On sait plus
bien où poser nos lèvres.
J’ai vu un mec
Raté sa bière,
Comme si il
voulait donner à boire au vide,
Comme si il
voulait le remplir d’éther,
Comme si il
voulait l’anesthésier
Pour oublier
Pour séquestrer
Le temps qui
passe -
Et qui brûle…
Le soir, quand
la nuit nous rit au nez,
On charge nos souliers de caillou,
Alors tout
devient plus lourd
Et on se prend
les pieds de nos lacets
On se casse la
figure
Sur les
trottoirs de nos ruptures
Et on écrase nos
égos
Dans de jolis
caniveaux.
Le soir, quand
la nuit nous largue,
On sait plus
bien où mettre nos désirs
Alors on les
pose entre les vieilles pierres
Comme des pièces
de monnaie,
Comme des portes
bonheurs de pacotille
Qui ne font qu’accoucher
de nos espoirs
Et de les laisser
sans vie,
Ivres morts,
Sur les tonneaux
vides.
Le soir, quand
la nuit nous perd,
On sait plus
bien de quoi remplir nos cœurs
Alors à la place,
on remplit nos verres,
On les rempli de
nuages,
On les rempli d’étoile,
On les rempli du
jus de nos âmes,
On essore, on
essore
Pour y trouver
du rose
Mais il n’y
reste
Que du noir.
Le soir, quand
la nuit nous salue,
On sait plus
bien où poser nos culs
Alors on courbe
le dos sur nos peurs,
Sur nous avenirs
Et on s’assoit
le long du fleuve qui rugit,
Imperturbable
Puis on se
laisse couler…
Puis on se
laisse couler
Nos quarts d’heure
de gloire dans les poches
Qu’on ressortira
à l’ombre du noir,
Qu’on ressortira
à l’ombre la plus proche.
Le soir, quand
la nuit nous assiège,
On sait plus
bien quoi faire de nos bras
Alors on enserre
à tout va,
On se pose sur
une épaule inconnue,
On brasse les
horizons
Et nos petites
histoires misérables
Finissent en
origami –
Des cocottes en
papiers
Jetées dans l’écho
du silence.
Le soir, quand
la nuit nous abandonne,
On s’ouvre les
veines au rhum coco
Et on laisse
couler les fluides
Pour laisser s’échapper
le trop plein,
On tire le drap
bleu marine
Pour laisser les
larmes couler
Qui laisserons
un goût salin
Le jour venu -
On tire le drap
bleu marine
Pour laisser les
larmes voler
Au dessus de
quelques lendemains
Un peu mieux
tenus.
Là sur les pavés
Trainent nos
masques,
Car sous nos
blazes
Il n’y a que de
la chair humaine
Qui palpite sous
la lune,
Il n’y a que nos
sangs
Qui gicle sur
les murs
Pour mieux
cultiver un nouveau terrain vierge,
Une nouvelle
feuille blanche,
Une autre trace
Dans nos
existences.
Coupe de la ligue slam 2012, Joué-Les-Tours
Merci...
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