lundi 25 janvier 2016

D'un nuage à l'autre, il naîtra un nouveau soleil

Le soir tombe sur le fleuve
et il se marbre de milles couleurs
comme un miroir du ciel -
milles couleuvres teintées
de jaune, de bleu et de pourpre
nagent dans les remous paisibles
de l'eau sombre.

Il y a une beauté
qui envahit mes yeux
et ce spectacle fait rebondir en moi
des courants contraires -
la tristesse entre en crue
et ce sont des larmes
qui coulent sur mes joues.

La lune est celle des loups-garous
énorme cercle orangé
plein de mystère -
elle appelle mon cœur
qui raisonne avec le tient
qui est assis à côté de moi dans l'habitacle
et tous les deux on va s'envoler
comme on s'était dit
d'un nuage à l'autre
vers le grand blanc
en laissant nos chrysalides
dans nos nids.

Il y a ces deux îles
de verdure et de montagne
entourées de mer
dans le lointain qui chante et
l'inconnu qui murmure
ce fil de bleu et de blanc
qui vapote au loin,
de ce pays
qui nous appelle
depuis un mois.

Nous sommes partis de la maison
il y a quelques instants,
après un long repas en famille.
Aujourd'hui je m'en vais
avec toujours les mêmes questions.
Longtemps, j'ai douté de l'amour de mon père.
Pourtant c'est lui qui nous a dit au revoir
en équilibre sur le trottoir
jusqu'à ce que la voiture sorte
de l'impasse.
Il nous a regardé partir pour de bon
en agitant la main au dessus de sa tête et
en prenant le virage à gauche
j'ai vu rapidement sa silhouette
passer dans le rétroviseur :
je crois
qu'il pleurait -

si je t'aime était aussi facile à dire,
ça se saurait.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire