vendredi 6 janvier 2012

Un sourire de fierté à Dieu et un doigt d'honneur au diable

Je viens de passer la soirée
Avec les vieux poètes beats
Et leurs poèmes en prose
Scandés comme des oiseaux de feu
Qui viennent dans un dernier battement d’aile
Se consumer fièrement dans les nuages.

Entre les machines Remington,
Les boîtes de conserve,
Les appartements minables,
Les costumes à trois francs six sous,
Les histoires d’amour sacrifiées,
Les routes de Los Angeles,
Les camions,
Les mexicains,
Les bagarres,
La bière,
La jouissance de l’existence tout entière
Et une mélancolie douce-amère,
Je vis l’aventure par procuration
Et je ponds trois poèmes
Pour le prix d’un.

Alors imaginez bien ma tristesse
Quand
- trop tôt mais pourtant
Encore trop tard –
Après avoir lu trois ou quatre poèmes exquis
De mon bien aimé Buk,
Je dois éteindre la lampe de chevet
Pour me glisser dans l'obscurité.
Qu’il y a-t-il de plus ennuyeux
Qu’un plongeon solitaire dans la nuit
Quand on sait que la surface arrivera trop tôt
Sous les reflets d’un jour banal ?

Alors pour prolonger un peu l’extase,
Oublier la solitude froide
qui règne dans le lit
et déjouer les rayons de la lune
qui veulent m’emporter dans leur folie,
je pense à cette jolie fille
qui m’a dit que mon poème était génial –
Cela sera largement suffisant
Pour me faire croire
Que la vie est un cheval sauvage
Qui se brûle les sabots autour du soleil.

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