mardi 27 décembre 2011

Les heures mélancoliques

J’ai l’âme triste
Et la mélancolie des heures
Devant les perles de pluie
Qui se déposent sur la fenêtre.

Les jeunes filles
S’en vont la fleur au fusil,
Leur vie légère les attend
Au chaud.

Je passe devant des souvenirs aigres
Qui se sont adoucis,
Je pense à elle
Et je lui dis
Mais la nostalgie ne semble pas lui donner
Autant de fil à retordre.

J’ai la peur au fond du cœur
Pour l’éternité,
En attendant je glisse sur son corps
Et me gave de cette passion mélancolique.

J’ai le bleu à l’âme,
Aussi bleu que les rideaux de son lit
Et bientôt noir comme la nuit.

lundi 26 décembre 2011

Coup porté

Un poème, c’est comme un combat de boxe,
On esquive,
On soigne sa garde,
Puis on balance deux ou trois crochets
Et un bon uppercut
Avant de laisser son vis-à-vis KO.

Un grand nom de Dieu

J’ai rencontré Charles Bukowski
Dans un de mes rêves.
Il était assis sur un nuage,
Ou bien un songe,
Entouré par le vide qu’offre un rêve.

Il portait une chemise blanche,
Il avait toujours son gros pif
Et sa barbe poivre-sel.
Il portait une chemise blanche entrouverte
Et fumait une cigarette.
Il semblait paisible,
Presque indifférent
Et je le contemplais
Tout en foutant mon âme à poile.
On aurait dit un ange.

Alors je lui ais demandé –
Parce qu’il m’était indispensable de lui demander quelque chose –
« Est-ce que tout vos poèmes ont un sens ? »
Alors il a à peine tourné la tête vers moi
Et m’a répondu :
« Chaque poème est un don de Dieu,
A toi de leur donner du sens ».
Il aurait pu m’envoyer chier,
Pire, me cogner -
Mais il m’a donné une réponse de poète,
De celle qui ne donne pas la réponse.

Puis il s’est évaporé
Avant que je puisse lui poser une autre question.

Alors je me suis réveillé en me disant que les génies
N’existent pas vraiment
Car c’est Dieu qui semble écrire
A leur place.

vendredi 23 décembre 2011

J'ai comme envie de cracher du noir sur ma vie en or

J’ai comme envie de parler à Dieu ce soir,
Comme envie de boire une bière avec lui,
Discuter de Bukowski
Ou de Fante,
Ces maudits qui semblent déjà avoir tout écrit
Mais qui me font sentir moins seuls
Et qui ont allumé ma flamme.

J’ai comme envie de porter à nouveau le fardeau de l’amour,
Pour mieux le lâcher au bord de la route,
La laisse disparaître à l’horizon,
Le sourire aux lèvres,
Les larmes au bord des yeux,
Puis faire demi-tour pour le récupérer
Et morfler à nouveau.

J’ai comme envie de retrouver le corps huilé au lait d’ânesse
de cette beauté violente,
Et de vivre contre la raison,
Comme dans un film amoral,
Un fantasme aride.
J’ai comme envie d’aller bouffer
Son sexe ruisselant comme une pluie acide,
Ses seins et ses cheveux qui brûlent,
Sa tendresse inavouée –
Elle porte sur la main un serpent enroulé,
Comme si elle attendait que la vie la morde
Pour exister pour de bon.

J'ai comme envie d'aller faire éclater l'orage
derrière les rideaux bleus nuit
de son lit baldaquin,
aller percer ses yeux dont j'ai oublié la couleur,
mordre la poussière dans les doutes
et la douceur.

J’ai comme envie d’un de ses baisers,
Pour sentir le froid de son clou sur la langue,
Pour me tirer une balle dans le cœur,
Pour prendre un shoot d’arsenic,
Pour que le patchouli me monte à la tête,
Pour damné encore un peu plus mon âme -
Pour qu’elle me manque un peu.

A tous ceux qui ont oublié le langage du cœur
Et de l’âme,
Qui trouve cela vulgaire,
J’ai comme envie de vous dire merde.
Mais je suis égaré là,
Comme un diable apathique
Jetant son dévolu sur des regards qui ne veulent pas de lui,
Attendant que le peuple crie à l’hérésie
Et à la pendaison,
attendant qu'un ange lui propose le paradis.

Je ne peux rester indifférent face au manque d’amour,
Face à la solitude,
A l’ivresse,
Au sexe,
Aux yeux verts,
Aux minis-short,
Aux bas-résilles,
Aux porte-jarretelles,
Aux décolletés,
A vos sourires qui ne me sont pas adressés -
Toute cette beauté, c’est l’horreur.
Et on ne peut pas rester indifférent à l’horreur.

jeudi 15 décembre 2011

L'évaporation

Ô ciel rouge de nuit,
Suis-je vivant
Ou bien suis-je mort ?

Ma tête entre quatre murs
Je la fais crier -
Mes cellules se muent
A chaque seconde
Vont-elles un jour me trahir ?

Je ne fais que remplir le temps
Pour ne pas voir l’existence couler
Sous mes yeux frêles,
Je ne fais que courir
Pour rattraper ce qui m’échappe à chaque fois
Sous mes pieds fragiles.

Je ne te ferais pas de faveur,
A moins que tu puisses me tirer
Des catacombes.

