mardi 27 décembre 2011

Les heures mélancoliques

J’ai l’âme triste
Et la mélancolie des heures
Devant les perles de pluie
Qui se déposent sur la fenêtre.

Les jeunes filles
S’en vont la fleur au fusil,
Leur vie légère les attend
Au chaud.

Je passe devant des souvenirs aigres
Qui se sont adoucis,
Je pense à elle
Et je lui dis
Mais la nostalgie ne semble pas lui donner
Autant de fil à retordre.

J’ai la peur au fond du cœur
Pour l’éternité,
En attendant je glisse sur son corps
Et me gave de cette passion mélancolique.

J’ai le bleu à l’âme,
Aussi bleu que les rideaux de son lit
Et bientôt noir comme la nuit.

lundi 26 décembre 2011

Coup porté

Un poème, c’est comme un combat de boxe,
On esquive,
On soigne sa garde,
Puis on balance deux ou trois crochets
Et un bon uppercut
Avant de laisser son vis-à-vis KO.

Un grand nom de Dieu

J’ai rencontré Charles Bukowski
Dans un de mes rêves.
Il était assis sur un nuage,
Ou bien un songe,
Entouré par le vide qu’offre un rêve.

Il portait une chemise blanche,
Il avait toujours son gros pif
Et sa barbe poivre-sel.
Il portait une chemise blanche entrouverte
Et fumait une cigarette.
Il semblait paisible,
Presque indifférent
Et je le contemplais
Tout en foutant mon âme à poile.
On aurait dit un ange.

Alors je lui ais demandé –
Parce qu’il m’était indispensable de lui demander quelque chose –
« Est-ce que tout vos poèmes ont un sens ? »
Alors il a à peine tourné la tête vers moi
Et m’a répondu :
« Chaque poème est un don de Dieu,
A toi de leur donner du sens ».
Il aurait pu m’envoyer chier,
Pire, me cogner -
Mais il m’a donné une réponse de poète,
De celle qui ne donne pas la réponse.

Puis il s’est évaporé
Avant que je puisse lui poser une autre question.

Alors je me suis réveillé en me disant que les génies
N’existent pas vraiment
Car c’est Dieu qui semble écrire
A leur place.

vendredi 23 décembre 2011

J'ai comme envie de cracher du noir sur ma vie en or

J’ai comme envie de parler à Dieu ce soir,
Comme envie de boire une bière avec lui,
Discuter de Bukowski
Ou de Fante,
Ces maudits qui semblent déjà avoir tout écrit
Mais qui me font sentir moins seuls
Et qui ont allumé ma flamme.

J’ai comme envie de porter à nouveau le fardeau de l’amour,
Pour mieux le lâcher au bord de la route,
La laisse disparaître à l’horizon,
Le sourire aux lèvres,
Les larmes au bord des yeux,
Puis faire demi-tour pour le récupérer
Et morfler à nouveau.

J’ai comme envie de retrouver le corps huilé au lait d’ânesse
de cette beauté violente,
Et de vivre contre la raison,
Comme dans un film amoral,
Un fantasme aride.
J’ai comme envie d’aller bouffer
Son sexe ruisselant comme une pluie acide,
Ses seins et ses cheveux qui brûlent,
Sa tendresse inavouée –
Elle porte sur la main un serpent enroulé,
Comme si elle attendait que la vie la morde
Pour exister pour de bon.

J'ai comme envie d'aller faire éclater l'orage
derrière les rideaux bleus nuit
de son lit baldaquin,
aller percer ses yeux dont j'ai oublié la couleur,
mordre la poussière dans les doutes
et la douceur.

J’ai comme envie d’un de ses baisers,
Pour sentir le froid de son clou sur la langue,
Pour me tirer une balle dans le cœur,
Pour prendre un shoot d’arsenic,
Pour que le patchouli me monte à la tête,
Pour damné encore un peu plus mon âme -
Pour qu’elle me manque un peu.

A tous ceux qui ont oublié le langage du cœur
Et de l’âme,
Qui trouve cela vulgaire,
J’ai comme envie de vous dire merde.
Mais je suis égaré là,
Comme un diable apathique
Jetant son dévolu sur des regards qui ne veulent pas de lui,
Attendant que le peuple crie à l’hérésie
Et à la pendaison,
attendant qu'un ange lui propose le paradis.

Je ne peux rester indifférent face au manque d’amour,
Face à la solitude,
A l’ivresse,
Au sexe,
Aux yeux verts,
Aux minis-short,
Aux bas-résilles,
Aux porte-jarretelles,
Aux décolletés,
A vos sourires qui ne me sont pas adressés -
Toute cette beauté, c’est l’horreur.
Et on ne peut pas rester indifférent à l’horreur.

jeudi 15 décembre 2011

L'évaporation

Ô ciel rouge de nuit,
Suis-je vivant
Ou bien suis-je mort ?

Ma tête entre quatre murs
Je la fais crier -
Mes cellules se muent
A chaque seconde
Vont-elles un jour me trahir ?

Je ne fais que remplir le temps
Pour ne pas voir l’existence couler
Sous mes yeux frêles,
Je ne fais que courir
Pour rattraper ce qui m’échappe à chaque fois
Sous mes pieds fragiles.

Je ne te ferais pas de faveur,
A moins que tu puisses me tirer
Des catacombes.

Il est minuit
Dans la plus petite ville du monde
Et j’ai peur de mourir.

mercredi 14 décembre 2011

Un homme (presque) parfait

Il dit toujours :
« Moi je travaille dur,
Ça m’évite de devenir alcoolique,
Et de penser aux nanas.
Moi j’ai donné à l’église,
Aux syndicats,
J’ai toujours payé mes impôts.
Mon seul but,
C’est de rester sein d’esprit. »

Mais c’est à force de se dire tout ça
Qu’il va finir par devenir fou.

Sans issu

Tous les matins,
je passe à côté
de la porte des enfers.

Un pied dedans,
un pied nulle part.

J'attend juste d'y avoir les deux
pour de bon.

dimanche 11 décembre 2011

Le bonheur, c'est de ne plus y penser

Le bonheur,
C’est les courbes de ton corps qui se dissipent
Dans les vapeurs du temps qui passe.

Le bonheur,
C’est devoir baisser les yeux
Face à tant de beauté.

Le bonheur,
c'est le son de vos voix qui n'a pas changé
après tant d'absence.

Le bonheur,
C’est quand la lune
Est un peu plus belle que les autres soirs.

La première étoile qui brille
C’est le bonheur,
La lumière du phare au loin
C’est le bonheur,
Les guirlandes de noël qui descendent dans les arbres
Un soir de décembre encore doux
C’est le bonheur,
Une balançoire ivre à 22 ans
C’est le bonheur,
Un morceau de mer qui s’immisce entre deux rochers,
C’est le bonheur.

Le bonheur,
C’est vos sourires face à l’horizon maritime
Et aux derniers nuages du jour.

Le bonheur,
C’est vos âmes alanguies sur les chemins réconfortant
Du port.

Le bonheur,
C’est ne plus avoir à me demander si je suis heureux.

jeudi 8 décembre 2011

L'amour est une marche avec le Diable tant que Dieu n'a pas crié miséricorde

Je n’en finis pas de penser à elle,
C’est un rêve permanent
Qui se mêle à mes jours paisibles.
Là dans mon cœur
Gît un amour mélancolique,
Une passion à bout de souffle,
un chagrin qui souffre,
Un espoir érotique –
Comme des serpents dans la gorge,
Comme une nuit noire au fond du ventre.

Je ne saisis plus les regards,
Je consume les sourires,
Je perd la chaleur de ses yeux.
Je ne possède
Et ne posséderai plus personne,
Pas même mon âme.

Ma mélancolie n’a aucun sens
Alors à défaut de la comprendre,
Tentez de la pardonner.
Je voudrai juste un peu de bonheur
simple.
Mais j’attends toujours Dieu
et sa foutue miséricorde.

Je suis une imposture,
Un illusionniste,
Une ombre.
Mais sachez que j’ai été un homme
Avant d’être un fantôme.

Tout semble m’échapper,
Je m’égare,
Je me trompe,
Je m’éloigne du droit chemin –
De moi ou du monde,
Je ne sais pas qui fut le premier
A devenir fou.

Une longue route,
Un sable brûlant,
Un soleil au zénith –
Le bout est encore loin.
Mais avec elle à mes côtés,
avec ses baisers,
ses murmures
et ses caresses,
- Si elle ne m’arrache pas le cœur avec les dents -
Alors j’ai de quoi survivre
à une nouvelle nuit.

samedi 3 décembre 2011

Avant de mourir, le bonheur

L’aurore impatiente
Glisse sur ta jupe fleurie
Dont je ne me souviens plus
Les couleurs
Tu trompes
Mon regard
De tes lèvres folles –
J’ai toujours la gorge serrée.

Nous trompons la nuit
De nos baisers silencieux,
Nous découpons les reflets de la lune
De nos caresses obscures.
L’amour est toujours jolie
Lorsqu’on ne la voit pas
Et que nous sommes légèrement ivres.

Il me faut toute la douceur de tes reins
Et de tes jambes
Pour me rappeler que je suis encore un homme –
Et non un corps sans âme
Prisonnier du spectre romantique.

Il me faut toute la rosée de ton ventre
Et de ta langue
Pour me rappeler que je peux encore brûler un peu
Dans cette coulée de nuage trop blanche.

Il est facile de mentir sous les couvertures
Et de faire des promesses d’un revers de la main –
Mon cœur ne bat plus
Pour qui que se soit.

Ce soir,
Ma jeunesse
Est venu me saluer
Avant de devenir trop lucide –

Son odeur est revenue me hanter un quart de seconde
De je ne sais quelles profondeurs -
J’ai aperçu le paradis
Avant de mourir
Et de devoir aimer
A nouveau.

Revoir ton corps

Je veux revoir ton corps
Couvert d’un simple débardeur blanc,
Une bien frêle protection
Sur ta peau à fleur.

Je veux revoir ton corps
Qui tremble doucement,
Brûlant de mes baisers
Et de mes caresses.

Je veux revoir ton corps
Traversé par les éclairs
Et la chaleur d’un désert.

Offre-moi à nouveau
La vision si douce
De ta culotte qui parcours tes jambes
Pour venir découvrir ton sexe.

Offre-moi tes bras,
Où le creux de ton épaule
Pour retrouver un peu de légèreté.
Je pourrai faire semblant d’être amoureux
Si cela t’amuses.

Un câlin,
Voilà tout ce dont j’ai besoins
Pour soigner ma folie.

mardi 29 novembre 2011

La fille d'en face

J'ai vu un nuage
dans le coeur de la fille d'en face,
j'ai imaginé quelle forme pouvait prendre l'amour
et il s'est mis à pleuvoir
dans le coeur de la fille d'en face.

J'ai voulu me balader
dans le champs fleuri
de la robe de la fille d'en face,
mais j'ai trébuché sur ses lèvres.

J'ai voulu mourir
dans le regard de la fille d'en face,
mais son sourire m'a prié
de vivre.

J'ai navigué le long du ventre
de la fille d'en face,
j'ai gravé sur ses bras
des statues maya,
des pyramides et des châteaux -
j'ai percé dans ses yeux
le secret de l'univers
résolu des équations impossibles,
j'ai fais le tour du monde
sur ses boucles d'oreille,
ses bracelet et ses bibelots
mon servi de bateau.

Le long du voyage en tram,
j'ai vécu avec la fille d'en face -
mon amour est sur les rails
mais ne sait pas où s'arrêter,
mon amour est une écaille
qui ne demande qu'à s'habiller.

Comme une odeur de brûlé sur les doigts

Le soir arrive à petits pas,
Sans prévenir.

Sur le chemin de la gare,
Les doutes me rongent,
Comme un virus qui gagne du terrain.

L’amour est-il encore loin ?

Devant l'angoisse qui guette,
Je poserai bien ma tête sur les rails
Pour tout exposer au grand jour.
Mais l’idée me parait risible,
il n’y a pas de soleil aujourd’hui.
Non,
Je vais attendre
de voir encore un peu
Ce que le monde peut m’offrir.
Je vais attendre le prochain bouquet de rose,
Le prochain battement de cœur,
Le prochain souffle,
Tant que mes yeux ne sont pas encore
Tout à fait vitreux.

Sous les reflets des cuivres
Et des beats électro
Je me laisse envahir de son odeur,
De sa tendresse,
Et la solitude me donne soudainement
Une violente nausée –
Cela semble faire bien trop longtemps
que je porte mes jours seul
Et je commence à perdre la boule.
Le cœur ne brûle pas bien
Sans un autre cœur dans la cheminé.

La légèreté qui m’habite
quand je viens de la voir
Est aujourd’hui un nuage sombre
Au dessus de ma tête.

