vendredi 23 décembre 2011

J'ai comme envie de cracher du noir sur ma vie en or

J’ai comme envie de parler à Dieu ce soir,
Comme envie de boire une bière avec lui,
Discuter de Bukowski
Ou de Fante,
Ces maudits qui semblent déjà avoir tout écrit
Mais qui me font sentir moins seuls
Et qui ont allumé ma flamme.

J’ai comme envie de porter à nouveau le fardeau de l’amour,
Pour mieux le lâcher au bord de la route,
La laisse disparaître à l’horizon,
Le sourire aux lèvres,
Les larmes au bord des yeux,
Puis faire demi-tour pour le récupérer
Et morfler à nouveau.

J’ai comme envie de retrouver le corps huilé au lait d’ânesse
de cette beauté violente,
Et de vivre contre la raison,
Comme dans un film amoral,
Un fantasme aride.
J’ai comme envie d’aller bouffer
Son sexe ruisselant comme une pluie acide,
Ses seins et ses cheveux qui brûlent,
Sa tendresse inavouée –
Elle porte sur la main un serpent enroulé,
Comme si elle attendait que la vie la morde
Pour exister pour de bon.

J'ai comme envie d'aller faire éclater l'orage
derrière les rideaux bleus nuit
de son lit baldaquin,
aller percer ses yeux dont j'ai oublié la couleur,
mordre la poussière dans les doutes
et la douceur.

J’ai comme envie d’un de ses baisers,
Pour sentir le froid de son clou sur la langue,
Pour me tirer une balle dans le cœur,
Pour prendre un shoot d’arsenic,
Pour que le patchouli me monte à la tête,
Pour damné encore un peu plus mon âme -
Pour qu’elle me manque un peu.

A tous ceux qui ont oublié le langage du cœur
Et de l’âme,
Qui trouve cela vulgaire,
J’ai comme envie de vous dire merde.
Mais je suis égaré là,
Comme un diable apathique
Jetant son dévolu sur des regards qui ne veulent pas de lui,
Attendant que le peuple crie à l’hérésie
Et à la pendaison,
attendant qu'un ange lui propose le paradis.

Je ne peux rester indifférent face au manque d’amour,
Face à la solitude,
A l’ivresse,
Au sexe,
Aux yeux verts,
Aux minis-short,
Aux bas-résilles,
Aux porte-jarretelles,
Aux décolletés,
A vos sourires qui ne me sont pas adressés -
Toute cette beauté, c’est l’horreur.
Et on ne peut pas rester indifférent à l’horreur.

1 commentaire:

  1. .. Elle porte sur la main un serpent enroulé,
    Comme si elle attendait que la vie la morde
    Pour exister pour de bon....

    Le coup porte !

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