mardi 17 novembre 2015

Poème qui ne va nulle part ailleurs qu'à une fin hasardeuse et incertaine, anecdotique et un peu boiteuse, un peu comme la vie va parfois, c'est-à-dire où ne sais où car personne n'en est revenu pour nous le dire.

Il pleut
eu
    eu
        eu
             eu
dehors, dans la rue,
à Paris
on est mardi
y a des étoiles sur le trottoir
à moins que ça ne soit
les reflets de la pluie et des réverbères
tout briiiiiiiiiiiille à nouveau
car tout était truste,
tout était traste
mais maintenant
Tout
s'en fout à nouveau.

Je sors du travail
et j'ai de l'aéro-
phagie
comme tous ces soirs
où je vais
chez ma psy -
quelle plaie.
Tout se remue
dans mon esprit,
surtout les mauvaises choses
les petites choses du quotidien
que j’essaie de régler
mais qui remplisse mon estomac
d'air fétide
en ma sautant à la gueule
sans prévenir
je les traîne comme des casseroles
qui bring bring bringuebalent
derrière mes pieds faignants.

Dans le métro
ce sont deux types qui rentrent
deux élégants jeunes hommes
et ils se trouvent qu'ils parlent portugais
et voilà qu'ils se mettent à chanter
sans élever la voix,
Girl from Ipanema
d'une voix douce et voluptueuse
comme du lait qui coulerait
dans une tasse de porcelaine -
je murmure avec eux
je n'avais rien entendu d'aussi pur
d'aussi beau
et d'aussi vrai depuis longtemps -
dommage qu'ils ne fassent pas la manche.

Puis je rentre,
soupe aux champignons
croûtons de pain
et madeleine
font mon dîner de solitude.
Je regarde une photo de toi,
tu es si simplement belle
je me souviens pourquoi tu m'as séduite
dans ta capuche de bleu
et tes collants de laine rouge
ta manière de rentrer tes genoux
et de mettre ta bouche en cul de poule.
Qu'est ce que j'irais foutre avec une femme
plus grande
avec des collants noirs
et des talons hauts,
si belle soit elle
aucune d'entre elle
ne serait foutu
de me mettre un doigt dans le cul
comme je les aime
alors que toi tu n'y a jamais rechigné
et l'as toujours fait avec amour
et tendresse.

Et je fais cuir de grosses saucisses dans la poêle
qui font jaillir de la graisse dans tous les sens
et le jazz sonne
et le jazz joue
doucement dans mon radeau
ce soir
je n'irais pas voir les femmes ligotées
je crois que j'ai fais le tour
des chattes virtuelles -
j'ai envie de revenir aux bases
de revenir à ton cul.

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