Il y a dix minutes,
j'avais ma langue
accrochée à la sienne,
son âme entre les doigts
et ses cuisses entrelacées
dans mes draps.

Puis le temps a repris son droit
Et je l’ai abandonné sur le parking
Après trois longs baisers.
Je me suis senti comme une merde froide
Avec une âme damnée.
On n'abandonne pas une belle femme
avec le regard d'un mort.

Le soir est tombé,
Sans prévenir.
Ma chambre est envahie
Par le patchouli,
Mon cœur est traversé par des spasmes
D’absence et de vide.
Chaque respiration
Est un coup de poignard,
Chaque battement de cil
Semble être le dernier.

Mais ce soir,
elle a laissé un papillon-rêve
dans mes étoiles
et je ne le laisserai pas s'envoler.

samedi 26 novembre 2011

Mon nom est personne

Je vois mon désir s’estomper
dans un désert de bleu,
mon souffle ne s’emballe plus,
mon cœur est triste –
je pars.

Cours retrouver ton bonheur de jadis,
quand vos sourires complices
illuminaient les rues,
quand ton amour avait trouvé sa place –
avant la chute.

Je suis cousu de guenilles
et couvert des lambeaux d’autrui,
je ne suis personne,
ni l’un,
ni l’autre.
Comment tes yeux ont-ils pu s’arrêter
sur moi ?

Mon âme est trop vaste pour être explorée,
elle est comme un ciel matinal,
vaporeux, pourpre,
incertain –
magnifique.
Abandon,
ce mot effleure mes lèvres
et fait de moi un être imperceptible,
un spectre sentimental -
une ombre à ton carreau
que tu te refuses d’effacer.

Cachons nous derrière ce voile impure,
puis tentons de le déchirer
a coup de griffe
et de baiser.

Dans les méandres d’une nuit sans fin,
sans suite,
sans nom,
notre folie douce
fera des enfants
que nous mettrons en ronde
sur les draps de ton lit.

Demande-moi ce corps
dont je ne sais que faire,
fais le tient,
ouvre-le,
met le en pièce
détachées –
il n’est plus noble d’exister,
affranchi le de son héritage.
Mutile cette peau trop douce
et mêle mon sang
a tes larmes.
De ce mélange coulera une rivière étrange
où tu pourra contempler mes reflets -
alors je renaîtrai de temps à autre
pour te parler de l’amour
que je n'ais jamais retrouvé.

vendredi 25 novembre 2011

Nos regards font leur agonie

Couchés dehors,
A même le sol,
Ils tiennent compagnie à la rue,
Comme si c’était les enfants du diable.

Le petit matin les dévore doucement,
Un peu plus chaque jour.
Bientôt, les sacs de couchage
Et les cartons humides
Ne suffiront plus –
Bientôt il faudra invoquer Dieu,
S’il existe encore.

Leurs souvenirs, ceux de l’enfance au soleil,
Ils les ont laissés dans le brouillard –
Leurs âmes sont trop fatiguées
Et avinées
Pour se remémorer le passé.

Ils sont pour nous
les ombres au tableau,
nous sommes pour eux
de simples courant d'air.
Ce sont les cendres
d'un monde qui brûle,
les golems
de notre propre détresse.

L’amour n’est plus qu’une lumière lointaine
Qui s’est estompée
Sous l’horreur du monde.

Collisions

Nos crient sont trop petits
Pour atteindre l’univers
Ils ne raisonnent qu’ici bas,
Vibrant le long des couloirs.

Les larmes ne sont que les miroirs
De notre cœur.
Derrière,
Notre visage n’est qu’une simple apparence.

Il n’y a ni paradis,
Ni enfer,
Il n’y a que nos vies,
Nos existences qui tentent de régner
Dans le chaos ambiant.

La mort est un ange
Qui vient nous caresser la joue,
C’est une innocente
A qui nous cherchons une faute.

Parfois le hasard fait bien les choses
Et nous apporte l’amour –
Et parfois tout s’effondre,
Sans prévenir.
D’ici là,
Tentons de garder le cap.

Deux francs six sous et mon coeur qui se barre en couille

Je fais mes courses
dans une épicerie aux mille couleurs -
Je me laisse bercer par la musique d'ambiance
et le bruit de la caisse automatique (CLING !) -
Je traîne mon regard entre les bouteilles de vin -
de Gin,
de vodka,
de sky
et de bières -
mais finalement,
je m'arrête au milieu des nouilles instantanées.

Là,
une belle brune entre dans le magasin.
Tunique rayée bleue et blanche,
collants noirs,
bottines,
serre tête de couleur vive -
le panoplie parfaite
de celles qui m'arrachent le coeur.
Elle traverse les rayons
de sa démarche sure et
vient prendre une boîte de poulet frit.
Elle paye
et s'en va.

De mon côté
Je prends un sachet de nouille.

Soit un euro cinquante

De solitude.

jeudi 24 novembre 2011

Les violons de Brahms et l'amour ne font pas bon ménage

Bon sang,
J’avais oublié ces violons -
Ils me rappellent l’hiver de notre rencontre.

La nuit tombait alors plus tôt,
Et je pouvais écrire en paix.
Cette musique lancinante crépitait sur le tourne disque
Et je lisais Hemingway dans mon lit.
Je pensais à toi
Devant cette couverture bleue et ce titre écrit d’or.

Ces violons,
Je les écoutais un peu avant qu’on soit ensemble.
Je les écoutais lorsqu’on était ensemble.
Je les écoute depuis que nous ne sommes plus ensemble.
Ma foi, notre aventure fut plaisante.
Tu étais vraiment belle.
Mais notre histoire
Avait une date de péremption.
L’avenir nous a fait faux bon
Et nous avons choisi de ne pas le vivre.
Mais maintenant,
Tu me manques.

L’amour est vraiment une petite garce.

jeudi 17 novembre 2011

La prison la mieux gardée est celle de l'esprit

Elle me dit
"Faudra bien un jour
ou l'autre
que tu tringles une fille"
Je réponds
"C'est bien ça
le problème".

Quand j'étais la nuit, personne ne voyait le jour

Je vais attendre sur les marches
De la grande place,
Trainant mon espoir fatigué
Avec celui des petites bourgeoises,
Et des jeunes garçons bien habillés.
Je vais humer l’odeur de la défaite,
Celle qui vous prend à la gorge
Les soirs de pluie.

Là comme une lune égarée,
Les mains dans les poches,
Je vais troquer chacun de mes souffles
Avec un pavé de la place.
Mon cœur sera ainsi bien lourd,
Empli de doute.

Je vais marcher un peu,
Me languir de cette comédie
De fin de semaine,
Là où les hommes s’impatientent d’oublier
Qu’ils sont encore mortels
Et que le temps leur passe dessus
Comme si ils étaient invisibles.

Puis ta silhouette va venir percer
Le flux des réverbères,
Lové dans ton écharpe,
Ton manteau et tes mitaines –
Tout de noir vêtu –
Ton sourire va venir caresser mon regard
Rongé par les ténèbres.

Tout est à recommencer,
Tes lèvres sont à chaque fois
un ancien territoire
A reconquérir.

Nous allons nous perdre
Dans de longues conversations,
Je vais plaisanter, pour la forme,
Et boire pour noyer ce monstre hurlant
Au fond de mon estomac.
Chacun de ses cris
Sera un spasme
Que je tenterai de contrôler.
Dans chaque silence,
Je serais un fantôme à la terrasse d’un café.

Les respirations de la nuit
Vont venir m’apaiser,
Et l’automne va me murmurer à l’oreille
Que je n’ai pas à m’en faire.
Quand le cœur parle,
Il faut savoir l’écouter.
Mais parfois,
Il parle la langue d’un étranger.

Puis,
Dans les mensonges de l’obscurité,
Après avoir caché les mots,
Et les caresses,
Ton premier baiser
Va venir figer tout le reste
Jusqu’à la fin du monde.

Alors ta nuque
Ton dos,
Tes reins,
Ton cul
Et tes jambes
Vont se transformer en monts et vallées.
Alors ta bouche,
Tes yeux,
Tes seins,
Ton ventre,
Tes cuisses
Et ton sexe
Vont se transformer en ruisseaux arides.

Alors la nuit va devenir un voyage sans horizon,
Un aller sans retour,
Où tout sera permis
Sauf l’amour.

Alors je vais me transformer en ombre,
En arbre,
En montagne -

Je ne serai plus qu’une plume
Sous ta peau.

mardi 15 novembre 2011

L'éternité

Caressé par la douceur du temps
Qui passe,
Cette flèche insubmersible,
J’admire avec légèreté
Les nappes orangées
Du soleil d’hiver
Qui pleur à travers les arbres.

J’inonde mes pensées
D’une vapeur automnale,
Suave et fraiche –
Le chemin se prolonge
Et les fantômes restent derrière.

La clairière est un fleuve serein
Au milieu des montagnes,
Mes songes
Ont perdu leur bogue d’épine
Et se baladent le long du fossé.

Je lève les yeux vers le ciel -
Rien à l’horizon,
Si ce n’est un nouveau poème.
De mes deux décennies,
L’impression d’en tirer une éternité.
Je regarde à nouveau devant moi,
Ma jeunesse ne s’est pas encore fait la malle,
Mais je tire sur la corde.
Sous les arbres,
Je ne vois pas le bout du chemin,
Mais je suis toujours éclairé.
L’éternité est bien là.

vendredi 11 novembre 2011

Des corps et des nuits

Sur les courbes lisses de ton corps
Même les guerres
Les plus sanglantes
Viendraient s’apaiser.

Le long de tes lèvres accueillantes,
Même le plus violent
Des forcenés
Viendrait s’assoupir.

Dans le silence de nos murmures
Et la douceur
De notre désir insomniaque,
Je viens souffler de la poudre d’or
Au creux de ton épaule.

Le matin est déjà bien avancé
Derrière l’armure de nos caresses,
Mais nous n’avons que faire
Du monoxyde de carbone
Et du plomb
Qui intoxiquent les sentiments
Et nous transforment
En ombre ambulante.

Dès que je t’embrasse,
Je consume un soleil
Et tapisse de brouillard
Les bords de ton nombril.
N’ai pas peur
Que la mer t’envahisse.

Je n’ai pas la force
De porter ton cœur,
Je n’ai pas les clés
Pour briser mes chaînes.

Dans les premiers reflets du jour,
Je viens percer le secret de ton odeur -
J’aurai du sel de mer
Et du patchouli
Pour seuls souvenirs de cette nuit
Que je quitte avec tes seuls regrets.

Tu es un ange
Et parfois,
Dieu est bon
Avec les estropiés du cœur.

mercredi 9 novembre 2011

La folie d'un poète

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour aller assassiner un arc-en-ciel
Et hurler à la lune
Que c'est de sa faute à elle
si il est si seul.


Il n’y a que la folie d’un poète
Pour ne pas réussir à aimer
Pour de bon.
Postez une femme devant ses yeux
Et il ne verra que le vide immense
Autour de lui.

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour souffrir à cause des nuages,
De la nuit qui tombe
Et des phares des voitures
Qui font de son ombre
Un chat de gouttière.

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour se venger des bois,
Caresser les épines des sapins
Et aller bouffer
Des feuilles d’automne.

Il n’y a que la folie d’un poète
Pour pleurer sur un amour
Perdu depuis des années,
Et faire de cette histoire
Un reflet dans une flaque d’eau,
Une étoile qui brule.

Le poète aime à se perdre,
Encore faut-il
Qu'il se soit trouvé.

On oublie trop vite

On oublie trop vite
Le vent des plages
Qui vient se hisser dans nos cheveux
Le temps d’un chapitre.

On oublie trop vite
Qu’on a cru au père noël,
Le bruit du papier cadeau
Et les épines du sapin.

On oublie trop vite
Le soleil des débuts de soir,
Quand l’air est doux
Mais encore chaud.

On oublie trop vite
Les premiers baisers,
Ceux qui vous envoyaient encore
La tête dans les nuages.

On oublie trop vite
Les premières fois,
La première chute,
Le premier chagrin.

On oublie trop vite ces petites choses,
Si précieuses,
Gardées au fond des albums photo.

On oublie trop vite
D’être heureux.

lundi 7 novembre 2011

Une de perdue

Allongée sur le rebord du lit,
Tu épingles ton soutient gorge.
Ses bretelles sont toutes rapiécées,
Effilochées ;
Rongées par trop peu d’amour
Et l’éreintante marche de l’existence.

Le drap sur mon corps nu,
Accoudé contre mon oreiller,
Je te regarde faire.

La matinée est bien engagée
sous les nappes de soleil poussiéreuses
offertes par le store de la chambre.

Tu enfiles ton pantalon,
Tes bottines,
Et prend ton sac à main.

