blonde qui encadre ton visage tout rond,
J’ai envie de t’embrasser, de te serrer contre moi.
Mais je n'en fais rien.
Je te raccompagne jusqu’à chez toi, on cause un peu,
Tu remonte.
Je rentre chez moi, je glisse une ou deux fois sur le gel,
Il n’y a personne pour prendre mon bras.
Puis je retrouve mon lit,
En crachant mes poumons,
Ne sachant plus quoi penser
De ce moment passé avec toi.
Mais une chose est sur,
Je retrouve ma légèreté en tenant ton bras.

Les matins agités des faubourgs

Je viens abîmer mon cœur
Contre ces vieilles photos de toi.
Tes remords et tes erreurs
Viennent rebondir
Comme des doutes dans mon âme.

Je me souviens de la nuit et de ses silences
Mes démons fanfaronnant avec les ombres
Prenant ma tristesse à contre courant.

Je me souviens que l’amour est un mensonge
Qui m’a fait croire bien des choses
Et qu’il a rongé mon cœur.
Il y a dans ta beauté un peuple de regret,
Le goût d’une sève que j’ai trop peu goûtée.

Je suis nostalgique de ces nuits agitées dans les faubourgs,
Où je rêvais de toi.
Dans une douce ivresse,
Ton visage s’ancrait loin dans la matinée,
Et je revivais notre histoire dans le Mar de mon café.

Tu as tissé sur le fil de mes songes
Les perles de ton corps,
Puis tu as serré fort le nœud.
Ainsi, chaque jour, je viens m’abîmer les ongles en tenant de le défaire.
Ainsi, chaque jour,
mon coeur me fait un peu plus
mal.

Il y'a ces matins dégeulasses

Je hais ces matins interminables,
Où le soleil vous brûle les yeux,
Un marteau pilon dans la tête ;
Et dans la bouche,
Le goût des nuits sans fin.
Je te suis sur le chemin,
Titubant,
L’aube me nargue.
J’ai encore trop bu,
Et tu m’en veux.
J’ai peur de ta réaction si je te rattrape,
Je beugle pour que tu m’attendes un peu,
J’ai froid et j’ai envie de vomir,
Mais tu feins de ne rien entendre.
Je me dis que tu ne m’aime plus,
Que j’ai brûlé ma dernière cartouche,
Que c’est terminé pour de bon.
Pourtant en reprenant la voiture,
Tu enfileras tes lunettes de soleil
Et tu me balanceras un sourire,
Les mains sur le volant,
Juste comme ça,
Et je ne saurais pas si c’est vraiment sincère.
Puis tu me ramèneras à la maison,
Et je me mettrai au lit.
Tu ne m’en veux jamais longtemps,
Car l’amour nous rend tous un peu con.
Mais je sais qu’à chacun de ces matins,
Je tourne un peu plus
Les pages de notre passion.
Je sais qu’à chacune de mes frasques,
Je sabote malgré moi,
Le feu de notre amour.

Tes mains, ton visage et ton corps

Pourquoi est ce que je flagelle mon cœur
En obstinant mon regard sur ton joli visage ?
A quoi bon nourrir mon esprit de retrouvailles impossibles
Et d’amour sans horizon ?
Pourquoi cette douleur impénétrable et presque agréable
Face aux souvenirs et aux regrets ?
Pourquoi étais tu, au bout du compte,
La plus exquise de toute ?
Cette foutue beauté m’assomme,
Je ne sais comment me comporter face à elle.
Comment ais-je pu avoir le droit de gouter
A une seule goutte de ce poison violent.
Ce fut un plaisir infinie,
Mais je n’ai pas réussi à en profiter le moment voulu.
Suis-je un bizarre ? Un handicapé de l’amour ?
Serais-je trop gentil ?
Pas assez amoureux ?
Si je n’ai pas l’inspiration,
Il me suffit d’aller voir un peu ton visage
Pour que la mélancolie investisse à nouveau mes larmes
Et s’imprègne du papier.
Oui, c’est cela,
Il y’a ton visages, tes mots,
Tes mains et ton corps.

Si je n'avais pas la nuit

Si je n’avais pas la nuit,
Je serais déjà mort,
Car le jour m’étreint
Par sa lumière pesante,
Et sa chaleur estivale.
Si je n’avais pas la nuit,
Je serais déjà fou.
Car le jour
M’astreint à une nostalgie lancinante,
Et m’assomme sans cesse
De songe d’amour perdu.
Si je n’avais pas la nuit,
Je ne serais rien.
Car le jour paralyse ma prose,
Prend mon inspiration
Et m’oblige à regarder le temps qui passe,
Comme une torture.
J’aime la nuit,
Elle légitime mon art
Et vient habiter mes poèmes.
Le monde s’arrête,
Il n’y a plus qu’à dormir.
Mais moi j’écris
Et je regarde le temps qui passe.
Les aiguilles sont alors inoffensives
Et leur « tic-tac » devient une douce mélodie.
Je peux les fixer sans peur,
Sans impatience.
La nuit m’apaise,
Me libère.
Si je n’avais pas la nuit…