Il est minuit
Dans la plus petite ville du monde
Et j’ai peur de mourir.

mercredi 14 décembre 2011

Un homme (presque) parfait

Il dit toujours :
« Moi je travaille dur,
Ça m’évite de devenir alcoolique,
Et de penser aux nanas.
Moi j’ai donné à l’église,
Aux syndicats,
J’ai toujours payé mes impôts.
Mon seul but,
C’est de rester sein d’esprit. »

Mais c’est à force de se dire tout ça
Qu’il va finir par devenir fou.

Sans issu

Tous les matins,
je passe à côté
de la porte des enfers.

Un pied dedans,
un pied nulle part.

J'attend juste d'y avoir les deux
pour de bon.

dimanche 11 décembre 2011

Le bonheur, c'est de ne plus y penser

Le bonheur,
C’est les courbes de ton corps qui se dissipent
Dans les vapeurs du temps qui passe.

Le bonheur,
C’est devoir baisser les yeux
Face à tant de beauté.

Le bonheur,
c'est le son de vos voix qui n'a pas changé
après tant d'absence.

Le bonheur,
C’est quand la lune
Est un peu plus belle que les autres soirs.

La première étoile qui brille
C’est le bonheur,
La lumière du phare au loin
C’est le bonheur,
Les guirlandes de noël qui descendent dans les arbres
Un soir de décembre encore doux
C’est le bonheur,
Une balançoire ivre à 22 ans
C’est le bonheur,
Un morceau de mer qui s’immisce entre deux rochers,
C’est le bonheur.

Le bonheur,
C’est vos sourires face à l’horizon maritime
Et aux derniers nuages du jour.

Le bonheur,
C’est vos âmes alanguies sur les chemins réconfortant
Du port.

Le bonheur,
C’est ne plus avoir à me demander si je suis heureux.

jeudi 8 décembre 2011

L'amour est une marche avec le Diable tant que Dieu n'a pas crié miséricorde

Je n’en finis pas de penser à elle,
C’est un rêve permanent
Qui se mêle à mes jours paisibles.
Là dans mon cœur
Gît un amour mélancolique,
Une passion à bout de souffle,
un chagrin qui souffre,
Un espoir érotique –
Comme des serpents dans la gorge,
Comme une nuit noire au fond du ventre.

Je ne saisis plus les regards,
Je consume les sourires,
Je perd la chaleur de ses yeux.
Je ne possède
Et ne posséderai plus personne,
Pas même mon âme.

Ma mélancolie n’a aucun sens
Alors à défaut de la comprendre,
Tentez de la pardonner.
Je voudrai juste un peu de bonheur
simple.
Mais j’attends toujours Dieu
et sa foutue miséricorde.

Je suis une imposture,
Un illusionniste,
Une ombre.
Mais sachez que j’ai été un homme
Avant d’être un fantôme.

Tout semble m’échapper,
Je m’égare,
Je me trompe,
Je m’éloigne du droit chemin –
De moi ou du monde,
Je ne sais pas qui fut le premier
A devenir fou.

Une longue route,
Un sable brûlant,
Un soleil au zénith –
Le bout est encore loin.
Mais avec elle à mes côtés,
avec ses baisers,
ses murmures
et ses caresses,
- Si elle ne m’arrache pas le cœur avec les dents -
Alors j’ai de quoi survivre
à une nouvelle nuit.

samedi 3 décembre 2011

Avant de mourir, le bonheur

L’aurore impatiente
Glisse sur ta jupe fleurie
Dont je ne me souviens plus
Les couleurs
Tu trompes
Mon regard
De tes lèvres folles –
J’ai toujours la gorge serrée.

Nous trompons la nuit
De nos baisers silencieux,
Nous découpons les reflets de la lune
De nos caresses obscures.
L’amour est toujours jolie
Lorsqu’on ne la voit pas
Et que nous sommes légèrement ivres.

Il me faut toute la douceur de tes reins
Et de tes jambes
Pour me rappeler que je suis encore un homme –
Et non un corps sans âme
Prisonnier du spectre romantique.

Il me faut toute la rosée de ton ventre
Et de ta langue
Pour me rappeler que je peux encore brûler un peu
Dans cette coulée de nuage trop blanche.

Il est facile de mentir sous les couvertures
Et de faire des promesses d’un revers de la main –
Mon cœur ne bat plus
Pour qui que se soit.

Ce soir,
Ma jeunesse
Est venu me saluer
Avant de devenir trop lucide –

Son odeur est revenue me hanter un quart de seconde
De je ne sais quelles profondeurs -
J’ai aperçu le paradis
Avant de mourir
Et de devoir aimer
A nouveau.

Revoir ton corps

Je veux revoir ton corps
Couvert d’un simple débardeur blanc,
Une bien frêle protection
Sur ta peau à fleur.

Je veux revoir ton corps
Qui tremble doucement,
Brûlant de mes baisers
Et de mes caresses.

Je veux revoir ton corps
Traversé par les éclairs
Et la chaleur d’un désert.

Offre-moi à nouveau
La vision si douce
De ta culotte qui parcours tes jambes
Pour venir découvrir ton sexe.

Offre-moi tes bras,
Où le creux de ton épaule
Pour retrouver un peu de légèreté.
Je pourrai faire semblant d’être amoureux
Si cela t’amuses.

Un câlin,
Voilà tout ce dont j’ai besoins
Pour soigner ma folie.