Étendu dans mon lit,
Comme un navire à la dérive,
Je te laisse partir sans un mot.

Mais ce n'est parce que je suis muet
comme une tombe
que tu dois m'enterrer trop tôt.

Une princesse

Hier, j’ai entendu à la radio
Qu’une princesse
S’était tiré une balle
Dans la bouche.

Elle a arrosé son voile
De sang,
Et les policiers sont venus la ramasser.

Elle adorait les vieux appareils photo
Et fut amoureuse d’un fou.
Tellement amoureuse
Qu’elle vomissait des cœurs,
De toutes les couleurs.

Elle avait des cheveux blonds,
Peut être parce qu’elle était né
trop près du soleil.
Elle aimait bien danser
Sur un air de jazz
Ou de soul.
« Cry me a river »,
était sa chanson préférée.

Vient brûler mes prières et mon crucifie car je ne crois plus en rien

J’imagine ma langue
Venant se brûler dans ton brasier ardant,
Mes yeux aveuglés par la chaleur
Là où tout brûle plus
Que l’enfer de Dante.

J’imagine mon cœur
Plonger dans le fond de ton volcan,
Au creux des terres éternelles
Là où tout est plus sombre
Qu’une simple nuit.

J’imagine mes mains
Battre le fer sur ton ventre,
Le long de tes courbes chaudes et malléables,
Là où tout est plus doux
Qu’un simple baiser.

Mais voilà,
J’imagine
Et je ne fais que ça –
Mes rêves sont toujours plus étoilés
Que la réalité
Et son ciel de nuit nuageux.

J’attends que tu viennes
Me voler mon souffle,
Que tu viennes
Me promettre la dentelle de ton soutient gorge,
Une nouvelle nuit,
Un nouvel instant
Rien qu’avec toi,
Sans les fantômes
De ceux qui ont déjà vu ton corps.

J’imagine
Et j’attends –
Mais plus j’imagine
Et plus j’attends
Plus je me dis
Que je ne serais qu’un autre trophée
Sur ton tableau de chasse.
Mais c’est de bonne guerre -
Après tout,
Tu n’es qu’une nouvelle muse innocente
Que mon âme de poète empereur
Vient sacrifier dans chacun de ses mots.

Le calvaire

Ils ont détruit le calvaire
Pour y mettre des maisons,
Un gros tas de terre
Est érigé comme un mont.

Le petit lieu sacré
N’est plus
Sous les machines il a plié
On a rien vu.

Rien que des poètes

Dans la chaleur d’un instant intime,
C’est d’abord un fracas sourd,
Un murmure qui relève de l’indicible –
Une neige invisible
Qui tapisse l’âme
D’une aura créatrice.

Le cristal reflète les battements du cœur,
Les souvenirs, les visages,
Les images poussent,
se bousculent,
Sortent de leur terre fertile,
C’est un nouveau monde
Qui s’offre à nous.

Puis nous caressons le diamant brut
Avant de le façonner
De nos mains délicates
Où glissent parfois les larmes
Et les cris.

Alors vient le torrent sur la feuille,
Une tempête jouissive,
Et presque emporté par le vent,
Nous rions.

samedi 5 novembre 2011

Vient brûler mes prières et mon crucifie pour que j'y crois encore

J’imagine ma langue
Venant se brûler dans ton brasier ardant,
Mes yeux aveuglés par la chaleur de ton corps,
Là où tout brûle plus
Que l’enfer.

J’imagine mon cœur
Plonger dans le fond de ton volcan,
Au creux des terres éternelles
Là où tout est plus sombre
Qu’une simple nuit.

J’imagine mes mains
Battre le fer sur ton ventre,
Le long de tes courbes chaudes et malléables,
Là où tout est plus doux
Qu’un simple baiser.

Mais voilà,
J’imagine
Et je ne fais que ça –
Mes rêves sont toujours plus étoilés
Que la réalité
Et son ciel de nuit nuageux.
J’attends que tu viennes
Me voler mon souffle,
Que tu viennes
Me promettre la dentelle de ton soutient gorge,
Une nouvelle nuit,
Un nouvel instant
Rien qu’avec toi,
Sans les fantômes
De ceux qui ont déjà vu ton corps,
sans les fantômes
de nos angoisses respectives,
de l'oublie,
de l'abandon
du mensonge.

J’imagine
Et j’attends –
Mais plus j’imagine
Et plus j’attends
Plus je me dis
Que je ne serais
Qu’un autre trophée
Sur ton tableau de chasse.
Mais c’est de bonne guerre -
Après tout,
Tu n’es qu’une nouvelle muse innocente
Que mon âme de poète empereur
Vient sacrifier dans chacun de ses mots.

jeudi 3 novembre 2011

Un très gros rien du tout

Tandis que la soirée
S’étire sans fin –
Je suis un paquet de viande
Sans âme
Sans intérêt quelconque
Et prisonnier de la l’obscurité.

Dans un canapé,
Je zappe,
Zappe
Zappe,
Zappe –
Et rien ne se passe
MAIS ALORS VRAIMENT RIEN DU TOUT -
(à part l’ennui,
La mort
La solitude
L’espoir
L’envie d’être un autre
Et l’attente de la prochaine beuverie.)

Je descends boire
Une bouteille de vin,
Manger quelques olives
Et quelques crackers à la tomate.
Le bout de la table
Est une piste de décollage
Vers une soirée
Minable –
Comme tant d’autre.

Les « belles » femmes
dans le magazine
Ne me font pas bander,
Et pour rien au monde je n’irai me faire chier
Dans cet hôtel de luxe –
Car il n’y a que la folie
A l’ombre des paillettes.

Je remonte les escaliers,
Chaque marche est une touche de piano
Formant un accord mineur.
« Tu vaux mieux que ça » me dit mon père –
Personne ne vaut mieux que lui-même.

Puis je me couche sous les draps ensoleillés,
Surprenant Charles Bukowski
qui se branle sur ma table de chevet.
Au fil des pages,
Je te retrouve.
Ce que je lis ne te plairait surement pas
Et ça me fait bien rire.
Tu ne voulais pas que j’écrive comme
Ce vieux fou,
Mais aujourd’hui je ne me gêne pas –
Il n’y a que ça pour redorer mon triste blason.

Je n’ai rien ce soir,
Rien à faire,
Rien à être -
Pas même l’envie d’une branlette –
Mais je me branle quand même
Dans les méandres poisseux du désir sans fin.

Bon dieu,
Quand est ce que tu me libéreras de ton poison ?
Et puis merde,
Hante mes soirées tant que tu voudras,
Tu as fais de mon lit
Un radeau voguant sur les larmes –
Ton œuvre la plus triste.

J’espère qu’il te fait jouir,
Qu’il t’offre de beaux bijoux,
Et que vous jouez bien sagement aux amoureux
Sur les bancs publics.

Je n’ai plus que la colère
Comme excuse –
Tu vois bien que je suis nul sur toute la ligne.

Parce que je rêve encore
Et encore
de ta petite chatte frissonnante,
Comme une fleur qui rigole.
J’erre dans les souvenirs
Bien malgré moi
Et mes matins sont des reliques sans saveur.
Tu sembles bien te foutre
de mes petites ténèbres
Et de l’amertume qui me gratte le palais.
Ma solitude est une vapeur de toi,
Un fantôme que je tiens par la main.
Un souffle douloureux
Qui me fait tituber à chaque fois.

Désormais,
Je vais saboter chacun de mes sentiments
Pour qu’il vous explose à la gueule
En temps voulu.
Mais dans l’immédiat,
Après la nuit,
Une journée sans goût m’attend –
Je n’ai plus qu’à ma traîner jusqu’à la paresse,
Jusqu’au week-end sans heurt,
Car il n’y a rien,
A part les coups de pute
Et l’amour qui ne dure pas,
comme le bonheur,
Et
comme
tout
le
reste,
il n’y a rien,
rien,
rien…
(bis repetita)

J’ai écris des poèmes pour toi
Et je me suis bien fais avoir –
Espèce de naïf de mes deux.

Ces mots n’y feront rien
mais je t’en supplie ma bien aimée :
Crève
en silence.
De mon côté,
Je n’ai pas vraiment le choix.
Ma vie n’a jamais fais
Aucun bruit.

mercredi 2 novembre 2011

Pardonne-moi (que mes poèmes soit maudit)

Dans ces poèmes plein d'obscurité,
Il est tellement facile
de te flageller
et de me faire plaindre
alors que tu as versé des torrents de larme
et que tu as résisté si longtemps
sous les coups.

J'espère tout de même avoir le droit
d'avoir peur
d'être seul
et la certitude
que mon coeur est un putain de charnier.

Pardonne moi,
moi et mon ignorance,
moi et ma tristesse,
moi et mes poèmes -
Tout cela n'est qu'une fuite
en avant.

Tu ne souhaite surement
que me voir sourire
au bras d'une autre,
le soleil entre les dents.

Tu ne souhaite surement
que mon bonheur
et c'est surement pour moi
la chose la plus dur à admettre.

Dans le fond de mon ventre
Voilà ce que j'ai compris
en ce jour solennel.

Les jours étrangers

J’ai trop évoqué ces jours sans toi,
L’absence qui sonne le glas
Dans la nuit froide
et malveillante.

J’ai trop évoqué
Cette nuit désormais interdite,
Scellée dans mon cœur,
Oubliée dans le tient.

J’ai trop évoqué ces baisers venimeux,
Qui détruisaient un cœur déjà en ruine,
Ces instants mis sous vide,
Trop beaux pour être vrais.

J’ai trop évoqué ces soirées avinées
Où l’amitié est un bateau ivre
Qui nous transporte au lointain
Avant de retrouver la berge abimée.

J’ai trop évoqué cette mécanique des corps
Avec l’une ou avec l’autre,
Sans jamais trouver la solution,
Sans jamais y trouver le répit.

J’ai trop évoqué cette vie qui flotte
Et qui se percute à un obstacle invisible
Et que beaucoup méprise,
La mélancolie.

Autant de cheveux sur le bureau
Que d’amour meurtri.
Autant de pensés envoyer au vent,
Que de soupir lancés.

Un fragment de mot,
Un petit peu de moi –
Tu vois, je suis encore vivant
mais ça ne tient pas à grand chose.

Dans les jours étrangers,
Mes poèmes sont parfois
Tout ce qu’il me reste
Pour me protéger de ton bonheur.

D'un chemin à l'autre

Je plonge mes semelles de plume
Dans la nuit qui dort,
Entre les lueurs des maisons éclairées
Et les voitures furtives.
Lentement, je parcours les pattés de maison,
Sur les chemins familiers
D’une soirée en solitaire.

Les pensées ondulent
Sous la coupe des étoiles naissantes,
La vie m’interroge de son grimoire
De questions sans réponses –
Je traverse ce tableau de maître
Avec une tristesse lointaine
Sur les épaules.

Mon grand manteau bleu
Me porte comme un nuage protecteur
A l’ombre de la culpabilité
Et des regrets.

J’épuise les chemins
De mes semelles de vent
Pour mieux trouver le mien
Pour mieux trouver le temps.

Je me sens comme de la merde, mais je me sens vivant

Avant d’apercevoir un nouveau jour,
Mon âme m’a mise au supplice
En me gratifiant d’un rêve
Où les vapeurs de ton corps
Etaient à nouveau près de moi.
J’ai grincé des dents
Devant les aiguilles immobiles
De la solitude.

Il y a cette fleur
Qui n’a jamais éclose
Depuis que je l’ai rencontré,
Elle me promet son parfum
Mais cruellement ne vient jamais
Me l’offrir.

Il y a ces mots lointains
Qui nourrissent un espoir impossible,
Une solution presque trop simple,
Un arbre à poison,
Une bombe à retardement.

Il y a le passé toujours présent,
Tes sourires assassins,
Tes yeux ignorant,
Ton visage sans nuage à l’horizon.

Et puis je tourne en rond,
dans un manège absurde
sans aucun but
si ce n'est d'être un peu
moins seul.

Je ne ma planterai pas un couteau
Dans le ventre,
Je ne m’accrocherai pas le cou
A une corde,
Je ne m’abimerai pas
Avec une lame de rasoir,
Je n’essaierai pas de fuir -
J’aime trop
Souffrir d’amour.

lundi 31 octobre 2011

Viens me promettre ton absence

J’ai toujours tes promesses
Qui brûlent au fond de mon estomac.
Leurs braises incandescentes
Offrent une lueur orange
A l’obscurité
De mes chemins de traverse.

Je viens livrer mes soupirs
A la cime des arbres calcinés,
Ceux qui poussent
Quand les doutes tourbillonnent
Encore
Et encore
Dans ma tête endolorie.

