mardi 17 novembre 2015

La peur ma belle

Extérieur nuit -
nous promenions nos
gueules avinées
titubants sur les pavée
des rues de Tour
à la recherche d'un kebab
(c'est ce que j'avais prétexté
pour être seul avec toi)
nous étions tous les deux
inconnus de l'un et l'autre
il y a de ça trois jours.
-
A la lueur du temps
et de la poésie
loin de chez nous
et de nos repères
nous avons parlé -
je ne te comprenais pas bien
tu étais trop intelligente pour moi
qui réfléchissait avec mes tripes
et mon coeur
mais dans tes yeux
jaillissait la lumière
d'une douceur assassine.

Marchant sur les pavés
dans la nuit presque noir
devant des passants
que nous ne connaissions pas
bras dessus bras dessous
je t'ai rapproché de moi
et l'alcool a fait le reste :
nous nous sommes embrassés
dans un élan commun.

Tu m'as amené dans une ruelle
sombre emplie de gouttière
et au loin la lumière
de quelques fenêtres orphelines
nous regardait d'un air désapprobateur.
Désorientés
nous nous sommes enlacés plein de maladresse
comme démantibulé par un désir indécis
tu as pris la silhouette de mon sexe
dans ta main
j'ai caressé entre tes jambes
ton jean était serré comme une prison
et j'ai embrassé ce que tes vêtements
offrait de ta peau
« Vient, vient on va dans un hôtel
je veux que tu me baises »
as tu lancé essoufflée
« Non, non, tu es trop jeune
je ne peux pas te faire ça »
ais je rétorqué apeuré.

Toi, 17 ans, moi 23
tu avais eu sur ton corps
des hommes beaucoup plus vieux
j'avais eu sur le dos
des doutes bien trop anxieux
la peur ma belle
m'a fait reprendre la raison.

Qu'aurait été la couleur de tes poiles
l'odeur de ton sexe
la forme de tes seins
la douceur de ton ventre
la force de tes cuisses
qu'aurait été
je me pose encore la question
parfois comme un con.

Nous sommes revenu de notre fuite
sans kebabs
mais nourri de passion
rejoindre les autres sur les quais
nous a consolé dans d'autres bras
ceux de nos amis
frères et sœurs
de poésie
d'insouciance

Au bord du fleuve
tu as bien tenté de reprendre ma main
mais je l'ai fuis.

Je me souviens de cette nuit
lointaine, suffocante -
et tu es aussi loin
que ce souvenir nébuleux.
ce matin le chat miaule dans la cour,
il chante les échos
de ma solitude
et de ma mélancolie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire