jeudi 14 avril 2011

La grisaille

Au feu ! Crie ma gorge fatiguée,
Chaque déglutition est un coup de couteau,
Une épine invisible.

Tous les matins se ressemblent,
S’enfile comme des perles transparentes,
Insipides et sans goût,
Chaque jour est un collier trop porté.

Je marche au côté de cette jeune femme
Qui ne remarque rien –
Il n’y a que les songes délicats
Qui porte encore mon cœur
Et met un peu de rose dans le gris du ciel.

Les gouttes de pluie se posent sur le verre de mes lunettes,
Tant mieux,
Ça m’empêche de voir la misère du monde.

Et je monte dans le tramway,
Et je longe la rue en travaux,
Et je monte les escaliers,
Et je ronge ma mélancolie jusqu’au bout.

« Je sais pas » je dis,
Personne ne sait, me dit mon père,
Faut avancer, c’est tout.
Moi tous les matins,
J’ai juste l’impression de reculer.

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