J’ai passé la nuit dernière
A savoir si je devais embrasser
La fille que j’avais entre les
Bras.
Mais mes certitudes
Etaient à l’image du filet de lumière
Qui passait à travers les volets :
Invisibles.

Je ne sais plus à quel Dieu me vouer,
Même le diable me trouve ennuyeux.

J’ai trop peur
Des roses qui reluisent
Puis que se fanent,
Trop peur
Des belles photos
Que l’on regarde ensuite
Avec amertume,
Trop peur
Des belles promesses
Qu’on s’échange
Puis qu’on enterre dans le jardin,
Trop peur
Du coup d’un soir,
Du coup de foudre,
Du coup du sort,
du coup de pute,
De coup de blues
Puis du coup de grâce –
Celui qui vous crucifie
Sur la place des vérités.

« Un jour,
C’est promis,
Je te quitterai. »
Voilà la seul promesse
A laquelle
je veux bien croire aujourd’hui.

vendredi 28 octobre 2011

Des cheveux

Je rêve d’une femme
Aux cheveux longs,
Longs,
Très longs –
Comme personne
N’en n’a jamais vu.

Des cheveux dans lesquels
Me cacher,
Quand les soirs sont tristes,
Me blottir
Quand l’amertume me guette,
M’étouffer
Quand la vie oublie ses couleurs.

Des cheveux d’un noir
Qui n’existe pas –
Un noir de joie,
Qui déteint en mille couleurs
Dans l’eau impure
De ma solitude.

Des cheveux que je pourrai tisser,
Au fond des matins égarés,
Dans le brouillard du sourire,

Des cheveux
Comme des bras,
pour me mettre
En boule
Enveloppé
Dans le berceau
De la douceur
Pour oublier
L’horreur
De l’humanité.

mercredi 26 octobre 2011

Un poison trop doux

Sous le poids des choses,
Toutes ces choses :
Le fleuve noir comme
Une roche de lave,
Le manteau de l’automne
Ringard et démodé,
Les chemins de jogging
Qui perdent leurs couleurs –
Sous le poids de la solitude
Qui perd de sa saveur,
Je rêve
D’un rêve
Qui rêve.

Je rêve de ton corps nu
Sous le velux,
Coussin des étoiles.
Je rêve des caresses graciles
Que je pourrai t’offrir,
Toute cette magie que tu réclames
Mais dont tu n’as pas besoin.
Je rêve de ces baisers faciles
Qui pourraient me rendre mon sourire,
Ne serait ce pour un moment.

A nous deux,
Nous pourrions faire s’envoler le temps,
Rendre le présent immobile,
Futile -
Comme si nous marchions dans une fête foraine
Déserte,
Une galerie des glaces sans reflet.

Nous pourrions rendre l’amour
Plus simple.

J’attendrai tes mots,
j'attendrai tes pas,
J’attendrai tes secrets,
J’attendrai tes sous vêtements,
ton corps
et son parfum violent,
Le voile de ta peau.

J’attendrai
Et je défierai
La méfiance
Et la raison.
Je ne souhaite que de la douceur.

Dans ton cœur
Est le poison
Qui me rendra
Vivant.

lundi 24 octobre 2011

Divinité

Grand dieu seigneur,
qui aura le cran
de me montrer
la lumière
au fond du tunnel ?

lundi 17 octobre 2011

Toujours le même cafard

C’est toujours les mêmes trottoirs humides,
Les mêmes rues pavées,
Les mêmes matins en travaux.
C’est toujours le même ciel,
Le même quai gare,
Celui qui a scellé notre amour.

C’est toujours la même odeur de charbon,
Celle qui traverse le froid de l’hiver
Et qui ne nous réchauffe jamais.
C’est toujours les mêmes pas,
Les mêmes horaires,
Ceux qui trainent
Et qui pourtant arrivent
Toujours trop vite.

C’est toujours les mêmes femmes,
Le même désir insaisissable,
Les mêmes fantasmes.
C’est toujours les mêmes terrasses de café,
Les mêmes fous solitaires
Qui n’ont jamais froid.

C’est toujours les mêmes cinémas,
Les mêmes écoles,
Les mêmes rêves qui s’égarent,
Les mêmes amours qui restent
Et qui pourrissent.
C’est toujours les mêmes sourires
Qui rendent mon regard plus léger
Et la beauté volatile.
C’est toujours les mêmes bancs publics,
Les mêmes baisers,
Ceux qu’on attends,
Qu’on espère
Puis qu’on oublie.

C’est toujours les mêmes meubles,
Les mêmes appartements,
Les mêmes lits,
Les mêmes odeurs réconfortantes
Après l’amour -
C'est toujours les mêmes photos
qu'on ne regarde jamais assez,
Toujours les mêmes retrouvailles
Après une nuit à t’attendre,
Toujours les mêmes petits déjeuners
Au clair du soleil.

C’est toujours les mêmes espoirs,
Les mêmes doutes,
Les mêmes angoisses,
Les mêmes larmes
Qui ne coulent plus.

C’est toujours les mêmes soirs aveugles,
Les mêmes poèmes -
Les mêmes mots
Ressassés encore
Et encore
Pour soigner la même plaie
Qui ne se referme pas.

C’est toujours le même cafard
Depuis la nuit des temps –
Les mêmes lampadaires qui s’éteignent dans l’impasse
Et la même nuit
qui n’a plus qu’à nous offrir
Un nouveau jour –

Toujours

Le même.

dimanche 16 octobre 2011

Une autre blessure

Dans le creux dans ces instants,
Si lointains
Qu’ils m’en sont presque inconnus,
J’ai récolté chacun de tes baisers,
Chacun de tes souffles
Comme si c’était le dernier.

Doucement,
J’ai laissé peser mon désir
Avant de me gaver de tes lèvres
Anéanties par la culpabilité

J’ai trop caressé ta peau transparente,
Trop retenu mes promesses
Dans l’espoir d’un avenir plus doux
Et de croire à nouveau
A ce mensonge auquel beaucoup
Ont raison de croire.

J’ai échoué dans cette folie
Pure
Dans laquelle
Même le plus forcené
De la maison de fou
Aurait laissé des plumes.

Tu disais vouloir guérir ma solitude
Mais dans les reflets
De mes lames de rasoir
C’était une autre blessure
Que j’avais besoins d’ouvrir.

Sur le papier et sur la terre

La nuit a glissé sur ton corps nu,
Laissant mon désir impassible
Dans les yeux
Du diable.

J’ai vu l’aurore alanguie
Briller sur ta peau frissonnante,
Les étoiles filantes laisser des traces
Le long de tes reins.

J’ai entendu tes yeux pleurer
Et ton cœur hurler à la mort
Dans le froid lointain
De l’amour qui s’ennuie.

Depuis,
Chaque poème
Est un cri muet
Qui laisse la trace
De la douleur
Dans le papier
Et sur la terre.

jeudi 13 octobre 2011

J'ai oublié ce qu'amour voulait dire

Toute cette mascarade
Me fout mal au crâne –
Vos mini-jupes,
Vos talons,
Vos collants,
Vos décolletés plongeant
Et votre maquillage
Me tapent sur le système
Et me donnent la nausée.

J’ai des pensées qui pourrissent en dedans
Et la seule chose à faire
Serait de baiser quelques coups
Par ci
Par là ?!
C’est peut être une bonne solution
Quand on sait que les sentiments
Finissent toujours par flétrirent.
Mais je doute que la lumière
soit au bout
de la première chatte venue.

Vous tentez d’avoir raison de mon esprit
Que vous jugez faible
Et mal foutu –
Alors je grave dans l’obscurité
Des mots essorés
D’un jus bien noir.
Votre bonheur
De couple bien rangé
Ou faussement libre,
Je l’empoigne
Et je lui retourne la gueule.

Finalement,
Il reste cette irrépressible haine
Dans les soupirs de mon cœur
Qui monte
Qui monte
Et qui va finir par m’exploser
Entre les mains.
Mais cette haine
Est-ce qu’il y a de plus triste
Au monde.
Un je t’aime de plus
Et il n’y aura plus de mot
Pour la décrire.

Le soulier rouge

L’aurore n’a pas pris une ride
Dans le reflet de mon visage oublié,
J’ai gardé la douceur de tes mains
Dans le fond de mon lit.

La semelle rouge
De ton soulier de cuir
Vient contraster avec le vert du gazon,
La soirée était belle,
Je t’aimais.

N’est ce pas cruel
D’étaler sans peine ton amour
Sur ce mur invisible ?
N’est ce pas cruel
D’oublier que mon bonheur
A toujours été un mensonge ?

Qu’aurais je pu faire
Face à la nébuleuse du destin,
Face à ce trou noir qui nous a emportés,
Nous et nos espoirs ?
Qu’aurais je pu faire
Face au passé qui revient
Comme un cheval au gallot,
Traînant derrière lui une poussière
De larme
Et de doute ?

Dans le champ stérile
Et solitaire
De mon avenir,
Je ne peux que te prier
D’écouter ton cœur –
La vie n’en fera pas toujours autant.

Pour de bon

Les nuages délavés
Se traînent dans le ciel d’ébène
Tandis que le soleil
Laisse tomber ses rayons
Sur les trottoirs sans âme.

Les passants aux visages fantôme
Donnent la nausée
Au regard du matin.

Le tramway passe dans les vestiges
De mes souvenirs –
Certains endroits
Devraient être rayés de la carte
De ma mélancolie,
Le crime n’est toujours pas résolu.

Dans cette esquisse de matin,
Chaque silhouette me semble
Etre la tienne,
Mais tu t’illustres
Dans ton absence fragile.

Tu n’auras qu’à me regarder de loin
Quand je m’ouvrirai le cœur pour de bon.

samedi 8 octobre 2011

Les chaînes

Ce sont tes mots,
Doucement,
Qui font revivre ton visage.
Ces murmures lointains
Qui soufflent à mon oreille
L’histoire lointaine
D’un amour fou.

Tu évoques ton présent,
J’évoque le miens,
Et la fourmilière de la mélancolie
Revient faire vaciller mes jambes.

Les ténèbres sont devenues bien pâles
A force de les côtoyer –
Le soleil a esquissé un sourire pour la première fois,
Il y a bien longtemps.

J'ai beau rire,
j'ai beau essayer,
faire semblant -
On ne peut échapper
Aux chaînes
De l’amour qui ne vous appartient plus.

lundi 3 octobre 2011

Une autre terre (tout n'est pas perdu)

Il y a une autre terre
- Là haut,
Là bas –
Où je ne t’ai pas encore aimé.
Toutes nos promesses
Trop vite offertes
Sont encore enveloppées
Dans leur papier d’argent.

Il y a une autre terre
Où tu n’es pas encore ma reine.
Je ne t’ai pas encore promis la lune,
Et je n’ai pas encore décroché les étoiles
Dans le ciel sombre
De cette nuit d’été.

Il y a une autre terre
Où je ne t’ai pas encore fais l’amour.
Tu es encore vierge
De mon corps fragile
Et de mes caresses impatientes -
Gardant chacun de tes souffles
Dans ton cœur endolori.

Il y a une autre terre
Où je n'ai pas encore senti
les vapeurs de ton parfum
avant que tu sortes en soirée,
drapée dans ta robe rouge
et tes perles de jade.

Il y a une autre terre
Où tes larmes n’ont pas encore coulées.
Tes sanglots sont étouffés
Dans l’attente d’un amour incertain
Et nos disputes attendent encore d’exploser
Dans la chambre à coucher.

Il y a une autre terre
Où je n’ai pas encore goûté
à la sensation de tes lèvres.
Tes cheveux ne sont encore qu’un rêve,
Ton sourire un dessin
Que je n’arrive pas à esquisser.

Il y a une autre terre
Où je n’ai pas encore tenu ta main.
J’ai encore dix-huit ans
Et je ne suis encore qu’un jeune garçon
Qui se fait des illusions sur l’amour
Et n'a pas encore connu la solitude
du coeur brisé.

Il y a une autre terre
- là haut,
Là bas,
nulle part -

tout
n’est pas perdu.

dimanche 2 octobre 2011

Le vieux perdant et la déesse

Je suis tellement saoul et fatigué
Que je tremble dans tes bras,
Comme un naufragé
Dans une eau glaciale.
Je ne peux pas m’arrêter,
Je ne suis que spasmes et convulsions.
Même le froid
n'a pas autant de frisson.

Tu me demande si je suis triste, si je vais bien,
Je viens de quitter ma petite copine
et je viens t’embrasser comme un lâche,
Toi,
Déesse à la peau brune
Et au teint d’épice.
Comment puis-je t’avouer que j’avais envie de toi ?

Perdu comme jamais,
Je navigue entre tes seins et tes cheveux,
Sans phare pour m’éclairer.

