jeudi 3 novembre 2011

Un très gros rien du tout

Tandis que la soirée
S’étire sans fin –
Je suis un paquet de viande
Sans âme
Sans intérêt quelconque
Et prisonnier de la l’obscurité.

Dans un canapé,
Je zappe,
Zappe
Zappe,
Zappe –
Et rien ne se passe
MAIS ALORS VRAIMENT RIEN DU TOUT -
(à part l’ennui,
La mort
La solitude
L’espoir
L’envie d’être un autre
Et l’attente de la prochaine beuverie.)

Je descends boire
Une bouteille de vin,
Manger quelques olives
Et quelques crackers à la tomate.
Le bout de la table
Est une piste de décollage
Vers une soirée
Minable –
Comme tant d’autre.

Les « belles » femmes
dans le magazine
Ne me font pas bander,
Et pour rien au monde je n’irai me faire chier
Dans cet hôtel de luxe –
Car il n’y a que la folie
A l’ombre des paillettes.

Je remonte les escaliers,
Chaque marche est une touche de piano
Formant un accord mineur.
« Tu vaux mieux que ça » me dit mon père –
Personne ne vaut mieux que lui-même.

Puis je me couche sous les draps ensoleillés,
Surprenant Charles Bukowski
qui se branle sur ma table de chevet.
Au fil des pages,
Je te retrouve.
Ce que je lis ne te plairait surement pas
Et ça me fait bien rire.
Tu ne voulais pas que j’écrive comme
Ce vieux fou,
Mais aujourd’hui je ne me gêne pas –
Il n’y a que ça pour redorer mon triste blason.

Je n’ai rien ce soir,
Rien à faire,
Rien à être -
Pas même l’envie d’une branlette –
Mais je me branle quand même
Dans les méandres poisseux du désir sans fin.

Bon dieu,
Quand est ce que tu me libéreras de ton poison ?
Et puis merde,
Hante mes soirées tant que tu voudras,
Tu as fais de mon lit
Un radeau voguant sur les larmes –
Ton œuvre la plus triste.

J’espère qu’il te fait jouir,
Qu’il t’offre de beaux bijoux,
Et que vous jouez bien sagement aux amoureux
Sur les bancs publics.

Je n’ai plus que la colère
Comme excuse –
Tu vois bien que je suis nul sur toute la ligne.

Parce que je rêve encore
Et encore
de ta petite chatte frissonnante,
Comme une fleur qui rigole.
J’erre dans les souvenirs
Bien malgré moi
Et mes matins sont des reliques sans saveur.
Tu sembles bien te foutre
de mes petites ténèbres
Et de l’amertume qui me gratte le palais.
Ma solitude est une vapeur de toi,
Un fantôme que je tiens par la main.
Un souffle douloureux
Qui me fait tituber à chaque fois.

Désormais,
Je vais saboter chacun de mes sentiments
Pour qu’il vous explose à la gueule
En temps voulu.
Mais dans l’immédiat,
Après la nuit,
Une journée sans goût m’attend –
Je n’ai plus qu’à ma traîner jusqu’à la paresse,
Jusqu’au week-end sans heurt,
Car il n’y a rien,
A part les coups de pute
Et l’amour qui ne dure pas,
comme le bonheur,
Et
comme
tout
le
reste,
il n’y a rien,
rien,
rien…
(bis repetita)

J’ai écris des poèmes pour toi
Et je me suis bien fais avoir –
Espèce de naïf de mes deux.

Ces mots n’y feront rien
mais je t’en supplie ma bien aimée :
Crève
en silence.
De mon côté,
Je n’ai pas vraiment le choix.
Ma vie n’a jamais fais
Aucun bruit.

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