mardi 29 novembre 2011

Comme une odeur de brûlé sur les doigts

Le soir arrive à petits pas,
Sans prévenir.

Sur le chemin de la gare,
Les doutes me rongent,
Comme un virus qui gagne du terrain.

L’amour est-il encore loin ?

Devant l'angoisse qui guette,
Je poserai bien ma tête sur les rails
Pour tout exposer au grand jour.
Mais l’idée me parait risible,
il n’y a pas de soleil aujourd’hui.
Non,
Je vais attendre
de voir encore un peu
Ce que le monde peut m’offrir.
Je vais attendre le prochain bouquet de rose,
Le prochain battement de cœur,
Le prochain souffle,
Tant que mes yeux ne sont pas encore
Tout à fait vitreux.

Sous les reflets des cuivres
Et des beats électro
Je me laisse envahir de son odeur,
De sa tendresse,
Et la solitude me donne soudainement
Une violente nausée –
Cela semble faire bien trop longtemps
que je porte mes jours seul
Et je commence à perdre la boule.
Le cœur ne brûle pas bien
Sans un autre cœur dans la cheminé.

La légèreté qui m’habite
quand je viens de la voir
Est aujourd’hui un nuage sombre
Au dessus de ma tête.

Il y a dix minutes,
j'avais ma langue
accrochée à la sienne,
son âme entre les doigts
et ses cuisses entrelacées
dans mes draps.

Puis le temps a repris son droit
Et je l’ai abandonné sur le parking
Après trois longs baisers.
Je me suis senti comme une merde froide
Avec une âme damnée.
On n'abandonne pas une belle femme
avec le regard d'un mort.

Le soir est tombé,
Sans prévenir.
Ma chambre est envahie
Par le patchouli,
Mon cœur est traversé par des spasmes
D’absence et de vide.
Chaque respiration
Est un coup de poignard,
Chaque battement de cil
Semble être le dernier.

Mais ce soir,
elle a laissé un papillon-rêve
dans mes étoiles
et je ne le laisserai pas s'envoler.

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