Je pose ma tête sur ton épaule,
Je jette ma bouche sur la tienne
Et tu m’évite
En tout bien tout honneur –
Le désir est une terre effroyable
Quand on vient à l’explorer.

Mais tu finis par coller tes lèvres au miennes.

Bien sur, nous sommes conscients que l’on est en train de faire une connerie,
Moi le premier,
Cela n’a aucun sens.
Mais je ne résiste pas à ton ventre dans lequel je viens à plonger,
Je l’embrasse, le caresse,
L’enlace de mes deux mains.

Je devine tes yeux se fermer, ton souffle plus fort,
Je glisse une main entre tes cuisses, que tu écartes délicatement,
Je te caresse.

Voilà on y est.
Une fois de plus.

Entouré des flammes de la solitude
Que nous essayons de remplir de tendresse,
Je mets un doigt dans ta bouche,
Tu prends un plaisir complice à le déguster.

Je remonte ton gilet
Pour découvrir ton soutient gorge rouge pivoine
Je caresse tes seins sous la dentelle,
Pudiquement.

Tu tires tes cheveux en arrière et dans un souffle, nous nous embrassons.
On s’allonge, enlacés, tu caresse mes jambes,
Tu as envie
De ce que je ne pourrais jamais t’offrir –
Une étreinte dépourvue de lendemain
Et de sentiment.

Dans l’érotisme qu’offre ce moment
Doux et brutal à la fois
je te demande
si tu mouilles,
Tu réponds par l’affirmative,
Ça me ne peut que flatter
Mon ego en miette.
Le vieux perdant excite une déesse –
C’est un don de dieu.

Je glisse une main dans ton pantalon,
Passant en dessous de ta culotte,
Mes doigts aperçoivent quelques poils au dessus de ton sexe,
Je m’y attarde
Mais je ne vais pas plus loin.

Dans notre étreinte maladroite,
On trébuche du canapé -
Ce truc est un vrai tue l’amour.

Allongés sur le sol
Je dévore ton cou couleur caramel,
j’y déposé quelques gouttes de salive,
Je sens monter ton désir.

Je caresse tes cheveux si beaux,
Puis mon souffle ne suit plus.
Trop bu, ma tête est tout embrumée.
Je ne tremble plus,
Je suis apaisé.
Mon corps te réclamait.
Tout cela est bien beau.
Tu ne m’en veux pas.
Nous n’avons pas fais l’amour.
Je n’aurai pas pu.

Je rentre chez moi encore éméché,
Me demandant ce qu’il vient d’arriver.
Les regrets me font tirer au cœur.
J’aurai tellement voulu goûter
à la sève de ton sexe.

Ton corps restera une peau
Sur laquelle mes mains auront gravées un souvenir.

Ton corps a beau être le plus beau de la terre,
Ma sincérité
Et ma sensibilité à deux sous
Feront toujours de moi
Un roublard romantique.

Chère déesse,
Tu as fais bander mon âme
L’espace de quelques heures –
Mais le vieux perdant
Reste un vieux perdant,
Et il le restera
tant qu’il n’aura pas accepté
Qu’il a le droit lui aussi
De gagner un petit peu.

jeudi 29 septembre 2011

La crise

Au cœur de la nuit encore fraîche
Elle m’a dit
« Je voudrai voir quel goût ont tes lèvres ».
Elle était belle.

J’ai déposé ma bouche
Sur la sienne.

C’était gratuit.

J’ignorais qu’un jour,
On fini toujours
par payer.

L'ange noir

La jeune fille en noir
est revenue hanter
Les méandres de la gare –
Elle a déployé ses ailes
De lotus bleu
Devant mon regard évanoui.

Elle est la pluie
sous le drap des nuages,
Elle est le rêve
qui se tisse au réveil,
Elle est l’éclat
de mes matins trop sombres -
Elle est le mystère de mon existence.

Elle glisse sur les gens
Qui s’entassent
Dans le tunnel de sorti,
Elle n’a que faire du quotidien
Qui nous assomme
Du jour au matin.

Elle porte un short beige,
Sur des collants sombres –
Ses lunettes ne font qu’aggraver
La beauté troublante de son visage.

Mon coeur s'est épris d'elle
et ça
il ne me l'expliquera jamais.

A coeur perdu

Aussi fou que je puisse être
Aussi tordu soit ce monde
Aussi cruelle soit l’amour
Aussi profond soit ton cœur,

Aussi douce soit la vision
de tes jambes qui brillent
au soleil -

Je
me
suis
Perdu.

L'oiseau

Sous l'ombre des arbres
qui apaisent nos doutes,
je m’interdis de sonder ton coeur
et son obscurité qui vibre
dans l'inconnu.

Je résiste à l'assaut
des mots trop faciles,
et aux hordes des clichés romantiques
qui pourrissent au loin.

Je fuis ce gouffre qui aime encore,
J'ai déjà les pieds trop près du bord.
Je ne fais que déguster
les vapeurs langoureuses
qui s'échappent de nos baisers.

Je ne suis rien d'autre
qu'une ombre
sur un mur,
un nid
qui réchauffe un oiseau.

Et quand le nid ne sert plus,
l'oiseau s'envole
et va voler ailleurs.

vendredi 23 septembre 2011

Je sème sur ton corps mes espoirs fendus à la hache

J’ai semé tes mots
Le long de mon chemin,
Sous la chape du soleil brûlant,
Le quai se fait vagabond.

La tête posée sur ton ventre endormi
Je consume mes rêves,
Chacun de mes souffles implore le pardon
Tandis que tu as les yeux plein d’étoile.

Mes mains tentent de chasser les ténèbres
Sur ta belle toison humide
Et blonde,
Mais la nuit s’épaissit
Et le vertige ne me quitte pas.

Dans le matin sans goût,
Les courbes du pont
Et l’eau aux reflets de cuivre
Tentent de me séduire de leurs obscures raisons,
Mais je préfère m’accrocher à tes faux espoirs
Et à ton corps qui m’a déjà oublié.

L’amour, comme la lune
Peut disparaître en l’espace
d’une seule nuit.

J'ai rêvé un jour que l'amour existait

Je me suis brûlé les yeux
A force de regarder sous ton chemisier
A pas de loup sur ta peau,
Je t’ais tissé un hamac en plume.

Je pourrai rêver jusqu’à la fin du jour
Avec toi sous ma main,
Briser les chaînes de la fatalité,
Me transformer en nuage.

Chacun de tes mots
De sucre,
Sont un peu de douceur et de tendresse
En plus -
La forêt est à nous ma belle,
Soyons naïfs
Et aimons-nous un peu.

Une âme pure,
Sans eau noir.
Vierge.
Ton sourire qui se retourne
Sur mon visage,
Et le bonheur
Qui n’est pas loin.

Je renverse du rêve sur ta poitrine,
Il dégouline, s’imprègne de ton souffle,
Filtre avec l’orage qui arrive
Et explose dans la nuit.

Je laisse mes empreintes dans le sable,
Immortalisé par le flash de la photo,
Je pars vers les dunes
Comme si j’avais déjà compris
Que tu offrais tes lèvres à un autre
Et que bientôt la solitude
Allait avoir raison de mes soirs.
Je pars vers la lune
Au son des cordes d’une vieille guitare,
Comme si le bonheur
Ne s’offrait qu’à celui
Qui a renoncé à la compagnie d'une femme.

Je marche,
Et dans mon regard
le pourpre dans l’horizon
N’a jamais été aussi sombre.

mardi 20 septembre 2011

Midi déjà

Midi déjà,
L’aiguille est flasque –
Mon chagrin arrogant
Se traîne dans un jour
Qui n’en ai plus vraiment un.

Midi déjà,
Pas de larme,
Pas d’amour –
Peut être un peu de lassitude.

Midi déjà
et la solitude,
Que des gens viennent toquer à ma porte
Pour me montrer que le monde
Existe encore !

Si j’étais à toi,
Peut être serait ce différent,
Ou peut être pas.

La pointe du sapin bouge à peine,
Les nuages sont immobiles –

Même ce poème s’ennuie.

Les clowns sont souvent les premiers à chialer

La rue endormie
N’arrive pas à noyer
Mon chagrin sans larme.
Si je pouvais crier,
Je ne saurais comment faire –
J’ai appris à me taire dans ce monde
Pour ne pas réveiller
Ceux qui s’ennuient.

Il me suffit de sourire
Pour que l’on ne remarque pas
Mes jambes qui tremblent –
Il me suffit de hocher la tête
Pour que personne
Ne voit la nausée
Qui m’envahit le cœur.

Mon corps s’enferme dans un étau
Quand j’entends ton nom –
Il raisonne avec mes rêves sans avenir,
Avec mes baisers sans suite,
Et je ne pourrai retrouver le sommeil
Avant de t’avoir aimé.

J’irai brûler mes sentiments,
En faire un brasier joyeux
Sous vos yeux
Vidés de flammes.

Pour avoir trahi
J’irai me laisse seul
Sur la place des amants
Entre vos cris
Et vos larmes.
J’irai m’écorcher vif
Le long des fleurs de la discorde
Sous les hués
Des gens sans amour.

Il tombe des touches de piano,
Je suis léger.
La nuit est bien là,
J’attends juste
La vie
Et sa farandole
De belles promesses.

J’ai encore esquivé tes lèvres
Ce matin,
Il n’y a que cela que je puisse faire
Pour sauver mon âme.

Diamant noir

La nuit dernière,
Le désir me brulait plus
Que n’importe quel feu –
Plus brillant que la lune,
Rien ne pouvait l’éteindre.

L’avenir ma paraissait si loin
Sous tes mots prometteurs
Et ton far à paupière.
Désormais,
Le soleil n’existe plus
A l’horizon de tes reins de braise.

Là où le romantisme tendre
Avait fait de nos lèvres
De doux mensonges,
Mon cœur s’est arrêté l’espace d’un instant
Avant de trouver comme prévu
Le diamant noir au fond de ton ventre.

Le destin à toujours
Le dernier mot.

La bouffée d’oxygène
A fini par m’étouffer -
Toi qui voulais me dévorer
telle la menthe religieuse après avoir fait l’amour,
Tu aurais du tenir ta promesse
Au lieu de tourner autour de mon cadavre agonisant.

J’aurai quand même du goûter
Tes lèvres une dernière fois.
La défaite
A parfois bon goût.

Thé

Nichés dans les murmures
Et les caresses,
Les ténèbres n’arrivent pas jusqu’à nous.
Nous avons bâti une forteresse
Pour échapper au dimanche
Et à son ciel opaque.

Tout à tour,
Nos corps
Viennent te soutenir -
Le réconfort est notre seul arme,
Tour à tour,
Tes souffles
Viennent caresser nos cœurs –
L’avenir devient un inconnu.

Et nous vivons la jeunesse
tant que nous pouvons,
entre jeux vidéos
promesses d'amour
et argent lointain.

Nous buvons du thé,
Nous mangeons,
Nous écoutons de la musique,
Parlons de sexe -
Rigolons.

Nous attendrons un peu
Avant de refermer la porte.

vendredi 16 septembre 2011

Hier n'était rien

Sur les draps pourpres de notre lit navire,
C’est nos cœurs qui s’ouvrent -
La pulpe encore saillante
Vient se déverser sur l’âme de chacun
Et le silence se fait d’or.

Tu souffles du feu
Et tes yeux qui brûlent
Me regarde
Dans la nuit verte.
Tu portes des ailes
Un peu plus belles
Que celles des oiseaux -
Voilà mon plus joli rêve.

Dans cet horizon plein de grisaille
Toi tu arrives à rire avec le soleil,
Tu te berces de l’avenir aveuglant
Et seuls d’autres baisers que les miens
Viendront alléger ton cœur.

De ton odeur âcre et douce,
Je garde un peu de force
Pour la vie qui nous avale –
Car ce n’est pas moi qui bouffe le désir,
Mais le désir qui me bouffe,
Et à la fin
Il n y a que l’ennuie,
Des miettes,
Des questions
Et de l’amour
Que je ne sais plus où mettre.

Il restera de ta beauté peuplée de regret
Cette peau –
dans laquelle j’ai déposé mes soupirs -
Ce sourire
qui m’a réchauffé
Et ses bras
qui m’ont enlacés.

Mais tout va trop vite,
Tout s’écroule dans la poussière
Et les larmes –

Pour aujourd’hui
Comme pour demain,
Hier n’était rien.

dimanche 11 septembre 2011

Pertes et fracas

Sous la hué lointaine
des sirènes de polices
Et la nappe des tramways qui passe,
Je vide mon cœur de son sang.

Le bruit du train transperce ma nuit,
Je marche tant bien que mal
Le long du trottoir.

Je pourrai faire trembler le ciel
Avec le rêve de tes baisers,
Ces rêves toutes les nuits
Qui viennent s’ajouter à l’arbre qui brille.