Mon coeur est un nid

Mon cœur est un nid,
Mais pas n’importe lequel.
Il de ceux qui sont fragiles et solitaires,
Ceux que l’on trouve dans les arbres nus,
Relégués par la force de la terre.
Il est de ces nids
Qui ne sont plus très fort,
Pas vraiment vivant,
Mais pas tout à fait mort.
Mon cœur est un nid,
Frappé par le vent glacial,
Pilonné sans cesse,
Pas le doute et la tristesse.
Ce nid
Ne semble pas pouvoir supporter une brindille de plus.
Mon cœur est un nid,
Qui attend définitivement de tomber
Pour voir s’il peut ressusciter.
Il se balance au gré du vent,
Se ballotte au rythme de la vie
Et patiente des jours durant.
Mon cœur se recouvre parfois d’une nuée de mélancolie,
D’une rosée légère
Qui tient parfois toute la nuit.
Mon cœur est un nid,
Nichant encore quelques œufs d’amour.
Mon cœur est un nid,
Mais pas n’importe lequel,
Il est de ceux-ci
A qui on devrait donner des ailes.

Plus tellement de poésie

Il n’y a plus tellement
De poésie
Dans ce monde de fou.
Chacun est rivé sur son écran,
Comme dans un ailleurs,
Coupé de la société
Et pourtant en plein dedans,
Comme si ils y étaient aliénés.
Trop d’argent,
Trop de sexe,
Trop de bouffe,
Trop de tout,
Temple de la consommation,
A s’en donner la nausée.
Il n’y a plus qu’un peu d’amour,
Même si elle nous tue tous un peu plus
Chaque jour.
Il n’y a plus tellement de poésie
Dans ce monde de fou.

La pluie et moi même

Je me suis réveillé ce matin,
Dans un motel pourri,
La gueule dans la farine.
Ma femme m’a appelé,
Juste pour dire que c’était fini entre nous.
Je m’en serais douté,
Vu comment elle m’a viré hier soir,
Ça ne pouvait être que pour ça.
Pour une fois,
On n’allait pas se réconcilier.
Je me suis dis,
Encore une de perdue,
Encore une à laquelle je vais penser,
Et qui va me retourner l’estomac.
J’ai songé à tout ça
Et puis je me suis levé.
Un café à la main,
Une clope au bec,
J’ai ouvert ma porte
Et je suis allé voir comment allait le monde.
Pas très bien,
Semblait-il.
Il pleuvait.
La ville paressait un peu endormie,
Comme dans un cocon.
Rien ne se profilait à l’horizon
Et j’aimais bien cette idée.
Rien à se soucier.
Les gens allaient rester chez eux,
Tristes,
Devant leur télé
Ou leur bouteille.
Il n’allait rien se passer du tout,
On allait tous rester au chaud.
J’aimais bien la pluie,
Au moins j’avais une raison
De ne pas être heureux
Et de faire la gueule.
Pour ça,
La pluie était ma meilleur complice.
Je ne pensais à rien,
Ni à mes finances,
Ni au sexe,
Ni à la vie des autres
Ni à mes ex femmes.
D’ailleurs, l’autre nympho
Pouvait bien aller se faire foutre.
Elle attendra un peu
Avant que je souffre pour de bon.
Accoudé au balcon,
Je regardais les voitures passer.
Il n’allait rien se passer aujourd’hui.
Il y avait juste la pluie,
Et moi-même.

J'ai mis mon cafard sous mon manteau

Ce jour là,
Une espèce de bruine tapissait le paysage,
Entre le brouillard et la pluie,
Il n’y avait rien de plus déprimant.
Je baladais ma mélancolie dans les troquets,
Entre les trottoirs
Et les bancs publics.
Mon grand manteau bleu marine
Sur le dos,
Je traînais la savate sur les graviers du parc,
La tête baissée.
Je passai devant les librairies
Et les femmes en couvertures
Me donnaient la nausée.
Je repense à ton visage,
Bien plus beau.
J’ouvre un journal,
Il fait froid,
Et j’ai juste un horrible cafard
Qui me bouffe le ventre.

J'ai encore le coeur qui saigne un peu

Quand je regarde vos visages angéliques

Et juvéniles,

Vos traits de petites garces en force de l’âge,

De lolitas ignorantes,

Je deviens fou.

J’ai alors envie de flinguer ma solitude

A coup de je t’aime

Et de baisers fougueux.

Avez-vous conscience de votre beauté insolente,

De cette lueur dans vos yeux qui me sied,

De ces sourires qui m’enfoncent

Vers les bas fonds de la luxure.

Avez-vous conscience que vous êtes désirables,

Et que vous faites tourner la tête des hommes ?

Je pose sur vous des sentiments impudiques,

Mais vous êtes déjà amoureuses,

Hermétiques aux regards,

Aux cœurs sans âme.

Jeunes femmes,

Vous que je regarde,

Je vous le dis :

Vous êtes belles,

Terriblement belles,

Si belle,

Que tout autour devient laid.