lundi 11 juin 2012

Et alors quoi ?

Le quai de gare
n'a pas la même saveur qu'hier soir,
il transpire l'incertitude
le doute
et la peur -
où est la douceur ?
où est l'insouciance ?
où est la lumière ?

Je fais des allers retours,
un pas devant l'autre
à la manière du funambule -
les rails sont les frontières
d'un monde qui ne me ressemble
pas.

Je monte dans le train,
la quotidien dans mes chaussures
et je pense à elle
qui sait tout faire
et à moi la tête en étoile
qui ne sait rien faire,
si ce n'est m'apitoyer sur mon sort
et faire des milliers de chose
en espérant que dans le lot
il y en est une
que je sache faire.
J'ai l'orgueil qui saigne
et je ferais bien d'apprendre à vivre
et d'accepter que rien ne sert
de vouloir être le meilleur -
le bonheur n'est pas là
et jamais je ne serais bon amant
à creuser le fond ainsi.

Alors, le cerveau dans l'estomac
j'ouvre Bukowski,
en me disant que je vais bien y trouver une réponse,
une bonne phrase,
un petit quelque chose
qui me fera sourire
et remonter la pente.
Mais non, rien,
je le trouve plat
et vulgaire
et la fille à quelques places de là
est encore trop belle
pour un soir comme celui-ci.

La seul consolation que je trouve
c'est cette jeune femme à ma droite
qui se lime les ongles paisiblement
au fil du paysage -
ça a l'air tellement simple d'être heureux
parfois
que ça me fait bien envie.


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