jeudi 5 janvier 2012

Aussi fou qu'une nuit de tempête

Je bois un thé brûlant
Et j’écoute du blues.
Le film porno qui tournait dans ma tête
Est terminé –
Elle ne se languit plus sous mes doigts,
Nue les yeux bandés,
Menottée aux barreaux du lit.
J’ai enfin la paix,
Mais par pour longtemps, je le sais.
Juste le temps de me remettre.

Sur ma table de chevet,
Bukowski,
Fante,
Selby Jr,
Tous ces génies
Qui se prenaient pour des ratés.
Proust, Baudelaire, Rimbaud,
Ces vieux fous,
N’arrivent pas à me rendre jaloux.
Les français ont le cul trop serrés
Pour me faire croire que je deviendrai écrivain.

La main dans le pantalon,
J’écoute les cris des maudits
Qui traverse la brume.
Le monde murmure à ma porte,
Il ressemble à un vieil arbre ivre,
Ridé, portant les stigmates de nos erreurs,
Des racines longues comme le fond des âges.
Il passe la tête dans l’ouverture de ma porte
Et me souffle :
« Hé petit, il n’y en a plus pour très longtemps,
Je suis en train de m’effondrer ».
Alors je lui répond :
« Effondre-toi tant que tu veux,
Mais donne-moi de quoi baiser une dernière fois
Sale fils de pute.
La dernière n’a même pas essayé de m’offrir son cul
Et m’a surement déjà oublié. »

Une fille qui m’embrasse
Est trop précieuse pour que je l’oublie.

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