Les sanglots de la rosée
sont venus teindre les fenêtres,
J’ai espéré,
accoudé au bar,
Mais l’horizon n’était qu’ennuie et alcool.
J’ai abandonné mon courage au dimanche
Et je laisse traîner les nuages
le long de mon regard.
Il n’y a plus que les trompettes de Chet Baker
Et le plafond qui me regarde.

Plus qu'une seule lumière

Quand j’appuie sur le petit interrupteur
De la lampe de chevet,
J’ai pour compagne l’absence -
Un vide aussi grand que l’univers.

L’autre côté du lit
Est un trou noir -
Un gouffre qui brûle,
Sous le brasier d’un soleil qui pleur.
Il y fait pourtant aussi froid
Que dans une eau solitaire
Au milieu de l’océan.

Je reste bien accroché à la barque
De l’espoir
Et aux souvenirs de la lune.

Quand est t-il de toi ma belle ?

Tu viens surement blottir tes petits seins tendres
Sur cette montagne qui dort
Et qui ruisselle d’amour.
Ton sourire s’égraine dans le sable
Que le marchand sème
dans le noir empli de lumière.

Ne t’en fais pas,
Je n’ai pas encore scié ton côté du lit –
Mais à chaque fois
que ta lueur se dessine,
Les souvenirs s’ancrent à mon oreiller.

jeudi 8 septembre 2011

Il y a (la beauté)

Il y a la neige pourpre
Et les cerisiers du Japon.

Il y a l’aurore lointaine
Et le levé du soleil.

Il y a les trois quart de la lune
Et la voute céleste emplie d'étoile

Il y a les belles musiques
Et un acteur qui pleure.

Il y a ton gilet d’hiver
Et tes lèvres qui dépassent de l’écharpe.

Il y a ces soirées que je passe à écrire
Et à tenter de figer la beauté.

Mais la beauté m’échappe,
Le soleil de couche,
La lune est immobile,
Les musiques se taisent,
L’acteur se met à rire,
Et toi tu n’existes pas.

La beauté n’existe que le temps des larmes,
Et elles sèchent toujours trop vite.

dimanche 21 août 2011

An old love like the woods

The smell of an old poetry book,
A green cap on your dark hair,
Your lips with red –
Your scarf.

Two high melancholic eyes
And a long smile -
That was a part of our love,
an old love like the wood.

But finally
What does it means
“I love you” ?

Un je ne sais quoi

Matin -
Les feuilles rougeoyantes caressent l’horizon
Et le soleil s’est endormi sur les arbres.
Mon regard se perd -
Je pense :
J’aurai voulu être un oiseau,
Mais un je ne sais quoi
M’a fait homme.

Ainsi,
Je suis proie au doute,
A l'avenir,
A l’amitié,
A l’amour,
A la solitude,
A la mort,
Au bonheur frivole -
Je suis proie à la vie,
A l’espoir,
A l’existence qui brûle,
Et se consume en chacun de nous
Et dans chaque parcelle du monde.

Je suis soumis à toutes les petites choses,
Pièces du puzzle quotidien.
Pour mon cœur qui bat,
Pour le regard des autres,
Pour l’amour fou,
Pour les larmes,
Pour la violence,
Pour la haine
Et la mélancolie
Un je ne sais quoi m’a fait homme.
Il m’a fait fatigué,
Maladroit,
Lent,
Rêveur,
Bizarre –
Souriant.

Un je ne sais quoi m’a fait homme –
Mais m’a donné sous forme de poèmes
les ailes d'un oiseau.

Poupée slave

Boire
Les reflets de la lune
Et les étoiles
Qui pendent au dessus de nos têtes
Comme un mobile de diamant.

Un beau souvenir
Qu’est ta culotte
Sous les tulipes –
Ton visage de poupée slave
N’en fini pas de me fendre le cœur.

Tes mains se confondent avec les feuilles d’automne,
Humides,
Comme ton sexe qui se noie
Dans mon désir infini.

Tu as tourné autour de moi
Comme le soleil autour de la terre,
Puis tu t’es arrêté
Et tu t’es évanouie dans l’immensité
Du cosmos.
Maintenant je brûle seul
Et je n’ai plus personne
A éclairer.

Turin

Les morts se sont invités
A la lueur de ma lampe de chevet.
Assis au bord du lit,
Ils me chuchotent paroles
De réconfort
Et poème en vers libre.
Je n’ai que leur regard vide,
Leurs mains
Et leurs semelles de plomb
Pour affronter la nuit trop douce –
Trop douce sans tes promesses
Et l’enivrante clochette
De tes yeux.

Je marche dans Turin illuminé
Au bras de denses montagnes rocailleuses
Et d’un soleil qui doute.
J’ai sur la peau un costume deux pièces,
Chemise blanche,
Veste noire –
Mes poches sont lourdes
De suicides larmoyant
Tous plus lâches
Les uns
Que les autres.

Je ne ferais jamais le tour de ma chambre
Tant que leurs poèmes
Me gardent en vie –
Je ne ferai jamais le tour de mes rêves
Tant que leurs chansons
Accompagnent mes nuits.

Tandis que coule la pluie orageuse,
La nuit se lasse de mes sanglots
Et me demande de me taire
Afin d’apporter le jour plus vite –
Toujours trop vide,
TROP VITE
Comme le temps qui passe.
Toujours trop vite,
Comme l’air
Le sable
L'amour
Qui coulent entre nos doigts.

L’amour mérite
Que l’on meurt
Pour elle –
La poète le sait
Quand il laisse couler l’encre
A la place de son
Sang.

Le soleil ne s'est pas levé de là où je te regarde

Nous avons enivrés le dimanche
De nos caresses
Et de mots drapés dans la tendresse.
Sous tes courbes folles
Et parfaites
- Comme ses lignes sinueuses que les plaines
Tracent à l’horizon –
Je laisse mes mains glisser.

Le lit baldaquin se transforme en navire,
Vers quelques minutes de plus
Dans l’oublie de soi,
Vers l’oublie de la justice,
De la fidélité -
De la raison.

Dans la pénombre de la chambre,
Il n’y a que nos corps presque nus
Et nos souffles respectifs.
Ce noeud sur te culotte mauve
à toute l'intention
de mon regard.

Le soleil ne s’est pas levé
De là où je te regarde –
L’amour
N’est pas pour nous.

Derrière le volet,
Encore fermé si tard,
S’agitent les voitures,
Le tramway,
Les gens –
La vie.

Il suffit de peu
- parfois -
Pour avoir l’impression
De ne plus être
De ce monde.

Nuit Moite

Les chats maraudent
Dans la chaleur de la nuit moite
Et comme un éclair
Il me vient l’image de son bras
Entourant ton corps endormi.

Je ne veux plus de cette coulée de boue
Le long de mes veines -
Je veux une rivière limpide
Fraiche
Et pure.

Rien ne sert de m’arracher les yeux,
Mais y a-t-il quelqu’un pour
M’arracher l’esprit ?

samedi 20 août 2011

Les doigts dans la prise

Le noir est trop lourd ce soir,
Il pèse comme ce foutu orage qui tarde à venir –
Il m’éclaire autant qu’une ampoule grillée.
Au diable les papillons
Et les petites fleurs.

Je devrai me contenter
D’une rivière d’eau douce
Et d’une tasse de thé –
Mais comment puis-je résister
A ce feu qui me brûle,
A ce vide devant mes pieds
Qui ne cesse de me foutre le vertige ?

« Je ne serai l’infirmière de personne » dit elle,
Pourtant j’aurai bien besoins de ses bras
Pour mettre en cage
Ce mal qui m’écrase la poitrine.
« Je ne serai l’infirmière de personne » dit-elle,
Pourtant, elle se gave de calmant
Et prie pour que son homme revienne –
Elle aurait besoin de Dieu,
Comme nous autres
Pauvres pêcheurs.

L’amour ne serait-il que le diable
Déguisé en ange ?
Celui qui vous coupe les ailes
Au moment voulu ?
Trop de visages déformés
Sous ses coups –
Il nous faudrait une émeute.

Finalement,
On se rode de rupture en
Rupture,
Jusqu’à ce que notre cœur devienne
Pierre –
Invincible.
Ainsi,
Pas mêmes le cul de la plus belle des femmes,
Pas même ses larmes,
Pas même son visage inhalé,
Pas même son parfum,
Ses culottes,
Les vacances passées avec elle,
Les valises posées dans le hall
Et le bruit de la porte qui claque
Ferons de nous un homme brisé.
Notre cœur sera plus lourd
Que l’addition salée
Qu’elle vous laissera sur la table.
Elles ne soupçonnent pas
La douleur
Que peut ressentir une ordure -
Comme nous ignorons tout de leur âme
Qui sombre
Et de leurs cris sourds
Que l’on étouffe sous nos pieds arrogants
Et cirés de luxure.

Je me tirerais une balle
Pour vos beaux yeux,
Je me prosternerai
Pour vos jolis collants à rayure
Et vos visages plein de sourire.

C’est dans mon regard
Que se lit furtivement mon amour
Pour chacune d’entre vous –

Mais

Celle qui aura mon cœur
N’existe pas encore
Si ce n’est dans mes petits fantasmes empaillés.

Le petit matin n’aura pas mes larmes,
Il n’aura pas mes rêves
Comme il a bouffés ceux de la voisine
Et de tant d’autres.

Alors qu'au quatre coins du monde
On crie famine –
Maladies,
Pauvreté -
Misère ;
Ici,
Beaucoup trop crie
manque d’amour
Et cela suffit
À vouloir
Mettre les doigts dans la prise.

mardi 16 août 2011

Un corps qui s'éveille

Je viens réveiller mon corps
A la fraîcheur d’un nouveau jour,
Le pigeon se pose sur le cerisier,
Les deux chats s’étirent au soleil.

Ma silhouette à moitié nue
Prend vie au chant des oiseaux.
Je respire les premiers rayons du soleil,
Sorti de mon velouté de couverture

La brume du sommeil s’évapore,
Je navigue à vue
Vers des heures solitaires
Qui trépassent le long de mes veines.

Je me refuse au plaisir stérile,
Cherche à diluer
Pour trouver l’essentiel -
Le nectar.

Ce matin,
J’éprouve des remords
A avoir rêvé cette nuit.

lundi 15 août 2011

Les chemins romantiques

Sais-tu que parfois,
Le soleil
Ne se lève pas sur mes jours,
Que le bleu de la nuit
Pose son voile sur mon regard ?

Sur mes chemins monotones,
Chaque ombre féminine
Vient se poser sur mon cœur emmuré,
Des trésors brûlants,
Des pièces d’or.
Je suis amoureux de leur visage,
Je peux caresser leur peau
De mes yeux,
Je peux prendre leurs mains
d'un seul regard -
Je peux les embrasser
Là où les loups ne viennent pas chasser.

Des nuits et des jours,
De la pluie, du beau temps –
J’ai tant attendu.

Seul comme le vent qui souffle,
Fade comme la feuille d’automne,
Voilà comment va mon cœur.

La beauté m'assassine

Le petit garçon a perdu son regard,
Il porte son avenir dans une plume.

Je fusille les gens de mon regard assassin
Et brûle le sourire insolent de toutes ces femmes.
Si elles avaient des ailes,
Elles me regarderaient d’encore plus haut.

Chaque courbe, détails de leur finesse,
Me prend à la gorge –
Je perds mon souffle à la vue d’une jambe,
Le vertige me prend au creux d’une bouche.
La beauté m’assassine.

Le petit garçon monte les escaliers,
Lui peut encore aimer.

samedi 13 août 2011

Sans toi, sans toi

Je ne veux pas finir
Au vide-ordure,
Inondé par mes peurs,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Amnésique,
T’oublier dans la rue,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Seul sur la lune,
Accroché aux souvenirs,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Le regard vide,
A genoux,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Ta robe à mon bras,
Sous la pluie,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Les promesses au bord de la langue,
A cracher sur la nuit,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Lubrique
Devant les femmes en vitrine,
Sans toi,
Sans toi.

Je ne veux pas finir
Sous terre
Sans toi.

Sans toi,
Sans toi,
J’exposerai les planètes
Aux yeux du monde,
Faisant trembler le bleu du ciel –
Offrant un spectacle d’apocalypse.

Mais tout fini,
Tout s’écroule,
Tout se couche –
Tout fini
Sans toi.


Je serais toi

Je serais...

Je serais le fantôme
Glissant le long de tes doigts
Quand tu lui fera l’amour
Et que tu lui caresseras le dos.

Je serais l’ombre
Qui tapissera ta chambre
Lorsque tu feras la grasse matinée
Le dimanche matin.

