dimanche 13 mai 2012

J'espère que ma vie se terminera comme un solo virtuose de jazz, au bon moment et après un long moment d'extase


Le jour fut un long coma,
Accompagné de la fuite du printemps
Vers les couleurs de l’été.

J’ai regardé le monde
Avec des yeux de jazz
Et le cœur en trombone,
Ça sonnait bien,
Ça sonnait juste,
Alors j’ai souris au soleil,
Au ciel, aux nuages
Et peut être à Dieu
Qui sait ?

Je me suis languis du spectacle
Des collants de laine,
Des jupes à fleur,
Des marinières,
Des yeux tracés au crayon
- Mais sans pouvoir exorciser
Ma folie –
Alors j’ai tourné la tête
Et regarder par la fenêtre -
Le paysage qui défile
Accompagne plus tendrement ma solitude
Que cette horde de silhouettes spectrales
Contre laquelle je viens sans cesse
Briser mon âme.

J’ai terminé le jour presque asphyxié, 
Au bout du quai
Loin de la sortie
Un genou à terre -
Assommé par le poids d’un cœur vide
Qui pèse des tonnes.

J’espère juste que la nuit
Plongera mon cafard
Dans son sac de lune
Et qu’elle me rendra ma dignité,
Il suffit parfois d’une seule étoile –
Même filante.

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