Assis là sur le
canapé,
Séparés par la
lueur de la lumière
Elle me regarde.
Derrière elle,
la bais vitrée,
La nuit
vagabonde
A travers les
lampadaires.
Les sourires et
les banalités
font face au silence
Mais avec le vin
blanc
On a vite fais
de parler,
De parler des
choses vraies
Et importantes,
Des choses du
cœur,
Des choses de
l’âme
Celles qui nous
font vivre,
Celles qui nous
animent.
Ces choses qui
donnent
Des ombres à nos
pas
Et à nos
souffles,
Qui laissent des
traces sur les murs
Et sur les
routes.
Ces choses qui
sont enfouies
Sous un tas
d’autres trucs inutiles
Mais qui
brillent là tout au fond.
On a vite fais
de se confier,
De tout mettre
sur la table,
Les doutes, la
solitude, l’avenir,
Le manque
d’amour.
Mes mots
traversent les lueurs
Et viennent
caresser son visage.
Je n’ai jamais
eu le cœur autant décomposé
Je ne sais plus,
Je ne sais plus
où aller,
Je ne sais plus
quoi dire
Je ne sais plus
aimer,
Je ne sais plus
m’attacher
Ou bien quoi penser
–
Aucune fille ne
semble être à la hauteur
Et pourtant
elles ont toutes la beauté des anges.
Tous les désirs se mélangent dans la houle
De mon esprit,
Il ne reste plus
que l’écume sur les galets.
Le cynisme a
remplacé l’espoir,
La mélancolie a
remplacé la tristesse,
Le sexe a
remplacé l’amour -
L'enfoiré a remplacé le mec sympa.
Pourtant,
Il y a ces soirs
où la folie me guette de trop près
Et alors j’ai
envie de crier « à l’aide »
J’ai envie d’un
tendre baiser
Sur mes yeux
égarés,
J’ai envie de
pleurer toutes les larmes
De mon corps
Dans les bras de
la première venue.
Assis là sur le
canapé,
Séparés par nos
battements de cœurs,
Elle déborde
d’amour,
Elle veut donner
et recevoir,
Elle veut
brûler, se consumer,
Laisser la cire
sécher sur le parquet
De nos
illusions.
Mais elle a beau
crier, hurler,
Je ne me
retourne pas,
Je ne remonte
pas à la surface,
Noyé dans
l’obscurité –
Invisible.
A quoi bon un
baiser
Si mes lèvres
restent muettes ?
J’ai donné trop
de poids à mon regard,
J’ai trahie l’espoir
de toutes mes caresses -
J’ai voulu se
faire toucher les fils
Pour voir à
nouveau des étincelles
Mais j’ai juste
mangé une décharge
Le long de mes
veines assoiffées.
Elle a cru à mes
mensonges,
Elle n’a pas vu
le monstre derrière l’ange,
Elle n’a pas vu
l’assassin derrière le gentleman,
Elle n’a pas vu
la folie derrière la tendresse –
Je l’ai conduite
au septième ciel
Avant de lui
tourner le dos
De balancer mon
âme
Mon cœur et mon
regard
- Ces choses qui
ne me servent plus -
Et de
redescendre sur terre
Plus damné que
le diable lui-même.