samedi 4 février 2012

La bateau ivre

Le bateau ivre
S’en va à l’horizon,
Sous les nuages paisibles.
Il laisse derrière lui de maigres vaguelettes
et nous sur la berge.
Le soleil, légèrement embrumé,
Vient caresser la coque
De ses rayons nostalgiques.


Les photos sépia s’en vont au vent derrière les rochers,
Le sourire aux lèvres,
Heureuse de nous laisser un monde
Qui s’en va droit dans le mur.

Les pellicules des vieux films super 8
Brûlent paisiblement au fond des bois,
Les reliques des beaux jours
Se sont fait la belle.

Là tout autour,
La civilisation s’évapore,
Des larmes au cœur.
Le clocher sonne pour la dernière fois –
Voilà bien longtemps qu’il n’a pas retentit
Pour célébrer l’amour.

Le monde passe, s’entasse, se détruit
Et recommence –
Les souvenirs nous regardent marcher
Le long de la route,
Nous ne pouvons rien faire d’autres
Que de jeter des regards par-dessus notre épaule.
Certains pleurent,
D’autres rient.

J’ai vu les sourires des enfants,
Dans un temps où l’innocence existait encore
Et qu’on regardait tout en noir et blanc.
Le monde s’en va
Et nous,
Là sur la berge,
On remonte la pendule dans le vide.

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