mercredi 30 mars 2011

Mille fois une

Le souffle coupé,
Les essences de son parfum –
Le cœur emballé,
Ce visage n’est pas le sien.

Mille fois, j’ai sauté de mon balcon.
Mille fois, je me suis taillé les veines.
Mille fois, j’ai dévié mon chemin sous celui d’un bus.
Mille fois, je me suis passé la corde au cou.
Mille fois, je me suis fait sauter la cervelle.

Mais une seule fois,
Je suis tombé amoureux.

Chaque toi

Chaque poème
est une balle tirée à blanc
Pour celle qui n’est plus là -
Tiré dans le cœur du spectre d’un amour
Amené à revivre
Dans les cendres d’une inconnue.

Chaque poème
Jalouse ses yeux,
Son talent,
Son bonheur –
Ses cheveux invincibles,
Immuable face au temps qui passe.

Chaque poème
Vient raviver un peu les braises
D’une époque qui semble n’avoir jamais existé,
Comme un rêve qui traîne au réveil –
A chaque strophe revient son corps
Évaporé dans l’ombre d’un quai de gare

Chaque poème
Porte les stigmates de l’indicible,
Des regrets, de la colère et de la jalousie –
Chaque mot
Vient alléger ma solitude, mes doutes -
Chaque soir
Vient écrire l’amour
Que je ne peux plus lui porter
Et qui s’ancre désormais
Dans les empreintes du papier noctambule.

lundi 21 mars 2011

La vie est une tragédie

Il y a ses mots,
qui viennent percuter ma corde sensible,
Qui raisonnent en écho dans mon cœur meurtri
Et me font dire que je ne suis pas seul.

Dans les dédales du désespoir,
Chaque lettre vient mettre de l’ordre,
Chaque vers est un phare pour ne pas sombrer,
Chaque strophe est un tiroir
Pour ranger cette vie en bordel.
Le noir bouffe la page,
me dévore de passion
et bien sur
invoque le vieil homme
Au nez de buffle,
Au visage de mouche
et à la barbe grise.
L'éternel à tissé une toile
que l’on est pas prêt d'oublier
et que l'on tissera à l'infini
tant l’existence nous fourni de matière à remuer
et à coucher sur le papier.

En bons poètes du dimanche,
Nous attendons la vie,
Échoué sur le canapé.
Au diable la beauté,
personne n'a voulu de la notre au bar.
Sous les étoiles qui s'effacent,
nous offrons notre laideur au dimanche qui s'enlise.
Le moteur noyé à l'éther,
Le capot grand ouvert,
Nous tentons de trouver la panne –
Celle qui nous a arrêtés en plein milieu de la route vers l’amour fou.
Tandis que l'on sniffe encore
les vapeurs avinés de la nuit,
Lui s’écorche sur le mirage de cette femme aux yeux verts,
moi je tente de me faire la belle
dans les souvenirs de cette brune à la peau d’Orient.

Car tant que le passé ne redevient pas présent,
Tant qu’elle ne pense pas à moi,
Tant que rien n’invoque le timbre de sa voix,
Et les mélodies de notre amour d'antan -
Tant que tout cela ne me prend pas par surprise
Et ne me fait pas sauter le coeur,
Tant que je n’ai pas à prier
pour oublier son nom dans le creux de ma mémoire,
Je peux entrevoir l’avenir.
Mais elle retient mon amour
prisonnier de son corps figé dans les sanglots.

Et les larmes ne sèchent jamais,
car j’ai toujours le goût du sel sur mes lèvres –
et le soleil se couche souvent trop tôt
car il continu de me brûler la nuit venue.
Dans l'immensité étroite de ma peine,
chaque caresse se transforme en brûlure,
chaque baiser se mue en morsure.

Après le temps de l’amour
Vient le temps de regrets.
Après le temps du bonheur,
Vient le temps des doutes.
Après le temps des rires,
Vient le temps des pleurs.
Après le temps de vivre,
Vient le temps de mourir.

Après l'été vient l'automne,
après le soleil vient la pluie
à trop crier l'amour, je suis aphone
La vie est une tragédie.

lundi 7 mars 2011

Chaque matin son regard

Dans le bleu de son regard triste
S’étend le matin sans saveur –
Le dense feuillage de sa chevelure
Descend le long de son épaule,
Je la caresse des yeux.

Elle tapisse de noir
Le quai envahie par le mystère,
Une ombre silencieuse et sans sourire
Qui attendri mon cœur.

Sa silhouette sombre et juvénile
Vient embrumer mon regard vide,
Ses bas résilles font écho à la froideur du bitume,
Je n’ai plus qu’à implorer Dieu
Pour le maudire de ma solitude.

Je tombe amoureux chaque matin,
Malgré moi -
Enveloppé par l’espoir,
D’un horizon sans brouillard,
Envahie l’air hagard
Par cette fille aux chaussures noires.

Onze Septembre (l'amour kamikaze)

On n’a pas connu de révolution
Mais on a traversé la crise,
Les courbes de l’inflation
Pas moyen de lâché prise.

Notre histoire est un onze septembre
Tout s’en va dans un nuage de cendre -
Je peux voir les avions
S’écraser dans tes yeux,
Moi je suis comme un con
A éteindre le feu.

N’y a-t-il que l’amour
Dans cette putain de vie ?
N’y a-t-il que l’amour
Qui n’ait pas de prix ?

Le corps démembré, je danse
Une marche funèbre, en transe –
Là au milieu du salon, où ne pénètre plus le jour
J’ai perdu toute ma vie, j’ai perdu mon amour.

La pluie ruisselle le long de ta robe marine
A l’ombre d’une nuit de dérive –
On s’est oublié le temps d’un été,
Gardé le souvenir flou d’un regard,
D’une silhouette,
D’un parfum.

Désormais,
L’été ne reviendra plus.

Recteur Schmitt (et autres arrêts)

J’ai rendu visite
Aux vestiges du passé en ruine -
Là où la silhouette de nos fantômes
Se tiennent encore la main,
Nappé de souvenirs amers.

Dans le dimanche drapé d’un soleil sans goût,
Je navigue à vu,
Emprisonné par un cœur en deuil,
Noué par ta douceur qui ne reviendra jamais.

Penser à toi,
A quoi cela me sert désormais ?
Si tu n’es plus dans mes bras,
A quoi bon me dire que je t’aimais ?

Ce banc,
Ce parcours,
ces bâtiments
Ces noms de rue -
La liste s’allonge
tandis que je sombre -
Peignant une vie
Qui n’est plus la mienne,
Trainant l’ennuie
Le long de mes veines.

Tandis qu'elle ne pense pas à moi

A la vue des façades illuminées de mille feux
J’ai pensé aux gens que j’aime
J’ai niché ma mélancolie dans le noir des cieux
J’y ai caché mes dilemmes.

Tandis qu’elle ne pense pas à moi
J’imagine sa silhouette caresser New-York
Mon cœur n’est qu’un morceau de bois
Ma passion n’est qu’une pièce de troc.

J’espère que le bruit de la pendule
Ne sera jamais mon seul compagnon
Car si je vie dans une bulle
De mon âme sort aussi de jolis sons.

Je porte de l’espoir dans le regard de toutes les femmes
J’y jette ma solitude et mon envie de tendresse
Mais jamais un mot, un geste et c’est bien la mon drame
Mon corps entier devient un aveu de faiblesse.

Mon histoire avec elle est aussi éphémère qu’une ombre
Mes regrets collent à ses yeux tandis que je sombre
Quand vient le soir je les laisse me brûler tendrement
Je suis un romantique et je ne peux vivre autrement.