Je serais le soupir
Que tu pousseras
Lorsque tu regarderas ma photo
Par hasard sur ton téléphone portable.

Je serais l’orgasme
Hurlant au fond de ton bas-ventre
Et remontant vers tes cordes vocales
Comme une coulée de lave en ébullition.

Je serais ton regard
Celui que tu ne pourras détourner de la nuit stagnante,
Le regard des doutes, des pourquoi, des comment –
Celui de l’enfer qui brûle dans ma tête
Avant que le sommeil ne me capture.

Quand tu rattraperas ton bonheur
Et tes rêves,
Peut être serais-je aussi ton sourire -
Ou peut être pas.

mercredi 10 août 2011

Grain de sable

L’été vient poser son voile de nuit
A pas de loup –
Le jardin d’en face attend la rosée
Tandis que les chats rodent une dernière fois.

Sur la terrasse paisible,
Je suis venu me poser.
Là,
Je ne fais rien
Je ne pense à rien –
Je n’attends plus rien,
pas même un coucher de soleil.


Les lampadaires s’allument
dans leur lumière hésitante,
Les tuyaux d’arrosage se taisent,
L’oiseau passe en dessous
De la lune.

Tout est là,
Tout est debout –
Et cela depuis si longtemps.

L’amour
N’est qu’un grain de sable
Dans ce vertueux spectacle.

lundi 8 août 2011

Sous un brin de pluie, le long du cimetière

Egaré dans ce dimanche poussiéreux,
Je longe les murs du cimetière
Pour me protéger de la pluie battante.
Mais rien ne me protège
Contre mes pensées
qui se baladent entre les affres de ton corps
Et le bourdonnement de tes lèvres.
Rien ne résiste à tes yeux,
Ces yeux d’ivoire
S’abaissant à la tristesse
Comme on s’abaisse
Face à un roi.

Nos mots désuets
S’écrivent et se réécrivent
Dans les pages de mon cœur –
Tes mains pleines de tendresse
S’écaillent au fil de mes pas.

Dans le creux de tes bras,
Ces bras de velours,
Les étoiles ont trop brillés -
Elles m’ont éblouie,
Aveuglés.
Où est le chemin du retour ?
Te retrouverais-je dans les grands manteaux de l’hiver
Où bien l’été à t elle déjà sonné le glas ?

Dans ce dimanche aux allures
De nuit sans fin,
Ta silhouette ondulée
Vient hanter mon regard.

Dans les rues désertes,
Il n’y a que moi
Et un petit peu de toi.

vendredi 5 août 2011

Crever le sourire aux lèvres

Allez,
Vient t’aveugler des papillons qui dansent,
Vient déposer ton cadavre nocturne au milieu de la sueur,
Prend tout,
Remplie le vide,
Accélère la cadence,
Consume ton espoir,
Ton sexe,
Ton existence –
Ton cœur.

Allez,
Vient t’arracher la gueule
A plus savoir comment tu t’appelles,
Le reste n’est qu’ennuie,
Fabulation
Et désespoir.

Allez,
Vient crier,
Vient pleurer –
Que la couleur de la vodka
Vienne atrophier tes sentiments,
Que le lendemain soit à des millénaires
Et reste muet jusqu’au bout.
Ne regarde pas les filles,
Prédatrice du temps de passe,
Avec leurs minis jupes,
Leurs collants
Ou leur jeans troués.
Savent elles au moins qu’elles sont belles
Et que tu as envie d’elles ?
Ne regarde pas ces silhouettes aphrodisiaques,
Ces formes aveuglantes –
Même ivre mort,
Ne t’en approche pas,
Certaine de mérite même pas l’enfer.
Ne tente pas de te sentir fort
Face à leur regard –
Tu n’es rien qu’un filtre
Face aux vrais hommes qui ne jure
Que par un coup d’un soir,
Face à ces hommes qu’elles aiment plus que toi,
Face auxquelles tu n’existes pas.
Ne te laisse pas aller aux promesses,
Ce ne sont que des trahisons
Qui coulerons trop tôt
Dans ton cœur incompris.

La nuit n’est pas une excuse
Pour plonger dans leurs beaux sourires
Ou bien jouer à leur jeu –
La nuit n’est pas une excuse
Pour venir trembler dans leur bras venimeux
Qui ne te laisserons que du poison.

Et en dessous du néon de la boîte qui grésille comme un soleil,
Tu te dégouteras face au matin qui se lève,
Face au dimanche qui arrive à tâtons,
Sans personne pour te relever,
Tes intestins crucifiés
sur la nuit qui se taille.

Pas de fille ce soir,
Pas de cœur qui bat,
Que du néant qui revient dans un spasme d’éther
Et un poème plein de colère
qui naît dans les méandres de ton âme.

De toute façon tu as déjà assez mordu la poussière
Face à une paire de sein –
Face à cette tombe grande ouverte
Dans laquelle tu es tombé
Sans te faire prier.


ET L’AMOUR TA TUERA UN JOUR OU L’AUTRE
ELLE VIENDRA PILLONER TA GUEULE INNOCENTE
ET TON COEUR AMORPHE.

MAIS BORDEL, TU CREVERA AVEC LE SOURIRE AUX LEVRES.

mercredi 3 août 2011

Regarde (mais as tu encore des yeux ?)

Regarde,
Tu as jeté mon cœur en pâture,
Là au milieu des corbeaux affamés
De la nuit sanguinaire.

Regarde,
J’aurai préféré de toi
les cieux,
Ton parfum d’étoile
Et ta robe taillée dans la voûte céleste.
On aurait poursuivi l’aurore,
Porté par le voile de ta jupe fleurie
Et mes larmes qui dégoulinent
Le long du ciel noir.

Regarde,
Ta silhouette évanescente
Est sculptée par le soleil
Et le sable qui brille -
Le soupir des vagues
Ne m’inspire plus que des mots d’amour
Qui jadis ont porté mes jours endormis.

Regarde, regarde…
Mais as-tu encore des yeux
Pour voir que quelqu’un me manque ?

And now

And now,
you know how death
can be painful.

And now,
you know how love
can break your heart.

It might be a night full of stars -
Nothing will change
for us.

A l'horizon du prochain regard

Les vagues indifférentes
Viennent caresser mes jambes,
Devant l’horizon
Je me prête à rêver du bonheur.

L’écume des vies
Arrive jusqu’à la terre ferme,
Avant de s’évanouir
Là où personne ne regarde –

Sans le moindre soupir,
Les étoiles,
Cristaux de mes larmes,
Déposé durant tant de nuit,
Durant tant d’amour -
Reflètent ce que je ne suis pas.

Une lumière s’échoue le long des cimes,
Les cris de la jeunesse impatiente
Et ivre d’ennui
Traverse mes pensées solitaires.

Je n’ais plus qu’à attendre le feu d’artifice
Pour déposer mon regard
Sur celle que je n’aimerai jamais.

Les larmes

La feuille morte
A le sourire d’un vieil homme,
Des cordes de guitare s’enroulent autour de la branche
Et forme un nid.

Au fond des bois,
Les cloches raisonnent.

Sagement au coin du feu,
J’attends ton retour -
Celui de mon rêve.

Ne prononce aucun mot,
Si ce n’est celui du silence –
Je me perds dans la nature
Maintenant que je ne porte plus l’espoir
Dans tes yeux.

Les nuages deviennent noirs
Et la vanille qui glissait sur ta peau
S’est évaporé à jamais.

Les larmes,
Voilà tout ce qui me reste.

L'offrande

Allongé sur le lit des interrogations,
Je me berce des effluves des promesses passées.
Tu ne me garantie pas l’avenir,
Encore moins l’amour
Mais peu m’importe.

De l’amitié,
Du sexe,
Du réconfort,
De la tendresse,
De la douceur,
De la bestialité –
C’est mon cœur que tu fais battre.

Abandonne-moi dès que tu veux
Mais offre-moi tes reflets.

De l’or ou du charbon,
Des larmes ou des rires,
Un instant
Ou l’éternité,
Un seul regain d’âme -
Qu’importe si je suis avec toi.

dimanche 31 juillet 2011

Sortir d'un cercueil d'amour en titubant

Un canapé comme seul refuge,
La culotte grise que tu as oubliée
Me laisse un goût amer sur la bouche.
Recroquevillé comme un nouveau-né,
J’inonde les draps de la discorde
De mes larmes secrètes
Et immortelles.

Devant ton absence qui frémit
Sur le feu sans âme,
J’imagine mon cœur frire sur le gril,
Glissant sur notre passion
Qui a fuie depuis bien longtemps.

Je traîne mon dimanche
Dans mes vieux chaussons,
Immergeant ici et là les cadavres de notre histoire
Echoué au large
De l’illusion que l’amour dure toujours.

Je dois être masochiste
Car cette nostalgie me fait douloureusement
Mal.
Je me flagelle avec tes sourires estivaux,
Me scarifie avec tes mots d’amour –
Je m’achève avec la vision de nos corps
Enlacés dans l’ivresse éphémère
Que l’on voudrait éternel.
Plus rien ne palie le vide que tu as laissé,
Je n’ais devant moi que l’horrible vision de la solitude.
Comment remplir mes jours
Si ce n’est avec les larmes,
Les cris
Et le sang ?

Hier soir,
La chambre était l’hôtel de notre passion.
Ce matin,
Mon lit est devenu le tombeau de notre amour.

On peut être un salaud et savoir porter des fleurs

Il n’y a pas d’avant toi
Ais-je pensé dans la nuit,
Tu es mon année zéro,
Le point de départ d’un certain nombre de chose,
Ma solitude par exemple.

Avant toi,
C’est comme si il n’y avait rien,
Pas de bonheur,
Pas de peine –
Rien qu’un vide,
Du vide sans gout.
Tu as fait battre ce cœur qui n’attendait que ça,
Tu m’as appris la vie,
La folie,
Le sexe,
L’oublie de soi,
Les larmes.

Tu étais si sombre,
Comment ais-je tenu la lumière
Si longtemps allumée ?
Et maintenant je t’érige comme une sainte
Sur l’hôtel de l’amour,
Alors que tu m’as trahie dans tes sanglots en plastique.
Tandis que je restais pendu à ta jolie frimousse
Ta confusion te submergeait –
Elle t’a aveuglé,
Torturé,
Tu as vomi,
Pleuré, crié,
Eu envie de te suicider –
Tandis que je gardais ma ligne de conduite,
Lui tentais de te séduire,
Ecrivait sa souffrance.
J’aurai préféré qu’il crève.
Mais tu sais,
On peut être un beau salaud
Et savoir porter des fleurs.

Penser à toi

Penser à toi
Est une rupture dans l’univers,
Une goutte de diamant
A travers la frénésie qui nous pourchasse.

Penser à toi
C’est avoir un amant,
On sait que cela est une mauvaise chose
Mais on ne peut y résister.

Penser à toi
N’a pas d’autre issu que les larmes
Ou les cris
Ou la mort.

Penser à toi
En écho au visage d’une femme,
Cette inconnue croisée au hasard
Et qui nous massacre le cœur
De ses yeux ignorants.

Pensé à toi
Est insoutenable de légèreté,
C’est un nuage d’oublie,
Une nuit en plein jour -
Penser à toi,
Dans les vapeurs que tu as laissés dans la chambre,
Dans l’ancre des cahiers que tu as imprégnés,
Dans mon oreiller suintant de tristesse.

Penser à toi,
Plus jamais.

jeudi 7 juillet 2011

La beauté pardonne tout

Accoudé à une table de fast-food,
La nuit déroule son triste goût –
Mon reflet est de plus en plus flou,
L’amour me manque de plus en plus.
Pendu à des millions de baiser,
Je tends la main pour retrouver la surface,
Suffoquant à la vue des reflets du soleil
Qui pourraient réchauffer mon cœur alanguie.
J’arpente le vide de ma vie
En me disant que rien ne va plus.

Accoudé à une table de fast-food,
Je fredonne cette chanson d’amour
Qui me soulève les larmes.
La nuit ne se décide pas à m’emporter.
Elle me regarde avec ses yeux attendris,
Un petit sourire en coin.
Je suis cadenassé à l’envie d’un amour,
Menant à la baguette mes chères angoisses
Qui bourdonnent tel un orchestre symphonique.

Je patauge dans le blanc de ma crème glacée,
Les filles sont belles -
La beauté pardonne tout.
Pas la mélancolie.

Te savoir là

Te savoir dans la ville,
Tes cheveux qui brillent sous le ciel gris,
Tu hantes le visage des inconnus.

Imaginer ton regard
Se dérober sous mes yeux,
Dessiner ta silhouette
Au creux des devantures d’hôtel.

Ton rire raisonne comme un supplice,
Je crève devant les photos de mariage
Je jette l’amertume à la nuit noire
Et je me laisse allez aux rêves volubiles.

Mon rire illusoire n’arrive plus à vous distraire,
Je trompe l’ennuie par l’ennuie,
Je m’habille des feuilles d’automne
Sans laisser de trace
Je glisse.

Te savoir là,
Dans le monde,
Avec le monde –
Il arrive à mon cœur
De battre encore pour toi.

lundi 16 mai 2011

Les vieux soirs

Le regard parcourus par les nuages,
Mes pensées s’évadent au soleil -
Elles glissent comme un millier d’araignées,
Toutes plus noires les unes
Que les autres.

Je laisse le temps filer
Comme un voleur qui se fait la malle,
Et devant le parterre de rose
Je prie pour que les pétales
S’envolent avec mon âme.

Il me faudra vieillir,
Faire l’épreuve du deuil -
Dans des amours agonisantes
Je verserai des larmes
Abreuvé par ce cœur trop vierge.

Le soir dépose sa traîné de poudre
Et ses mille couleurs se marient
Pour figer un instant le monde
Et nos vies qui s’envolent.
Le long de la rivière endormie,
La lune vient se déposer sur tes yeux
Et je conte la vie
Comme on raconte un mensonge.
Je lance un « non »
A la nuit qui arrive trop vite,
Tandis que nos mains se frôlent
Pour ne jamais s’enlacer.

La nostalgie vient déposer son goût amer
Sur le bout de ta langue
Les rues se tissent de nos souvenirs
Pour laisser place à l’éternel,
Ce parfum que l’on revêt les vieux soirs de pluie.
La jeunesse,
La beauté,
Le bonheur
Cela ne dure que le temps de l’enfance.
Ensuite, le sable vient paver notre existence
Et il faut serrer les poings pour traverser le désert.
Les vieux visages nous réconfortent,
Viennent nous dire que nous avons vécus un peu
Et que notre cœur qui bat
Ne vaut
Ni plus
Ni moins
Qu’un autre cœur qui bat.
Le présent est trop âpre
Pour ne pas laisser aux temps anciens
La paix du passé.

dimanche 15 mai 2011

Nos rêves seront pour demain

Affronter ton visage
Pour que mon cœur s’arrête,
Y tracer les contours
D’un noir galant.

Murer dans les remparts de l’indifférence,
Nos photos sont les calques
D’une vie que je n’ai pas connue.

Mon regard se perd dans les reflets,
Des nuages, pas grand-chose,
Le poète les souffle de son stylo
Et le soir s’éternise.

Je dépouille les mots,
Histoire de trouver l’antidote -
Mais peut être que derrière le poison,
Il n’y a rien d’autre -
Juste le vide
De nos vies qui respirent.

Le désir est chronophage,
Il nous anime puis finalement nous oubli.
Traverserons-nous alors les nuages
Ou bien les racines des arbres endormis ?
Nous ne désirons jamais assez,
Et nos rêves sont toujours pour demain.

En été, je t’aime,
En automne je sombre.
Puis la mort arrive –
Seules les feuilles des arbres
Ressuscitent quand vient le printemps.

Les nuits impossibles

J’enfile cette nouvelle nuit
Sans conviction
Et avec ennui.

Sa parure sombre
Vient tapisser mes épaules
Alourdies par le néant
Qu’offre une vie solitaire.

Devant le miroir,
Je coiffe mes cheveux,
Rase le peu de barbe
Et j’arrange mon col de chemise
Avant de me demander d’un air las
« Mais à quoi ça sert tout ça ? ».
Finalement,
Je ne fais que coiffer mon espoir,
Raser mes fantasmes
Et arranger mes rêves.

Si une femme tombe amoureux,
Autant qu’elle me voit sous mon plus mauvais jour
Dès la première nuit.
Je ne rayonne pas vraiment,
Mais quand même -
Qu’elle sache à quoi elle s’expose.

Condamné au crépuscule

La musique donne à ce soir banal
Une allure tragique.
Attablé en compagnie de ma fidèle tristesse,
L’envie me prend de me rendre ivre,
Pour mieux dompter la nuit.
Chaque gorgé de vin rouge
Me réchauffe le cœur
Et rend les visages de la cuisine
Plus souriant.

La lumière du soleil couchant
Vient poser une de ses tâches
Dans le creux de ma main.
Il n’y a rien de plus émouvant que le crépuscule
Qui vient m’habiller de son voile
Pour me réconforter le soir venu.
Un seul souffle de toi
Pourrait me redonner la paix
Dans ce soir meurtri.
Un seul murmure
Me rendrait mes rêves,
Evanouis dans l’ombre de ton absence.

Je viens saluer la fraîcheur du soir
Et sentir la brise du printemps.
Pouvoir jouir de cette douceur enivrante
Me fait dire
que je ne suis pas encore complètement damné.

J’ai encore un cœur qui bat
Nom de Dieu.

dimanche 8 mai 2011

Au fond des bars

Au fond des bars

Les affaires s’entassent sur le rebord d’une chaise,
Robe rouge,
Pantalons,
Paquets de cigarette écrasés,
Ticket de caisse.
Autant de nuit à vouloir décrocher la lune,
A décocher une flèche vers un inconnu,
A se plonger dans ses yeux,
Pour quelques mots,
Pour un baiser.

On existe,
Le cœur pendu au bout des doigts.
On parle d’amour au fond des bars,
Là où la mousse de la bière
Vient mariner avec notre solitude.

Et on a peur,
Et on se manque,
On s’aime
Puis on se quitte,
C’est compliqué
Mais on y revient toujours -
On ne peut pas vivre sans.

Fast food mélancolie

Accoudé à une table de fast-food,
La nuit déroule son triste goût –
Mon reflet est de plus en plus flou,
L’amour me manque de plus en plus.
Pendu à des millions de baiser,
Je tends la main pour retrouver la surface,
Suffoquant à la vue des reflets du soleil
Qui pourraient réchauffer mon cœur alanguie.
J’arpente le vide de ma vie
En me disant que rien ne va plus.

Accoudé à une table de fast-food,
Je fredonne cette chanson d’amour
Qui me soulève les larmes.

La nuit ne se décide pas à m’emporter,
Elle me regarde avec ses yeux attendris,
Un petit sourire en coin.
Je suis cadenassé à l’envie d’un amour,
Menant à la baguette mes chères angoisses
Qui bourdonnent tel un orchestre symphonique.

Je patauge dans le blanc de ma crème glacée,
Les filles sont belles -

La beauté pardonne tout
même la mélancolie.

Illusions au pied de la nuit

Dans la nuit qui s’égare,
La cigarette se consume
A l’allure où ma lucidité
Se noie dans le liquide vert
Du Pepermint.

Je pose ma tête et son lot de petits désespoirs
Sur ton épaule en forme de radeau de fortune.
Tu connais le refrain par cœur,
Le manque d’amour,
La vie qui part,
L’âme en berne -
Mais tu l’écoutes comme si c’était la première fois.
Le cristal du verre que j’effleure de ma bouche
Viendrait bien se refléter sur tes lèvres.
Mais ce soir, les étoiles et la lune
Sont de pacotilles.
Même ma mélancolie sonne faux.

Alors,
Tu me répète que tout ira bien.
Et moi je prie
Pour que jamais ne vienne demain…

dimanche 24 avril 2011

Traîner dans les yeux d'une femme

Je me suis encore trop traîné dans les yeux
De cette jeune femme de passage,
J’ai navigué entre sourire et tristesse,
Prenant sa voix pour de l’or.

J’ai encore battu la nuit aux cartes,
J’ai abattu tous mes cœurs
Et mes pics bien noirs,
Laissant les trèfles
Et les carreaux de côté.

J’ai encore trop vagabondé
Le long de ses courbes insolentes -
L’espoir sur le dos,
La naïveté derrière mes pas.

J’ai me suis noyé dans les reflets de la lune,
Ne sachant que faire
De ce corps qui tremble,
Bourdonnant d’amour.

Je ne peux rien faire de son rire,
Qui s’allonge en écho
Dans les plis de la couverture.
Je ne peux rien faire de ses jambes interminables
Qui s’évadent derrière sa jupe
Et ses collants bleus marine.
Je ne peux rien faire de ses lèvres
Qui viennent flirter avec l’indécence,
Et que tant d’autre ont embrassés.

Je ne peux rien faire d’autre
Que de ma languir de sa silhouette,
et d'agoniser sur le lit
de ma jeunesse qui s'échappe.

jeudi 14 avril 2011

La grisaille

Au feu ! Crie ma gorge fatiguée,
Chaque déglutition est un coup de couteau,
Une épine invisible.

Tous les matins se ressemblent,
S’enfile comme des perles transparentes,
Insipides et sans goût,
Chaque jour est un collier trop porté.

Je marche au côté de cette jeune femme
Qui ne remarque rien –
Il n’y a que les songes délicats
Qui porte encore mon cœur
Et met un peu de rose dans le gris du ciel.

Les gouttes de pluie se posent sur le verre de mes lunettes,
Tant mieux,
Ça m’empêche de voir la misère du monde.

Et je monte dans le tramway,
Et je longe la rue en travaux,
Et je monte les escaliers,
Et je ronge ma mélancolie jusqu’au bout.

« Je sais pas » je dis,
Personne ne sait, me dit mon père,
Faut avancer, c’est tout.
Moi tous les matins,
J’ai juste l’impression de reculer.

L'amour aura ma peau

L’amour me tuera

Dans le creux laissé par les passagers,
J’ai aperçu son visage,
Ses cheveux noirs attachés,
Son casque sur les oreilles.

Elle embaume mon cœur assassiné
par le matin, qui pend au ciel sauvage.

J’attends la porte où elle va entrer,
Je prends la même.
Je serais capable de la suivre
Tant je souhaite percer le secret de son regard.

Où va-t-elle,
Que fait-elle ?

Le long du voyage amnésique,
Le soleil vient se poser
Sur mes paupières engourdis.
Cette silhouette, est-ce un rêve ?

Je ne la reverrais pas ce soir.
Je ne sais pas qui elle est.

Une chose est sur,
L’amour aura ma peau.

dimanche 10 avril 2011

L'écume d'une nuit

J’ignore pourquoi je suis né,
Si ce n’est pour écrire des poèmes morbides.
« Born to be alive », hurle la sono.
Mouais.
Je me sens plutôt mort au fond,
D’ailleurs, une amie n’arrête pas de me répéter
« fait le mort ».
Alors je plonge mon cou dans le vide
Et ça la fait rire.

Je me sers sur le buffet.
J’hésite devant la bouteille de whisky,
Puis je renonce.
Pas envie d’être malade.
Je ne suis pourtant pas assez ivre.
Je n’arrive pas à m’oublier
Si ce n’est en ricanant devant des femmes à deux têtes,
Des clips absurdes
Et un copain complètement défoncé.

Envie de pisser.
Je m’évade.
Dans le coin du mur,
Ivre de ma solitude
Et de mon ennuie.
Je titube.
Je lève la tête.
Je regarde les étoiles,
Je me mets à chanter
“I wish i could be a bird,
To catch the stars,
I wish I could be a butterfly,
To catch the moon.
I wish I could be a man,
To catch a girl”.
Je trouve ça chouette.

A la vue du chemin assombri,
J’hésite à retourner là où les gens s’ennuient à plusieurs,
Là où la jeunesse est en train de vieillir,
Là où la musique sert uniquement
A nous démembrer -
Là où les doutes,
Les angoisses
Et le manque d’amour
Coulent dans les bouteilles de bières
Et des verres de vodka-orange.

Mais j’ai mis les mains dans les poches de ma veste de velours noir,
Pris l’air d’un adulte responsable et épanoui
Et que je suis retourné dans l’écume de la nuit,
Là où ma mélancolie ne trouve pas sa place.

Des membres souvenirs

Ses cheveux,
Ses yeux,
Ses seins,
Ses jambes.
Je maudis la beauté de son corps.
Aussi tendres soient ses lèvres,
Aussi douce soit sa peau,
Mes doigts et ma bouche sont brûlés
Par les souvenirs.

Ses courbes sont désormais horizon lointaine,
Ses yeux sont des perles noyés dans l’océan.
Les songes se font plus diffus,
Comme des ruines après une tempête,
Comme des cadavres rependus
Sur le champ de bataille de ma solitude.

J’ai inventé un double de cette femme –
Un être magnifique, érotique,
Sombre -
Comme un démon qui hante mes nuits
Comme une sirène qui m’entraîne dans les abysses.

Désormais,
Je regarde le soleil fixement
Pour me rendre aveugle.

Malgré tout,
Si je peux m’ôter la vue,
Je ne peux brûler mon âme.
Ainsi,
Aux heures mélancoliques,
Je vois toujours
Ses cheveux,
Ses yeux,
Ses seins -
Ses jambes.